Calendar icon
Monday 01 September, 2025
Weather icon
á Dakar
Close icon
Se connecter

[Tendance] Fitness, un business florissant à Dakar : Les salles de toutes les tentations et provocations

Auteur: Adama Sy/Ndeye Astou Konaté

image

A moins d’être aveugle. Mais les salles de fitness sont ouvertes à tout bout de champ. C’est un boom. Le fitness est le nouveau jeu favori des dakarois et dakaroises de toutes les couches sociales. Si auparavant, c’est une aire exclusive des hommes aujourd’hui, ce sont les femmes, les filles qui y règnent en maîtres. Cette pratique de sports, au-delà des bienfaits pour la santé a sa toile de fond. Les femmes veulent être en forme. Il faut se maintenir pour ne pas reprendre une expression courante. A la vérité, c’est aussi une voie pour lutter contre la vieillesse, préserver la beauté et aussi taper dans l’œil des hommes si on est libre de tout marquage. Le rush vers les salles de fitness est une tendance qui fait fureur dans la capitale sénégalaise. Immersion de l’équipe de Seneweb dans le monde de toutes les tentations.  
Les salles de sports foisonnent à Dakar. Les hommes, les femmes de tout âge se bousculent. Ils se côtoient. Parfois, ceux qui sont libres de tout marquage laissent apparaître leurs sentiments. Ces lieux sont aussi le point de départ des relations amoureuses. Des regards malicieux se transforment en déclarations de flammes. 
Les bancs de musculation se muent en lieux de flirt. Les tapis de course deviennent des pistes de séduction.... En termes plus clairs, les salles de sports ne sont pas seulement un espace d’exercice physique et de quête de bien-être. Les rencontres galantes y font leur incursion.  
 Certaines femmes l’ont bien compris.  Elles se tuent dans les préparatifs avant de se diriger vers les salles de sports. En plus du maquillage, elles se moulent dans des tenues sexy pour capter le regard des hommes. C’est le quotidien de Apsatou Sall, une jeune femme divorcée depuis deux ans. Elle espère trouver à nouveau l'homme de sa vie dans les salles de fitness.
Avec une forme généreuse, Hapsatou ne néglige rien: Leggings transparent et un body crop top qui laisse apparaître sa poitrine imposante. Son maquillage très soft rend encore rayonnant son beau visage. Mère de deux enfants, Hapsatou garde encore sa bonne mine. Son apparence ne lui colle pas une étiquette de femme mariée ou de mère célibataire. La jeune femme se rend chaque soir à la salle de port Fitness Room situe dans le département de Keur Massar pour taper dans l’œil des hommes. 
"Je vais tous les soirs en salle et en allant je m'habille très sexy, je mets aussi du maquillage. Ce qui m'intéresse dans la salle, ce sont ces hommes riches, beaux, élégants, galants et attentionnés prêts à t'écouter et à t'aider. Mon objectif c'est de les séduire, de les charmer. Pour ceux ou celles qui nous critiquent tant pis. On s'en fout. Je ne me cache pas, je tente ma chance. Ça promet bien parce que dès que je viens dans la salle c'est fini. Tous les regards se croisent vers moi. Après les séances, ils font la course pour me déposer chez-moi et avec ce rythme je trouverai l'homme de mes rêves", confie Hapsatou avec décontraction.
 Le poids de la drague et de harcèlement sexuel :
Beaucoup de femmes sont draguées et souvent même victimes de harcèlements sexuels dans les salles de sport par le reflet de leur habillement qui retient l'attention des hommes faibles. Face à cette situation, certaines d'elles n'hésitent pas à renoncer à la pratique du sport. D'autres femmes sont contraintes de changer d'endroit. C'est l'histoire vécue par Yacine Ka. Rencontrée dans une salle de sports à Sacré Cœur, mademoiselle Ka ne passe pas inaperçue. Dans un milieu où le mâle prédomine, elle se débrouille bien dans ses exercices avec l'aide de son moniteur. Habillée en soutien-gorge pour sport et un bas moulant ultra-sexy, elle attire les regards. C'est dans cette atmosphère qu'elle raconte sa mésaventure vécue dans une salle de sport.
"Je confirme que les tentations sont nombreuses dans les salles de sports. C'est presque des Sweet de prostitution dans certaines salles. J’ai vécu de harcèlement sexuel dans une salle fitness. Les hommes m'interpellent partout. Des coaches et gérants irresponsables qui demandaient mon numéro. Ils abusent dans la démonstration lors des exercices physiques. Ils profitent de ce moment pour prendre du plaisir en caressant et en palpant les seins des femmes. Il y avait également des hommes qui me proposaient de l'argent pour des moments intimes après les séances parce que c'est ce qui se fait dans cette salle-là. J'ai trouvé que la dignité de la femme n'était pas respectée et j'ai claqué la porte. Je ne suis pas dans ces magouilles », raconte la dame. 
 Apparemment, il n'y pas que les femmes qui sont sollicitées ou victimes de harcèlements dans les salles de sport. Les coaches en sont aussi victimes. Avec une formation solide dans le secteur, Malick Diouf gère un complexe de sports sis à la VDN. Une forte sonorisation de musique accompagnée des pas de danse attirent l'attention de toute personne qui débarque sur les lieux. En plein exercice de sport, le propriétaire de la salle confirme les tentations décriées dans les salles de fitness mais selon lui, il faut être professionnel et savoir résister.
 
