Attaques terroristes au Bénin : Si Tiani et Traoré arrêtaient de détourner le regard
Même si elles durent depuis 2021, il est honnêtement difficile de s’y habituer. Les attaques terroristes au Bénin endeuillent constamment les familles. L’Armée est malheureusement, la cible de prédilection de ces sombres Lucifers à la kalachnikov en bandoulière. Une rivière de sang est versée, et la saignée continue. Rien qu’en 2025, quelque 80 soldats sont tombés sur le champ d'honneur. L’attaque la plus sanglante est celle du 17 avril dernier contre deux positions de l’armée béninoise, c’est-à-dire le point triple (frontière entre le Bénin, le Niger et le Burkina) et au niveau des chutes de Koudou, dans le parc W. Il y a eu 54 morts. C’est beaucoup, beaucoup trop. Dans la zone frontalière, « il n’y a que le Bénin qui soit présent pour assurer une lutte contre le terrorisme » L’opération "Mirador" lancée par l'armée béninoise en janvier 2022 pour contrer la menace terroriste dans le Nord du pays, a manifestement montré ses limites et prouve s’il en est besoin que le Bénin ne peut à lui tout seul vaincre ces maléfiques entrepreneurs de la violence. Il faut une action coordonnée des pays frontaliers en l’occurrence le Burkina Faso et le Niger. Le porte-parole du gouvernement béninois a plusieurs fois critiqué l’absence des forces armées nigériennes et burkinabé, au niveau du point triple. « Dans cette zone, il n’y a que le Bénin qui soit présent pour assurer une lutte contre le terrorisme. Des deux autres côtés de la frontière, il n’y a pas de présence étatique avérée, il n’y a pas de présence militaire » a déclaré Wilfried Léandre Houngbédji. Avant lui, son patron, en l'occurrence Patrice Talon, avait dénoncé cet état de choses, estimant que des « terroristes (étaient laissés) en totale liberté dans les pays voisins ».Lors d'une interview accordée à Jeune Afrique, à la mi-mars, le locataire du Palais a reconnu que son dispositif de lutte contre le terrorisme serait plus efficace, si les soldats étaient autorisés à « poursuivre (ces sans foi ni loi) au-delà des frontières béninoises pour les détruire ». Mais malheureusement, les relations avec les « voisins se sont dégradées ». Il n’y a aucune coopération militaire entre le Bénin et les deux pays. Ce que regrette l'ex-homme d’affaires. Il dit faire des efforts pour relancer le Burkina et le Niger, mais personne ne lui répond. Ce silence ne devrait normalement pas surprendre le numéro 1 béninois. Tant de choses se sont passées entre le Bénin et le Niger. Mettre de côté son égo et reconnaître ses imprudences diplomatiques Patrice Talon devrait peut-être mettre de côté son ego et reconnaître ses imprudences diplomatiques. On ne lui demande pas forcément de demander pardon au peuple nigérien. Il ne le fera certainement pas. Mais il y a des formules habiles et maquillées pour faire comprendre à l’autre qu’on est tout simplement désolé et qu’on n’a absolument aucune intention de comploter contre lui.Le président nigérien Abdourahmane Tiani et son homologue burkinabé, Ibrahim Traoré, devraient également arrêter de détourner le regard, de faire comme si ces attaques terroristes qui endeuillent le Bénin ne leur fait ni chaud ni froid. Il faut laisser mourir la paranoïa Il faut laisser mourir les ressentiments et la vengeance. Il faut laisser mourir la paranoïa.Si le Bénin était en intelligence avec des terroristes pour déstabiliser le Niger, comme l’affirme le général Tiani, comment se fait-il que ces mêmes terroristes le frappent et tuent en masse ses soldats ? C’est une simple question de logique. Il faut que le général Tiani et le capitaine Traoré répondent enfin aux sollicitations de Patrice Talon, pour sécuriser ensemble le point triple.Les militaires qui meurent dans le Nord du Bénin n’ont pas pour patronyme Talon. Ce sont des béninois, et jusqu’à preuve du contraire, les peuples béninois, nigériens et burkinabé restent des frères.
Commentaires (0)
Participer à la Discussion