À Kédougou, circuler relève de plus en plus du parcours du combattant. Sur certains axes stratégiques de la commune, notamment au rond-point de la mairie et à hauteur du marché central, automobilistes et piétons doivent composer avec la présence de vaches en divagation, de motos-taxis, de tricycles, de marchands ambulants… et de gros porteurs en transit sur le corridor Dakar-Bamako.

« Tous les soirs, on retrouve des troupeaux entiers qui traversent la route. Parfois, les vaches s’installent carrément au rond-point de la mairie. C’est dangereux, surtout pour les motos », raconte Aïssatou Camara, vendeuse de fruits au marché central.

Un autre riverain, Mamadou Ba, estime que la situation ne cesse d’empirer : « Les animaux ne devraient pas se balader comme ça en pleine ville. Les éleveurs doivent être sensibilisés. On a déjà vu des accidents évitables à cause de cette divagation. »

En plus des animaux, la fréquence des gros porteurs complique davantage la circulation. Ces mastodontes de la route, qui transportent parfois des produits dangereux, se frayent un passage difficile sur une chaussée étroite et saturée.

« Vous voyez ces camions ? Ils traversent la ville tous les jours et créent des bouchons monstres. On vit constamment dans la peur d’un accident grave », alerte Mamadou Saliou Diallo, habitant du quartier. Avant de lancer un appel : « Il est urgent de construire une voie de contournement. La solution a été annoncée depuis longtemps, mais rien n’a encore bougé.»

À cela s’ajoute l’occupation anarchique des abords de la route par des vendeurs ambulants, accentuant l’exiguïté de la voie. Taxis clandos, thiak-thiak, tricycles et piétons se disputent le même espace dans une confusion quasi permanente.

Pour beaucoup de Kédovins, il est désormais impératif que les autorités locales accélèrent la réalisation de la voie de contournement promise. « Si rien n’est fait, on court droit vers une catastrophe », conclut Amadou Diakité, chauffeur de taxi.

En attendant, habitants et usagers de la route continuent de jongler chaque jour avec les risques liés à la cohabitation improbable entre bétail, poids lourds et circulation urbaine.