Saison haute du tourisme en Casamance en 2025 : l’amplitude de la vague de désespoir
Saison haute du tourisme en Casamance en 2025 : l’amplitude de la vague de désespoir
Ouverte depuis le 19 octobre 2025 au Cap Skirring, la saison touristique, qui dure six mois, dans cette zone balnéaire en particulier et dans la Casamance en général, semble battre de l’aile depuis quelques années et la situation risque de s’empirer en 2025. C’est du moins la conviction des acteurs de ce domaine établis au Cap Skirring.
Gestionnaire de sites et réceptifs touristiques, guides, opérateurs touristiques; tous ont regagné Cap Skirring pour tirer la sonnette d’alarme. A cette occasion, ils ont interpellé les gouvernants sur les difficultés qui plombent ce secteur pourvoyeur d’emplois et qui contribue à l'amélioration de l'économie au niveau local.
Le problème d’accès dans les zones à fortes potentialités touristiques, Cap Skirring, Kabrousse, Diembéring, Abéné, Kafountine, dans les îles…, l’irrégularité des vols d’avion et le coût élevé des billets, la fermeture de l’aéroport de Ziguinchor.. sont des facteurs qui minent les activités touristiques.
L’enclavement, le goulot d’étranglement
Le tourisme en Casamance est confronté à l'enclavement. Enclavement aérien, terrestre et maritime, tous ces facteurs réunis plombent le secteur et limitent autant que possible la fréquentation des paradis terrestres précités. Si l'on se fie à nos interlocuteurs, il est difficile de rallier les stations balnéaires du sud du Sénégal en débit de ses merveilles.
Adama Diémé, acteur du tourisme en Casamance en service au récif hôtelier Perroquet estime que la région est enclavée du point de vue aérien.
" Nous avons d'abord la fermeture de l'aéroport de Ziguinchor qui perdure et on avait des échos que cette année on aurait pu avoir sa mise en service et jusqu'à présent on n'a pas de nouvelles. Ensuite, nous avons l'aéroport de Cap Skirring qui fonctionne. Mais il y a beaucoup d’annulations de vols avec Air Sénégal. Donc, nous perdons beaucoup de clients", a affirmé Adamé Diémé.
A sa suite, Léonce Soumaré, établi à l'île d'Ehidj aussi appelée " l'île des féticheurs ", s’attaque aux irrégularités des vols et surtout que le fait de ne pas permettre de vol direct ou même de rendre fluide l’atterrissage des avions au cap Skirring. Il se demande pourquoi les passagers doivent-ils obligatoirement passer une nuit à Dakar faute de vol. " On ne comprend pas quel système ont-ils mis en place. Si on comprend bien, ils veulent obliger les clients, avant de venir en Casamance de passer la nuit à Dakar. Et dès fois, il y a des clients qui sont venus pour une semaine. Tu peux imaginer combien de jours qu’ils vont perdre. Pourquoi ne pas positionner l'avion qui décollera de Dakar Dakar à 22h ou 23h ? Il peut y avoir deux vols à 22h ou 23h. Donc le passager n'a pas besoin de louer un hôtel pour dormir à Dakar." a laissé entendre Léonce Soumaré.
Le secteur du tourisme fait face à beaucoup de problèmes, d’après Doudou Tamba, opérateur touristique. Pour ce dernier, cette activité est à l'agonie. Il en veut pour preuve, le ralentissement des activités durant les mois de haute saison à savoir Décembre, Janvier et Février.
" Normalement à cette période, la station doit être pleine de touristes, mais maintenant, il n'y a pratiquement plus rien. Donc, tu te baladeras dans la station, tu ne les verras pas. Donc, ce n'est pas inquiétant, la faute est imputable aux transports aériens, notamment à Air Sénégal et aussi à Trans Air qui a arrêté ses rotations. On ne connaît pas les raisons. Parce qu'à l'époque, on avait l'aéroport de Ziguinchor qui faisait deux vols par jour, l'aéroport de Cap Skirring avec Trans air, trois vols. Et tous ces cinq vols ont disparu. On a un vol uniquement dans l'après-midi.", a indiqué cet ancien président des guides touristiques de la Casamance.
Les acteurs font état entre autres de changements inattendus des horaires de vols. Le problème de la fluidité maritime, la dégradation des routes, Ziguinchor-Cap Skirring, Bignona-Diouloulou sont aussi évoqués.
"Les contraintes de déplacements sont lourdes de conséquences", s’inquiète Doudou Tamba qui a ajouté: " Il y a des changements d'horaires inattendus. A l'époque, on avait les gens qui avaient peur de l'avion. Ils prenaient le bateau. Mais maintenant, le mois de décembre le bateau est plein. Les deux autres bateaux sont à l’arrêt, donc il y a un très grand problème. L'accessibilité de la Casamance est un handicap au développement du tourisme. La route Cap Skirring à Ziguinchor est aussi en très mauvais état. Nous avons aussi la même chose, encore pire, la route Diouloulou-Bignona. Parce que nous avons beaucoup de clients qui y passent, surtout les Belges, qui prennent l'avion jusqu'à Banjul et à partir de Banjul, ils arrivent ici. Donc là, il y a un très grand problème. Maintenant, ces Belges-là, ils ont mis une croix sur la Casamance, donc ils ne viennent pas.", a révélé l’opérateur touristique.
