Corruption dans la police : Bamba Cissé va réactiver l’inspection interne
Les parlementaires ont vigoureusement critiqué la police nationale, du moins pour le comportement de certains agents sur le terrain. Au cœur des préoccupations des députés, dans le cadre de l’examen du budget du ministère de l’Intérieur et de la Sécurité publique, « la corruption sur la voie publique, le manque d’éthique dans les relations avec les usagers et l’impératif de moderniser les procédures, notamment par la digitalisation du paiement des contraventions ».
Face à ces interpellations, le ministre a reconnu des dysfonctionnements ponctuels, en annonçant des mesures de contrôle interne et en appelant à une exigence de probité renforcée.
Les députés dressent un constat sévère
Plusieurs députés ont dénoncé la fréquence des pratiques d’indélicatesse observées par les citoyens lors des contrôles routiers et autres interactions avec la police. Pour eux, ces comportements s’expliquent par deux facteurs principaux : « L’imprécision de certaines incriminations, qui laisse la porte ouverte à des interprétations arbitraires de la part d’agents assermentés, la faiblesse des rémunérations et des conditions de travail perçues comme des facteurs structurels favorisant la corruption. »
Au-delà des pratiques de la rue, les députés ont évoqué des problèmes plus graves touchant la déontologie policière : « Cas d’homicides et d’allégations de tortures en cellule de garde à vue, traitements dégradants et erreurs consignées dans des procès-verbaux par des agents assermentés. »
Ils ont demandé des mesures concrètes pour prévenir ces dérives et garantir que les fautes avérées fassent l’objet de sanctions effectives.
Les parlementaires ont proposé la digitalisation du paiement des contraventions, présentée comme un levier à la fois de transparence et de réduction des occasions de corruption, une réforme des curricula de formation intégrant les Droits de l’homme, l’éthique du service public et la relation de proximité avec les citoyens, la réactivation et le renforcement de l’inspection interne et des mécanismes de contrôle et de sanction et la modernisation des procédures administratives pour limiter les zones d’arbitraire et rendre les démarches plus lisibles pour le public.
Ils ont aussi mis en avant la nécessité de lutter contre les fraudes documentaires révélées dans certains consulats et ont demandé des enquêtes sérieuses sur les cas dénoncés, notamment le présumé trafic de passeports.
Contrôles, sanctions et appel à la probité
Le ministre de l’Intérieur a reconnu que des cas d’indélicatesse existaient et a assuré que chaque cas avéré faisait l’objet de sanctions. Il a indiqué avoir décidé de réactiver l’inspection interne de la police, anciennement inerte, et d’appuyer son action par la mise en place de brigades prévôtales et d’un inspecteur chargé d’enquêter sur les pratiques de corruption et de proposer des mesures correctives.
Sur le plan de la formation et de l’éthique, Bamba Cissé s’est engagé à inscrire la lutte contre la corruption dans la philosophie des nouvelles autorités citant la démarche « Jub, Jubal, Jubanti » et à veiller à l’application stricte d’exigences de probité au sein des forces.
Il a, par ailleurs, rappelé que, concernant les allégations de torture, aucun cas ne lui avait été officiellement signalé depuis sa prise de fonction, invitant cependant les victimes à porter plainte pour permettre à la Justice d’établir les responsabilités.
Sur la digitalisation, le ministre a évoqué la nécessité de moderniser les procédures, sans cependant préciser un calendrier détaillé pour la mise en place d’un système national de paiement numérique des amendes.
Enfin, il a affirmé la volonté de renforcer le contrôle sur la délivrance des titres d’identité et de voyage, en réponse aux soupçons de fraudes consulaires.
Commentaires (10)
Il faut faire le ménage et dégagez tous les corrompus dans la Police, la Gendarmerie et l'armée.
Les sénégalais sont fatigués de la corruption qui les tuent à petit feu, alors ce sont tous les citoyens qui vont soutenir cette belle initiative.
Avec un numéro d'identification de chaque agent qui le porte.
Loudoul lolou ay Thiakhan la
Soyons Sérieux avec nous même si nous voulons réellement développer notre pays.
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