De ses débuts dans les tournois de quartier à sa conquête de l’arène sénégalaise, en passant par sa carrière internationale, Le Soleil a retracé le parcours de celui qui s’appelait Mouhamed Ndiaye après sa conversion à l’islam et est décédé vendredi dernier. Extraits.

1. Une légende s’éteint

Mouhamed Ndiaye dit Robert est décédé vendredi dernier à l’âge de 83 ans. Il a succombé à une longue maladie. Il a été inhumé samedi à Fadiouth, sa terre natale. Ce géant de l’arène sénégalaise a vécu discret.

2. «L’ouragan Robert»

Né le 3 février 1942 à Fadiouth, Robert découvre la lutte à 15 ans. Rapidement, son intelligence tactique et sa rapidité lui valent le surnom de «L’ouragan Robert». S’il ne pesait que moins de 100 kg, il déroutait ses adversaires grâce à sa technique et sa rapidité d’exécution.

3. Des tournois de quartier au Jeux olympiques

Robert Ndiaye alliait spectacle, discipline et respect de l’adversaire. Quel que soit le tournoi. Le natif de Fadiouth est parti des tournois de quartier pour conquérir l’arène sénégalaise avant de briller en Afrique et aux Jeux olympiques (1972 et 1976) sous les couleurs du Sénégal.

4. Conversion à l'Islam

Issu d’une famille catholique, Robert se convertit à l’Islam en 1977, adoptant le prénom de Mouhamed. Ce tournant spirituel reflète un aspect important de sa vie personnelle, souvent discret mais central dans ses valeurs et sa discipline.

5. Rivaux

Les plus grands rivaux de Robert furent Double Less, père de Balla Gaye 2, et Mbaye Guèye, premier Tigre de Fass. Contre ces deux champions, également disparus, il a livré des combats historiques entre 1969 et 1975.

6. Un million F CFA

Son affrontement contre Mbaye Guèye, un jour de 1973 au stade Demba Diop, renforce sa renommée et marque le début de la professionnalisation de la lutte. Les deux lutteurs avaient touché chacun un million de francs CFA (un record à l’époque).

7. Palmarès impressionnant

Robert a disputé 137 combats pour 118 victoires, 7 défaites et 12 nuls. C’était l’époque où un lutteur pouvait descendre dans l’arène plusieurs dimanches d’affilée.

8. International

Robert faisait briller les couleurs de son écurie dans l’arène sénégalaise, mais en même temps celles de son pays sur la scène internationale. Il est double médaillé africain et a représenté le Sénégal aux Jeux olympiques de Munich (1972) et de Montréal (1976).

9. Police et formation

En parallèle de sa carrière, Robert officiait dans les forces de police, devenant moniteur sportif à l’École nationale de police. Il contribue à populariser le judo et la self-défense, formant de nombreux jeunes lutteurs.

10. Manga 2, Yékini…

Robert était très respecté dans l’arène. Il prenait soin de ses fils, Ablaye, Mamady et Magnick, mais également des lutteurs sérères tels Manga 2 et Yakhya Diop «Yékini». Ces derniers lui vouaient un grand respect.