Des pertes d’emploi énormes et des risques d’exode pour les jeunes
Le tourisme un secteur à l’agonie en Casamance. Plusieurs réceptifs et sites menacés risquent mettre la clé sous le paillasson à cause des pertes de la clientèle. Les jeunes seront tentés à nouveau à l’émigration.
" Le les restaurants sont en train de faire des licenciements. ", a rapporté Doudou Tamba, ancien président des guides de la Casamance.
Adama Diémé évoque de millier de nuitées perdues durant l’année dans le réceptif hôtelier qu’il gère. " Dans l'année, peut-être on perd plus de 1000 unités, ne serait-ce que dans l'hôtel de Perroquet. Donc imaginez le reste des structures, combien de pertes elles ont dans l'année. Et là, on est à l'agonie avec des situations vraiment liées à la desserte. Chaque jour, on a des annulations de réservations", dit-il.
Ferdinand Ndao, jeune gérant d’un campement sis dans l’île de Wendaye, pense que cette situation risque de causer beaucoup du tort aux jeunes engagés et qui ont décidé de mettre fin à l’exode rural.
" En tant que jeunes qui évoluons dans le domaine, nous avions quitté Dakar, parce que dès le bas âge, on vous parle du fléau, de l'exode rural. Pour éviter cet exode, nous avons préféré revenir à nos sources et essayer de bâtir quelque chose par nos propres moyens. Nous n’avons pas le soutien de l'État. Avec nos maigres moyens, nous avons essayé de développer le secteur et trouver de l'emploi », raconte-t-il.
Avec les irrégularités des vols, la disponibilité d’un seul bateau et aussi les routes impraticables, Ferdinand Ndao craint pour la survie du secteur. Et on va aller remplir le Dakar. Or, il y a du boulot ici. Il suffit juste de créer les conditions nécessaires pour que les gens puissent rester et travailler", a lancé. Ferdinand Ndao.
Les autorités invitées à prendre les mesures nécessaires
Adama Diémé estime que la balle est dans le camp des autorités. Pour lui, elles ont la clé de la solution. Il leur demande d’agir. " On n’a presque pas de route en Casamance et nous demandons aux gouvernants, s'il vous plaît, de réagissez. Nous sommes en train de parler de Sénégal 2050, la création d'emplois. La région de Casamance à elle seule peut créer plus de 20 000 emplois par an dans le domaine du tourisme. Nous demandons tout simplement de mettre des infrastructures qui sont bien. ", a martelé l’acteur touristique.
Son camarade Doudou Tamba embouche la même trompette. D'après lui, il n'est jamais trop tard pour bien faire.
"Il est temps d'agir avant que ça soit trop tard. Et on pensait maintenant de réparer, avant qu'on attend que tout soit mort, qu'on soit dans la tombe pour essayer de voir comment nous sortir. Là, on est presque là-dedans. Ces problèmes énumérés ne demandent pas beaucoup d'argent. Nous demandons la régularité des vols entre Dakar et Cap Skirring"
Adama Diémé, enfonce le clou disant qu’il est grand temps que les gens se réveillent, que le gouvernement mette les moyens.
Vidéo du grand format



Commentaires (3)
Il faut que l'état défiscalisé les billets d'avion à destinationbou venant de cap skirring. Cela va faciliter la mise en place de vol charters depuis l'Europe et encourager le tourisme local. En plus sur Sénégal devenant trés erratique et cher ( 120.000 FCFA aller retour) , il faut que transair revienne sur cette ligne ou d'autres compagnies privées. Il faudra essayer aussi de libérer des assiettes foncière pour de 2 ou 3 grands hôteliers genre Riu , TUI s'installent sur la zone pour la dépendance au club Med diminue.
Ce ne sera pas Pastef lea vaurients
Mr le Ministre du Tourisme, il faut y aller d'urgence. Vos DG du tourisme dorment, un même vient de sceller une convention bidon avec le Port de Dakar de Waly réseaux sociaux. Le tourisme Casamancais venait tout juste de sortir de plus de trois décennies de " Zone rouge" tel qu'affichait le Site du Ministère des Affaires étrangères de France qui déconseillait jusqu'en 2010, ses ressortissants d'y aller. La plus belle région du Sénégal où le Club Med était installé vers le début des années 1970, construite en 1968 avec de formidables ouvriers sénégalais plus des italiens... devenue Sénégalais à avec leur célèbre société EGCAP. Puis ils construisirent .. l'hôte Indépendance de Dakar avec sa piscine futuriste à l'époque au dernier étage de l'hôtel qui en avait 18 étages. Les années 2000 furent des années de reprise économiques avec l'arrivée de régime de Wade. Idrissa Seck même y fit le Premier Conseil des Ministres décentralisée en mi- 2002. In fine, y avait de l'espoir avec les deux bateaux en service après l'effroyable catastrophe du Joola. Le Gouvernement qui achètera un troisième bateau pour Ziguinchor plus la voie ferrée du sud sera rentré dans l'histoire définitivement.
Ce ne sera pas Pastef lea vaurients
Participer à la Discussion