Calendar icon
Tuesday 02 September, 2025
Weather icon
á Dakar
Close icon
Se connecter

Participation citoyenne : une dimension pratique bien ancrée dans le PACASEN

Auteur: Seneweb News

image

Participation citoyenne : une dimension pratique bien ancrée dans le PACASEN

La participation citoyenne, érigée en principe fondamental de la décentralisation, est aujourd’hui un pilier incontournable pour assurer une gouvernance locale transparente, inclusive et durable. Elle permet aux citoyens de jouer un rôle actif dans la définition, la mise en œuvre et l’évaluation des politiques publiques locales, favorisant ainsi une meilleure appropriation des actions et une plus grande redevabilité des autorités.

C’est dans cette optique que le Programme d’Appui aux Communes et Agglomérations du Sénégal (PACASEN), piloté par l’Agence de Développement Municipal (ADM), a fait de la participation citoyenne un axe transversal de son approche. Le programme, qui vise à renforcer la viabilité financière des collectivités territoriales et à améliorer leur performance en matière de gestion des investissements publics, intègre des mécanismes concrets de participation tout au long du cycle des projets.

Un cadre juridique favorable

Le Code général des collectivités locales (CGCL), ainsi que le Code de l’Environnement, encouragent la participation des citoyens à travers divers dispositifs. Ceux-ci prévoient l’implication des populations dans l’élaboration des Plans de Développement Communaux (PDC), des budgets participatifs, des études d’impact environnemental et social, mais aussi dans le suivi-évaluation des projets d’investissement.

À ce titre, le volume VI du Manuel Opérationnel du PACASEN, intitulé Guide de la participation citoyenne, a été conçu comme un outil pratique destiné à renforcer l’implication des citoyens dans les processus décisionnels locaux. « Ce guide offre une cartographie claire des rôles et responsabilités des différents acteurs, avec des outils concrets pour chaque étape », explique Ndèye Sagne, experte en Gestion Environnementale et Sociale (GES). En effet, une Condition Minimale Obligatoire (CMO) impose aux communes bénéficiaires de choisir les investissements prioritaires en concertation avec les populations. Cette disposition vise à garantir que les ressources allouées dans le cadre du programme répondent effectivement aux besoins réels des communautés. Elle renforce la logique de redevabilité et de transparence en obligeant les communes à démontrer que les projets financés ont été sélectionnés à la suite d’un processus participatif, documenté et inclusif.

Concrètement, lors de l’élaboration du Plan Annuel d’Investissement (PAI), les collectivités doivent organiser des ateliers communautaires, des consultations publiques ou des forums citoyens pour recueillir les priorités exprimées par les habitants. À l’issue de ces concertations, une liste de projets priorisés est établie et annexée au dossier de demande de financement.

Des outils concrets pour une participation effective

Parmi les outils utilisés dans le cadre du PACASEN, plusieurs ont permis d’ancrer la participation citoyenne dans la pratique :

Les Comités Locaux de Développement (CLD) : Ces instances réunissent les représentants des communautés, les autorités locales, les organisations de la société civile et les services techniques pour discuter des priorités de développement. 

Le Budget Participatif : les populations sont invitées à classer par ordre de priorité les projets d’investissement à inscrire au budget communal. Ce processus a permis de rediriger des fonds vers des équipements initialement non budgétisés mais jugés urgents par les citoyens.

Une gouvernance locale transformée

Selon Ndèye Sagne, les résultats sont déjà visibles dans plusieurs communes pilotes. « On observe une nouvelle dynamique de gouvernance : plus participative, plus transparente, et surtout plus efficace », affirme-t-elle. Les citoyens deviennent des acteurs du changement, posant des questions, demandant des comptes, mais aussi proposant des solutions adaptées à leurs réalités.

En impliquant les citoyens de la conception à l’évaluation des projets, le PACASEN favorise l’appropriation locale et renforce la durabilité des investissements publics. « Lorsque les populations sont associées à la prise de décision, elles défendent elles-mêmes les projets et veillent à leur bon fonctionnement », ajoute l’experte.

Pour un développement collectif et équitable

Au-delà des infrastructures, la participation citoyenne contribue à renforcer la cohésion sociale et à réduire les tensions locales, en particulier dans les contextes où les décisions étaient autrefois perçues comme unilatérales. Elle redonne aussi une voix aux groupes souvent marginalisés, notamment les femmes, les jeunes et les personnes vivant avec un handicap.

« En donnant une voix à chaque citoyen, le PACASEN garantit que le développement local ne soit plus uniquement l’affaire des élus ou des techniciens, mais un travail collectif, où chacun a son mot à dire et un rôle à jouer », insiste Ndèye Sagne. Et de conclure : « C’est ensemble que nous pourrons construire des communes plus justes, plus solides et plus résilientes. »

Auteur: Seneweb News

Commentaires (1)

  • image
    Citoyen il y a 7 heures

    Un article bien rédigé ! Je l’ai parcouru avec aisance !!!!

Participer à la Discussion