"C'est vrai que nous sommes exposés aux nombreuses tentations mais je reste dans la déontologie du travail. Il y a de la provocation et de la tentation dans pratiquement toutes les salles de sport mais j’essaie toujours de rester professionnel. J'évite de nouer des relations avec les filles. Après tout, c'est aux gestionnaires des salles de sport d'avoir une attitude responsable et de refuser certaines pratiques malsaines qui contribuent à salir le business», affirme-t-il.
 Malick a beaucoup d’anecdotes. Il rapporte qu’il y a des filles qui épient des hommes. Par contre d’autres ne tolèrent pas des écarts. 
« Je reçois des femmes et des hommes dans ce complexe et certaines filles n'approuvent pas qu'on les drague ou qu'on les regarde d'une manière insistante sur les fesses. J’en ai eu plusieurs. C’est pourquoi je veille sur la tenue. Parfois, la fermeté est essentielle », relate Malick. S’il joue au gendarme, d’autres ont baissé la garde comme ce moniteur qui s’est confié sous le couvert de l’anonymat. Le monsieur a très tôt tourné la page de sa carrière pour éviter de tomber dans le piège des femmes et des filles. 
Séduction sans aucune forme de procès  
 ‘’ J'ai été coach dans une salle de sports. Mais j’ai enterré ma carrière de coach à cause des tentations.  J’ai subi des harcèlements sexuels. Des femmes et des filles que j’encadrais me provoquaient tout le temps et me proposaient des relations sexuelles après les séances. Je parle en connaissance de cause si tu n’es pas un vrai croyant, tu vas passer ta vie à forniquer ou à tromper ta femme parce qu’elles s’habillaient de manière très indécente, très osée pour te séduire sans aucune pudeur. Je ne me voyais pas dedans et j’ai décidé de mettre un terme à ma profession de coach dans les salles de sports’’, témoigne-t-il.
 Si l’on se fie à notre moniteur, tout se passe dans leur salle d’attente. 
« Il m’arrivait de faire un tour dans la salle d’attente après mes séances de sport, mais ce qui se passe là- bas est indescriptible. Tu les vois sur les bancs, sur les tapis en train de s’embrasser, d’autres sont dans les coins pour satisfaire leur libido parfois même avec les gérants de la salle ». 
Une réglementation s’impose. Il faut des coaches qui ont de l’expérience capable de cracher sur des rondeurs généreuses. 
 Une pharmacienne fait chavirer un avocat 
En attendant des restrictions, Racky Ba a réussi son opération de charme. La jeune pharmacienne a conquis le cœur d’un avocat et parvient ainsi à transformer le statut d’un ménage monogame en ménage polygame. Leur histoire d’amour a commencé dans une salle de sport.
En compagnie de son mari, dans une salle de sports située près de la brioche Dorée de Ouakam, elle confirme avoir trouvé le bonheur en faisant du sport.
 ‘’Mon mari, je l'ai connu dans cette salle. Il pratiquait le sport. Au début, c'était la guerre. J’étais gênée par son regard insistant envers ma personne. Au fur du temps, on s’est rapproché et par la suite il est devenu mon petit ami. Et quelque temps après il est devenu mon mari, l’homme dont j’ai toujours rêvé. Les muscles, les biceps, sa beauté oh ! j’adore j’ai de la chance de fréquenter cette salle. On vient ici tous les soirs pour faire du sport et on se souvient encore de nos beaux moments de rencontres’’, avoue la jeune femme.
C’est avec beaucoup de joie que Racky se remémore des circonstances dans lesquelles elle a connu son mari.
 
