Dans un entretien accordé à L’Observateur, le chanteur Ouza Diallo a partagé les coulisses intimes et émouvantes de son dernier morceau, Last Piece. Contrairement à ce que le titre pourrait suggérer, il ne s’agit pas d’un adieu musical, mais d’une méditation sur le temps qui passe.

Composée il y a six ans en hommage à son défunt frère et ami Pape Moussa Diallo, qui l’avait initié à la musique, la chanson n’avait pas pu être achevée à l’époque. Ouza Diallo raconte : « Je suis entré en studio, j’ai commencé, mais j’ai fondu en larmes, incapable de continuer. J’ai quitté le studio en catastrophe. » C’est finalement son fils, Cheikh Lô Ouza Diallo, qui a finalisé l’œuvre et réalisé les arrangements.

Le titre fait également référence à ses années de gloire en Gambie, où le public réclamait toujours une dernière chanson en scandant « Last Piece ! » à la fin de chaque concert. Ce souvenir a inspiré le nom du morceau, qui se veut une réflexion sur la vie et les souvenirs, et non un testament artistique.

Pour cette chanson, Ouza a invité sa fille, Adiouza, à chanter en duo. Ensemble, ils rendent hommage à Thione Seck, ami proche de la famille et figure emblématique de la musique sénégalaise, en revisitant un air de l’une de ses chansons.

Les paroles sont imprégnées de nostalgie. Ouza y évoque sa jeunesse, ses amis, ses mécènes et les moments marquants de sa carrière, notamment son plus grand soutien, Pape Mbaye Sène, qui avait financé une tournée en Belgique à hauteur de 20 millions de francs CFA.

À sa sortie, le morceau a profondément ému ses proches, certains y voyant un message d’adieu voilé. L’artiste, qui réfute cette interprétation, raconte une anecdote révélatrice : « Le lendemain de la sortie, je suis tombé malade, un gros rhume. J’ai vu la panique chez mes enfants. Ils pensaient que c’était la fin… alors que ce n’était qu’un mauvais rhume. » Ce malentendu a renforcé l’émotion que suscite le morceau.