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Saraya oubliée du Programme spécial de désenclavement : La colère gronde dans le sud-est du Sénégal

Auteur: Dialy Ibrahima Diébakhaté

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Saraya oubliée du Programme spécial de désenclavement : La colère gronde dans le sud-est du Sénégal

L’annonce du Programme spécial de désenclavement (PSD) par le ministère des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement, censé relier les zones reculées du pays, laisse un goût amer dans le département de Saraya. Alors que le plan prévoit la réalisation de 2 700 km de routes, 150 km de voiries urbaines et 300 km de réhabilitation d’axes structurants pour un coût global estimé à 453 milliards F CFA, aucune route ne figure dans ce programme pour Saraya, considéré comme le département le plus enclavé de la région de Kédougou. La région, dans son ensemble, ne bénéficie que de 58 km de routes, répartis entre les axes Kédougou – Fongolimbi (34 km) et Bandafassi – Dindéfello (24 km).

Une répartition jugée inéquitable par de nombreux habitants, qui dénoncent un déséquilibre flagrant dans la prise en compte des besoins du territoire. « Je suis confus. Je ne parviens pas à comprendre ce programme du ministère des Infrastructures. L’urgence est ici, à Saraya. Si vous demandez aux habitants de Sirimana leur priorité, ils vous répondront : la route. À Beledougou, à Timbafou, c’est la même chose. On ne comprend pas pourquoi Saraya n’a pas eu un seul kilomètre dans le PSD », déplore Moussa Ibrahima Cissokho, ressortissant de la commune de Khossanto.

Des promesses récurrentes, peu d’actions concrètes

La question du désenclavement de Saraya ne date pas d’hier. Elle a été plusieurs fois soulevée à l’Assemblée nationale et relayée par les élus locaux, sans avancée significative. Chaque hivernage ramène les mêmes souffrances : routes impraticables, villages isolés, commerces paralysés et services de santé inaccessibles.

Dans la commune de Missirah Sirimana, la situation devient critique chaque saison des pluies. Des ambulances s’embourbent sur des pistes dévastées ou doivent rebrousser chemin, avec parfois des conséquences tragiques.

« Nous ne nous retrouvons pas dans l’équité territoriale. Le développement commence par la route. Les 58 km prévus pour toute la région ne suffisent même pas à relier Sirimana. Je dirais simplement que nous ne sommes pas considérés », s’indigne Karamba Cissokho, maire de Missirah Sirimana. « Le ministre Déthié Fall connaît parfaitement la situation. Il a vu nos vidéos. Ce que nous vivons ici est révoltant », ajoute-t-il, visiblement amer.

Un appel pressant à l’État

À Saraya, le sentiment d’abandon s’installe. Les populations locales interpellent les autorités pour la mise en œuvre d’un programme spécifique et urgent de désenclavement, avant que la prochaine saison des pluies ne vienne aggraver une situation déjà dramatique. « Si rien n’est fait, le prochain hivernage risque d’être encore plus catastrophique », alertent de nombreux habitants qui redoutent de revivre l’isolement total et les drames sanitaires des années précédentes.

Alors que le gouvernement ambitionne de connecter toutes les zones rurales du Sénégal par des routes fiables, le cas de Saraya apparaît comme une urgence nationale, symbole des disparités persistantes dans l’aménagement du territoire.

Auteur: Dialy Ibrahima Diébakhaté
Publié le: Vendredi 07 Novembre 2025

Commentaires (1)

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    Rectifie way il y a 1 jour

    C kel ministere ca?

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