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Sunday 24 August, 2025
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Soussoung : le Collectif exige la libération des détenus

Auteur: Khady NDOYE

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Soussoung : le Collectif exige la libération des détenus

La tension reste vive à Soussoung, où la population continue de s’opposer farouchement au projet de carrière de basalte porté par l’entreprise Transfavo, dirigée par Arona Ba. Réuni ce dimanche, le Collectif pour la Défense des Terres de Soussoung a dénoncé les arrestations arbitraires, la répression et la destruction de champs paysans, tout en exigeant la libération immédiate des villageois encore détenus.

Depuis l’intervention de la gendarmerie le 24 juillet dernier, 24 paysans ont été arrêtés, dont 7 placés sous instruction. D’autres interpellations ont suivi les 20 et 21 août, renforçant un climat de peur et d’intimidation.« Tous les jeunes du village ont fui. La gendarmerie traque maintenant jusque dans les villes », s’indigne l’imam du village, Ngor Sène.

Dans le même temps, les engins de chantier ont ravagé des champs de semis, privant des familles de leur seule source de subsistance.« Nous sommes des paysans, des cultivateurs. Nous n’accepterons jamais cette carrière », martèle-t-il.La population affirme n’avoir jamais refusé de dialoguer. Une rencontre avec un émissaire du Président de la République avait même suscité un espoir d’apaisement. Mais cet espoir a été vite douché par une délégation du ministère des Mines.« Aucun dialogue n’est possible tant que nos enfants sont derrière les barreaux », tranche l’imam.

Le Collectif interpelle directement le chef de l’État, Bassirou Diomaye Diakhar Faye.« Nous interpellons solennellement Son Excellence le Président Bassirou Diomaye Diakhar Faye. Monsieur le Président, vous connaissez intimement les réalités paysannes et vous avez toujours pris fait et cause pour les opprimés. Il est impensable que, sous votre autorité, un village soit livré à la violence, à l’intimidation et au silence complice des autorités locales. Le mutisme de la mairie, pourtant investie d’une responsabilité première, est révoltant. Alors que certains de ses représentants affirment que des indemnisations ont été versées aux paysans spoliés, les principaux intéressés affirment n’avoir rien reçu. Le collectif exige des réponses claires : où est passé l’argent ? Qui a été indemnisé ? Et pourquoi la liste des bénéficiaires n’est-elle pas rendue publique ? », indique le président du Collectif.

Le Collectif exige la libération immédiate des neuf paysans encore détenus ; l’ouverture d’une enquête indépendante sur les exactions commises ; la suspension du projet de carrière et la mise en place d’un véritable cadre de concertation.

Auteur: Khady NDOYE

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