À la veille de la Journée mondiale de la santé mentale, célébrée le 10 octobre, l’UFR des Sciences de l’Éducation, de la Formation et du Sport (SEFS) de l’Université Gaston Berger (UGB) de Saint-Louis a organisé deux journées de sensibilisation et de formation dédiées à la santé mentale. Une initiative saluée par la CEDEAO, représentée par Zelma Fassinou Nobre, Résidente au Sénégal.

Un engagement fort pour le bien-être et le capital humain

Le professeur Assane Diakhaté, directeur de l’UFR SEFS, a souligné l’importance de ces journées qui s’inscrivent dans la politique de santé mentale développée depuis plusieurs années à l’UGB.

« Il ne s’agit pas d’attendre d’être malade pour agir. Il faut prévenir, écouter et accompagner, car dans nos familles, nos écoles ou nos administrations, beaucoup souffrent en silence », a-t-il déclaré.

L’UFR SEFS a en effet mis en place une unité de santé mentale et élaboré une charte du bien-être. Ces initiatives visent à renforcer le développement du capital humain à travers la prévention, la formation et l’accompagnement psychologique. Durant ces deux jours, plusieurs activités ont été menées : séances de relaxation, gestion du stress, masothérapie, ateliers de sensibilisation et portes ouvertes.

Le Pr. Diakhaté a également annoncé un programme innovant de Santé mentale mobile (SMM). Ce dispositif impliquera 500 étudiants formés pour intervenir dans les écoles et les communautés afin de réaliser les premiers tests et écoutes psychologiques. Ces actions seront complétées par l’appui des badianu gokh (femmes relais communautaires), déjà formées à la sensibilisation et à la prise en charge préventive.

Le plaidoyer de la CEDEAO pour la santé mentale

Prenant la parole, Zelma Fassinou Nobre, Représentante Résidente de la CEDEAO au Sénégal, a salué cette démarche citoyenne de l’UGB et rappelé la place centrale du bien-être mental dans le développement des sociétés africaines.

« La CEDEAO ne se limite pas aux questions économiques. Nous sommes là pour accompagner nos États dans le développement du capital humain, car la santé mentale est le cœur même de notre développement », a-t-elle affirmé.

Elle a insisté sur la nécessité de changer la perception de la santé mentale souvent associée uniquement à la folie. « La santé mentale, ce n’est pas seulement les troubles graves. Même une personne malade du palu, si elle ne se sent pas bien psychologiquement, ne peut pas se soigner correctement», soutient-elle.

Une réponse à un besoin national urgent

Le Sénégal ne compte qu’une trentaine de psychiatres pour tout le territoire, un chiffre alarmant face à la demande croissante. À travers ces initiatives, l’UFR SEFS et ses partenaires ambitionnent de combler ce déficit en misant sur la formation, la prévention et la décentralisation de l’écoute psychologique.

Ces journées ont permis de rappeler un message essentiel: le bien-être mental est un pilier du développement humain durable. En agissant dès aujourd’hui sur la prévention et la sensibilisation, l’Université Gaston Berger contribue à bâtir une société plus équilibrée, résiliente et consciente de l’importance de la santé mentale.