La guerre vient d’être déclarée à… l’insécurité à Thiès. C’était avant-hier, lorsque les forces de l’ordre ont sorti la grosse artillerie pour s’attaquer à une insécurité galopante qui a installé la psychose dans la cité du rail.(Correspondance) - Les autorités policières semblent décidées à mettre un terme à l’insécurité qui sévit dans la cité du rail. Une insécurité qui a atteint son paroxysme avec les cas de meurtres et d’agressions notés la semaine dernière dans la ville, comme en témoignent les deux meurtres sur le jeune El Hadji Mar Ngom du quartier Cité Lamy et le chauffeur de taxi trouvé mort dans son véhicule au quartier Keur Baba Kaïré, un village rattaché à la commune de Thiès dans la zone Nord. Sans compter la rumeur qui, depuis hier, fait état d’un viol suivi de meurtre sur une vieille dame du quartier Grand Thiès. Une rumeur tenace qui reste toutefois non confirmée par les services de police et pourrait n’être que la conséquence de la psychose qui a fini de gagner toute la population thiessoise.

Aussi, pour mettre un terme à cet état de fait, les services de l’ordre ont sorti, depuis mercredi dernier, la grosse artillerie pour lancer ce qu’on pourrait appeler une contre-offensive. C’est ainsi que, selon le commissaire de la police centrale, Kemo Sané, une opération de sécurisation a été lancée dans la nuit du mercredi au jeudi avec une équipe forte de 70 éléments, dont 50 du Groupement mobile d’intervention (Gmi) et 20 de la police d’Etat.

L’opération s’est soldée par 88 interpellations, dont deux pour racolage sur la voie publique, une pour détention de deux pistolets sans autorisation et le reste de la troupe pour vérification d’identité. Et, à en croire le commissaire de police, cette opération est la première d’une longue série. En effet, fait-il savoir, il ne s’agit pas d’une opération ponctuelle, mais d’un programme de sécurisation qui devra se dérouler de façon régulière jusqu’au mois d’octobre prochain avec en moyenne trois sorties par semaine.

De même, poursuit le commissaire, le directeur de la sûreté nationale est attendu ce vendredi à Thiès, pour une visite qu’il doit effectuer au niveau des locaux qui avaient été construits dans le cadre des ‘chantiers de Thiès’ (programme spécial indépendance 2004) pour les besoins de création de polices de proximité. En effet, précise le commissaire, ces quatre polices de proximité, situées respectivement dans les quartiers de Nginth, Médina Fall, Mbour I et Parcelles assainies, devraient être fonctionnelles dès lundi prochain, ce qui devrait permettre une meilleure prise en charge des questions de sécurité dans la ville. Pour chacun de ces postes de police il est prévu un effectif de 15 éléments, précise notre interlocuteur. Ainsi la cité du rail se verra avec six postes de police pour assurer un quadrillage correct de l’espace communal. A ces dispositions devront, sans doute, s’ajouter celles qui devront être prises à l’issue de la réunion de sécurité prévue pour ce vendredi à l’hôtel de ville, sous la présidence du maire de la ville Idrissa seck. Une rencontre qui devrait être suivie d’un point de presse.