L'attaque sanglante qui a tué des centaines de civils fin août à Barsalogho, dans le nord du Burkina Faso, illustre l'incapacité de la junte militaire du président Ibrahim Traoré à enrayer l'escalade des violences jihadistes.
Pourtant, lors de sa prise du pouvoir par un coup d'État en septembre 2022, ce capitaine trentenaire jusque-là inconnu du grand public avait promis de reprendre en "six mois" le contrôle du pays, où les groupes armés jihadistes sévissent depuis 2015.
"Nous avons tout ce que nous voulons pour pouvoir sortir le Burkina de cette situation", déclarait-il, promettant que la lutte contre le "terrorisme" serait sa "priorité".
Le Burkina Faso avait alors rapidement tourné le dos à la France, ancienne puissance coloniale, en chassant notamment début 2023 les soldats déployés sur son sol pour la lutte antijihadiste, pour se rapprocher de la Russie et de la Turquie.
Deux ans plus tard, les résultats semblent peu flatteurs.
Plus de 20.000 personnes ont été tuées par des jihadistes depuis 2015, dont près de 4.000 depuis début 2024, selon l'ONG Acled, qui répertorie les victimes de conflits.
- Attaque la plus meurtrière -
L'attaque du 24 août à Barsalogho, dont le bilan est évalué à au moins 400 morts par des sources locales, est de loin la plus meurtrière de l'histoire du Burkina.
Les autorités, qui assurent contrôler 70% du territoire, sont murées dans le silence depuis des mois à propos des attaques.
Pour Barsalogho, aucun bilan officiel n'a été communiqué et le capitaine Traoré n'a pas dit un mot sur le sujet. Seule une délégation ministérielle et militaire a été dépêchée sur les lieux.
"Ce n'est pas en cassant le thermomètre qu'on fait baisser la fièvre", note un expert en sécurité sous couvert de l'anonymat, rappelant que le gouvernement "préfère occulter les pertes militaires et civiles" pour "vanter tous les soirs à la télévision les prouesses de l'armée".
"Les populations ont été pressurées à coup de taxes et impôts pour l'effort de guerre, espérant des résultats tangibles avec les acquisitions d'armement et de drones. Si elles se font canarder par centaines sans aucun secours, il faut reconnaître l'échec", poursuit-il.
"La promesse de Traoré à son arrivée était de bonne foi, le manque d’équipement militaire était une réalité. Il faut mettre à son actif le rehaussement des capacités militaires", pointe Fahiraman Rodrigue Koné, spécialiste du Sahel à l'Institut des études de sécurité (ISS). "Toutefois, la menace puise ses racines dans un faisceau de problèmes - notamment les conflits fonciers entre éleveurs et agriculteurs - que la réponse militaire à elle seule ne saurait résoudre".
- "Quelle considération?" -
Les deux derniers coups d'Etat au Burkina, en janvier et septembre 2022, avaient été précipités par des massacres jihadistes aux lourds bilans.
"L’attaque de Barsalogho a été un véritable électrochoc par l’ampleur du bilan et l’incapacité des forces de sécurité à réagir, alors que cette attaque s’est produite dans la première région militaire du pays", soutient une source militaire occidentale. "Il est probable que le régime en redoute la réitération malgré les multiples précautions dont il s’est entouré depuis plusieurs mois pour mettre à l’écart les voix dissidentes".
Car face à la violente répression à l'oeuvre depuis l'arrivée du capitaine Traoré, les critiques publiques restent rares.
Le collectif "Justice pour Barasalogho", composé de ressortissants de la zone endeuillée, rappelle que le chef de la junte a personnellement demandé aux forces de sécurité de "mobiliser (les) populations pour creuser des tranchées" afin de protéger leurs villages.
C'est lors d'une telle opération que les civils de Barsalogho ont été massacrés par le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM, lié à Al-Qaïda).
