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Lephénomène est récurrent à l’automne dans cette région, et Météo France avaitpréparé la population :alerte orange,nombreux communiqués répétés tout au long de la journée pour inciter leshabitants à limiter leursdéplacements. De leur côté, les maires n’ont pas hésité à annuler lesévénements prévus, encore nombreux en cette période de rentrée.
L’alerteorange a montré son efficacité : aucune victime n’est à déplorer, même si les dégâts dans le Lodévoisne sont pas négligeables : chaussées arrachées, voitures charriées par les eaux, 80 centimètresd’eau dans les couloirs de l’hôpital. A l’entrée de la ville, c’est l’autorouteA75 qui n’a pas résisté : la chaussée s’est effondrée. Cette autorouteNord-Sud, qui traverse le Massif central, est très prisée des automobilistes enraison de sa gratuité. Elle restera fermée à la circulation plusieurs semaines.
Dans lesud du département, en revanche, peu de dégâts. L’alerte étant départementale,les précautions prises avaient été tout aussi importantes : à Montpellier,Philippe Saurel, le maire, avait décidé d’annuler la journée des associations,prévue le samedi, et avait choisi de passer lasoirée au PC (poste de commandement) installée à la mairie. Les autorités ontpréféré prendre toutesles précautions : un épisode pluvieux précédent, il y a trois semaines,avait causé la mort d’un couple d’octogénaires dont la voiture avait été emportée dans une rivièredans le centre de Montpellier.
Dans lanuit de dimanche à lundi, c’est le Gard, en particulier à Alès, qui a reçu defortes précipitations. Le village de Molières-sur-Cèze a été envahi par unecoulée de boue remontée par les égouts.
Lescauses de ces phénomènes sont connues : la Méditerranée se réchauffe etentraîne des masses d’air chaud et humide qui peuvent entrer encontact avec des masses d’air froid. Mais cette explication n’est pas laseule : la région Languedoc-Roussillon est aussi parmi celles de Francequi connaissent la plus forte croissance démographique, entraînant un bétonnageimportant des sols.
« Cet afflux de population entraîne un fort développement del’urbanisation et une nette tendance à l’étalement urbain, ainsi que lamultiplication d’infrastructures, de réseaux et d’activités économiques audétriment des zones inondables. Ainsi, en dix ans, la surface inondableurbanisée a augmenté de 15 % », estimait la région dansun dossier préparant la conférence régionale sur la prévention des inondationsqui s’est tenue en mai.
Quasimenttous les automnes, les pluies font des ravages quelque part dans le sud-est dela France. Le sujet est donc récurrent, et les politiques mettent tous ledossier en haut de la pile dans une région où plus de 585 000 personnesrésident de manière permanente en zone inondable. Il y a un an, les pluiesavaient causé plus de 10 millions d’euros de dégâts dans la seule ville deMontpellier, et une véritable désolation dans la ville de Lamalou-les-Bains. Enmai, la région Languedoc-Roussillon avait de nouveau annoncé une enveloppeimportante pour prévenir cesinondations. Elle mobilisera 70 millions d’euros d’ici à 2020 à cet effet,dont 33 millions de crédits européens, gérés par les régions.
En 2014,des épisodes successifs de crues avaient touché 450 communes du Gard et del’Hérault, occasionnant 130 millions d’euros de dégâts. La régionLanguedoc-Roussillon est également celle qui compte le plus de programmes deprévention, avec 1 200 communes qui en sont dotés.
De soncôté, quelques mois plus tôt, en février, c’est la ville de Nîmes qui annonçait105 millions d’euros d’investissement sur cinq ans (2015-2020) pour lutter contreles inondations, avec notamment la construction de nouveaux bassins derétention. Près de 200 millions ont déjà été investis depuis 1990 dans laville, qui a notamment pris des mesures pour restreindre leszones constructibles. En 1988, des inondations avaient fait neuf morts,mais d’autres inondations ont suivi en 2002, 2005 et 2014.
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