‘’Notre première rencontre était dans la salle de détente après les séances de sport. Il s’est rapproché de moi, il m'a avoué ses sentiments et moi aussi je m’étais intéressée à lui parce que je lui prêtais une attention particulière surtout quand il fait les musculations’’, reconnaît-elle. 
La pharmacienne déroule le fil narratif avec une description qui sent son admiration envers son oiseau rare. 
« En plus d’être cool, costaud et galant, il était admirable. Sa corpulence et son apparence physique répondaient parfaitement à mes exigences. Heureusement qu’il n’a pas hésité à demander ma main’’, s'exclama-t-elle.
L’art de la provocation   
Seulement, il faut reconnaître que les filles qui s’exhibent dans des tenues sexy pour aller en salle n’échappent pas aux critiques. Elles sont traitées de tous les noms. Madame Kébé, la cinquantaine dépassée condamne fermement cette nouvelle tendance prisée par les jeunes filles et femmes mariées.
« On n’est pas obligé d’être trop sexy pour aller en salle de sport. Les femmes abusent dans leurs tenues. Elles doivent revoir leurs comportements car cela n’honore pas la dignité de la femme. Je ne peux pas comprendre une femme surtout mariée s’exposer de la sorte devant des hommes. C’est des signes de provocations qu’elles le veuillent ou pas. Ce n’est pas une bonne image et on ne doit pas orienter nos filles dans cette direction.’’, déplore-t-elle.
La dame se pose une série de questions. Elle ne veut pas de réponses. Tout coule et découle de la tenue sexy des filles et femmes qui envahissent les salles de sport.  
’’ Imaginez une fille qui exhibe toutes ses parties intimes dans un bas moulant et un crop top qui expose sa poitrine dans une salle de sports accueillant des hommes. Faire du sport ne veut pas dire s'habiller de façon grossière et provocante. A travers leur manière de s’habiller, on voit qu’elles sont mues par d'autres desseins. Pour moi, ça relève d’une pure volonté de charmer les hommes qu’on se dise la vérité’’, soutient-elle avec une dose d'amertume.
 
Fitness, un business florissant   
L’exercice physique destiné à faire gonfler des muscles ou Bodybuilding est devenu rentable au plan économique. Le créneau est investi par des entrepreneurs. Dans les quartiers aisés comme ceux populaires, on ouvre à tour de bras des salles de sports. Leur floraison suscite des interrogations voire des supputations. Pourtant, on nous fait part que l'ouverture des salles de sports obéit à des critères. En effet, l'autorisation n'est délivrée qu'à des spécialistes formés. Nos tentatives de joindre les services compétents du ministère des sports pour en savoir un peu plus sont restées sans succès.
 
Auteur: Adama Sy/Ndeye Astou Konaté

Commentaires (0)

Participer à la Discussion