Les populations de Sangalkam on violemment réagi hier, contre la décision du chef de l’Etat de transformer certaines communautés rurales en communes, dans des localités pour la plupart remportées par l’opposition aux dernières élections locales. Vers minuit, les jeunes de Sangalkam ont pris d’assaut la place publique où ils ont brûlé des pneus et attaqué la sous-préfecture à coups de pierres. Le maire de Thiès Idrissa Seck s’est rendu sur les lieux, pour apporter son soutien au président de la Communauté rurale, Omar Guèye, membre de son parti, et calmer les populations. Mardi, le chef de l’Etat a publié un décret de découpage administratif qui touche des collectivités locales à Dakar, Louga, Matam, Fatick, Kaffrine et Kaolack. Dans la région de Dakar, deux communes ont été créées, Sangalkam et Jaxaay-Parcelles-Niacoul Rab. La commune de Bargny a été éclatée en deux, avec la création de la commune de Sendou. Dans l’exposé des motifs de ce décret, le chef de l’Etat explique que c’est pour « rapprocher davantage l’administration des administrés, et dans un souci permanent de rendre plus efficace notre système de décentralisation, pour mieux répondre aux préoccupations de développement à la base exprimées par les populations ». Mais les populations y voient d’autres motivations. Des conseilleurs régionaux de Dakar ont exprimé leur opposition au gouverneur de Dakar qui était venu les sensibiliser sur la question. Mieux, 45 d’entre eux ont signé une lettre qu’ils ont envoyée au ministre des collectivités locales, Aliou Sow, pour lui faire comprendre que si c’est pour faire main basse sur les terres, le gouvernement se heurtera à l’opposition farouche de la population.