Serigne Gueye Diop face aux Députés : « L’État ne saurait tolérer » la prolifération de produits dépigmentants dangereux
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Serigne Gueye Diop face aux Députés : « L’État ne saurait tolérer » la prolifération de produits dépigmentants dangereux
Avoir les lèvres roses est une nouvelle tendance. Elle se généralise chez les hommes et les femmes. Cette dépigmentation expose aux risques comme le développement des cancers. Il en est de même pour la dépigmentation des parties intimes.
L’Etat du Sénégal va-t-il continuer à fermer les yeux sur le problème de santé publique que constitue la dépigmentation artificielle ? Une question, parmi d’autres, soulevée lors d’une session d’information destinée aux femmes parlementaires, à l’initiative de l’association internationale pour l’information sur la dépigmentation artificielle (Aiida).
Certains parents africains utilisent des crèmes pour éclaircir la peau de leurs enfants. La pratique est motivée par un souci esthétique. Une coquetterie que l’on tait jusqu’à ce que des complications surviennent. « Enfant, j’étais très noire, se souvient Nathalie*, une Gabonaise de 34 ans installée depuis quelques années en France. Ma mère s’éclaircissait la peau et je contrastais beaucoup avec elle. Dans la rue, on lui disait même : "On dirait que ce n’est pas toi sa mère." Alors quand j’ai eu environ 8 ans, elle a commencé à verser un peu de crème éclaircissante dans mon lait corporel. »
Elle a lancé une campagne contre la pratique dans trois arrondissements de la capitaleParis est devenu un pionnier en matière de lutte contre la dépigmentation volontaire en menant une campagne une campagne de santé publique contre la pratique. Elle a lancé une opération de sensibilisation à destination des personnes d’ascendance africaine dans le 10e, le 18e et le 19e. Il n’est pas question de stigmatisation mais d’alerter sur l’usage de produits dangereux et souvent illicites dans ces arrondissements. Paris fait campagne contre l’usage des produits éclaircissants. Et les affiches placardées dans les rues dépeignent sombrement leurs effets.
LE TEMOIN - Maître-assistante en dermatologie à l’Université Cheick Anta Diop de Dakar, le docteur Fatimata Ly sert également à l’institut de l’Hygiène sociale (IHS) à la polyclinique de la Médina et à l’hôpital Aristide Le Dantec. Elle est également la présidente de l’association internationale de l’information sur la dépigmentation artificielle (AIIDA). Le docteur Ly a bien voulu se prêter aux questions du Témoin. Le Témoin : Pour se faire belle et plaire aux hommes, nos femmes et nos jeunes filles sont prêtes à souffrir. Quelles sont les complications qui peuvent guetter les adeptes du « xessal » ? Docteur Fatimata Ly : il y a beaucoup de complications. Il y a des complications dermatologiques et les autres complications médicales. Les types de complications dépendent des produits utilisés. Mais la plupart des temps, les femmes mélangent plusieurs produits.