La région de Ziguinchor, sur le plan de l’entrepreneuriat global, se place derrière Dakar et Kédougou, qui occupent les premiers rangs, selon l’indicateur de la densité entrepreneuriale qui rapporte le nombre d'entreprises pour 10 000 habitants. Cependant, en ce qui concerne l’entrepreneuriat formel, la région méridionale rencontre des soucis. 

C’est la lecture du conseiller technique à la Direction du développement du secteur privé au ministère de l’Économie, du Plan et de la Coopération. Gnambi Sonko a coprésidé, avec l’adjoint au gouverneur chargé du développement, Alsény Bangoura, le lancement des concertations régionales avec le secteur privé dans le pôle Sud.

Pour M. Sonko, il faut que les populations entreprennent pour éviter que le secteur ne soit dominé par les étrangers. Le conseiller technique étale plusieurs efforts de l’État en Casamance, notamment à Ziguinchor, pour faciliter le développement du secteur privé, même s'il reconnaît que des efforts supplémentaires sont nécessaires.

ʺIl y a eu des efforts publics. On peut noter le dragage du fleuve. Aujourd'hui, des bateaux de 5 000 t peuvent accoster à Ziguinchor. Nous avons deux aéroports internationaux. Nous avons une facilité de joindre Dakar à travers la RN4, mais aussi aller vers le Mali, la Guinée-Bissau, à partir de la RN6. Il reste des choses à faire comme une réglementation qui ramenait la TVA pour le secteur du tourisme à l'époque, spécifiquement pour la Casamance à 10 % ou 18 %. Donc, il y a des efforts à compléterʺ, a indiqué Gnambi Sonko.

Soulignant l’importance de ces concertations, il a affirmé que ʺle dialogue est devenu un outil central dans le processus de formulation, de mise en œuvre et d'évaluation des politiquesʺ. Et pour ces concertations, Gnambi Sonko relève qu’il y a trois dimensions à prendre en compte : ʺUne dimension sectorielle, qui porte sur les filières, les chaines de valeur. Une dimension territoriale, qui permet aux acteurs de discuter des problématiques de développement du secteur privé à l'échelle du territoire. Et une dimension globale, qui porte sur des problématiques qui transcendent les frontières des secteurs et des territoires, donc des problématiques transversales.ʺ

Alsény Bangoura, l'adjoint au gouverneur chargé du développement, a pour sa part affirmé que cette rencontre s'inscrit dans une dynamique nationale portée par la Vision Sénégal 2050 qui ambitionne de bâtir un Sénégal souverain, juste et prospère. ʺLa stratégie nationale de développement du secteur privé et de promotion de l'investissement, élaborée sous l'impulsion du ministre de l'Économie, du Plan et de la Coopération, constitue aujourd'hui la colonne vertébrale de cette transformation systémiqueʺ. Cette stratégie érige le secteur privé en moteur central de la croissance, de la création d'emplois durables et de l'investissement productif, notamment dans les pôles territoriaux, a-t-il ajouté.

L’adjoint au gouverneur de poursuivre que dans le contexte spécifique du pôle Sud, ces concertations revêtent une importance stratégique. Il en veut pour preuve les atouts majeurs dont disposent le pôle Sud déterminés par les régions de la Casamance naturelle (Kolda, Sédhiou et Ziguinchor) en matière de ressources naturelles, de potentiels agricoles et touristiques reconnus et de par sa jeunesse dynamique. 

Seulement, il y a des défis structurels à relever comme les infrastructures, l'accès au financement, l'accompagnement technique, l'encadrement fiscal et de l'insertion des jeunes.