La caricature de Jeune Afrique, sur le fondateur du mouridisme, fait encore réagir dans les cercles religieux du pays. À Thiès, Serigne Khadim Lo Gaydel de dénoncer l’attitude du magazine panafricain qui selon lui, marche sur les traces de Charlie Hebdo.

« Nous condamnons fermement une telle ligne éditoriale copiée de Charlie Hebdo qui ne vise rien d’autre qu’à heurter les sensibilités religieuses. La liberté de la presse, loin de se définir en termes de droit à l’insolence et de droit à l’irrespect, requiert plutôt un sens élevé de la responsabilité », écrit le chef religieux, dans un texte reçu à Seneweb.

« Être responsable, renchérit-il, c’est éviter de s’exposer à des troubles inutiles en respectant les croyances d’autrui?! À cette diffamation infâme vient s’ajouter un texte laconique de M. Glez  qui présente ses excuses. La suffisance dénotée dans la formulation n’a d’égal que la médiocrité de l’idée du départ. En tout état de cause, le mal est déjà fait », regrette le chef religieux, fondateur de la cité de Bagad à Thiès.

Serigne Khadim Lo estime que, par cette démarche intrusive, « Jeune Afrique » fait étalage de son état encore bien « jeune » dans les idées alors que le magazine de Ben Yahmed devrait se glorifier d’une expérience déontologiquement « adulte » de plusieurs décennies…. 

Il demeure clair qu’une plume télécommandée, prête à se mettre au service du groupe de lobby le plus offrant, perd de son lustre », renchérit-il.

Enfin, dans un monde aux crises multidimensionnelles où l’Afrique est angoissée par de multiples défis, le Sénégal en particulier, « gagnerait beaucoup plus à se consacrer sur l’essentiel en lieu et place de débats puérils de sac à main qu’il ne produit même d’ailleurs. Le débat véritable est celui du développement durable?; et ironiquement, le saint-Homme qu’on a tenté de dénigrer est l’un des rares à apporter des solutions au banquet de l’universel », conclut le chef religieux.