"Quelle considération pense-t-il avoir pour ces centaines de gens qu'il a envoyés à l'abattoir?", s'interroge un ressortissant de Barsalogho, qui souligne que M. Traoré avait notamment justifié sa prise de pouvoir par "le manque de considération pour la valeur humaine" des précédents régimes.
Quelques semaines avant l'anniversaire des deux ans de sa prise de pouvoir, le président Traoré "semble une nouvelle fois fuir la réalité", résume la source militaire occidentale. "Il ne fait aucun doute que des boucs émissaires seront désignés pour faire diversion".
25 Commentaires
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En Septembre, 2024 (09:56 AM)Reply_author
En Septembre, 2024 (11:32 AM)Reply_author
En Septembre, 2024 (11:40 AM)Reply_author
En Septembre, 2024 (11:54 AM)Reply_author
En Septembre, 2024 (16:59 PM)Reply_author
En Septembre, 2024 (10:07 AM)Où est la Russie dans tout ça ?
Reumbeung
En Septembre, 2024 (09:40 AM)À moins qu'on ait des "copains" de l'autre bord ???
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En Septembre, 2024 (11:51 AM)Reply_author
En Septembre, 2024 (12:45 PM)Reply_author
En Septembre, 2024 (15:35 PM)Avec leur cercle de nouveaux amis putschistes, ils sont devenus trop arrogants et parlent des États normaux comme des ennemis et traîtres, en particulier le Sénégal.
J’ai des collègues burkinabés mais ils ne pensent et ne parlent pas bien du Sénégal. Nous ne sommes pas des lâches, juste qu’on n’a pas les mêmes combats à mener, ni la même voie.
Leur Capitaine de Président est arrogant et s’exprime mal, à la limite insultant. Ça ne se fait pas.
Oui qu’ils se débrouillent.
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En Septembre, 2024 (15:35 PM)Avec leur cercle de nouveaux amis putschistes, ils sont devenus trop arrogants et parlent des États normaux comme des ennemis et traîtres, en particulier le Sénégal.
J’ai des collègues burkinabés mais ils ne pensent et ne parlent pas bien du Sénégal. Nous ne sommes pas des lâches, juste qu’on n’a pas les mêmes combats à mener, ni la même voie.
Leur Capitaine de Président est arrogant et s’exprime mal, à la limite insultant. Ça ne se fait pas.
Oui qu’ils se débrouillent.
Afrique
En Septembre, 2024 (09:55 AM)Reply_author
En Septembre, 2024 (11:47 AM)Reply_author
En Septembre, 2024 (14:49 PM)Reply_author
En Septembre, 2024 (22:17 PM)Reply_author
En Septembre, 2024 (22:17 PM)Cheikh Sanou Mône Diouf
En Septembre, 2024 (10:18 AM)J'y ajouterai ceci : les slogans et simples discours de va-t-en guerre qui éliminera les djihadistes. .
Au Burkina des milliers d'innocents tués. Au Mali, même la distribution de l'énergie est rationnée.
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En Septembre, 2024 (11:49 AM)Citoyen Sénégalais
En Septembre, 2024 (10:19 AM)Attention
Attention
Les terroristes sont déjà chez dans pays voisins. Vite, la CEDEAO doit organiser le sommet de la réconciliation . Sinon...doubakh dé
Abdullah
En Septembre, 2024 (10:22 AM)Ils ont occupé les bureaux et souhaitent envoyer au front qu'ils ont déserté les civils
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En Septembre, 2024 (12:19 PM)Nianthio
En Septembre, 2024 (10:49 AM)Gaga
En Septembre, 2024 (10:59 AM)Reply_author
En Septembre, 2024 (12:13 PM)@bebert.de.paname
Le Nain
En Septembre, 2024 (11:42 AM)L’événement, prévu du 15 au 29 septembre, a été reporté. L’instance chargée de son organisation a invoqué, le 30 juillet, « le manque de temps de récupération pour les athlètes » internationaux après les JO, où la Russie ne comptait que 15 représentants sous bannière neutre
Reumbeung
En Septembre, 2024 (12:33 PM)Samba
En Septembre, 2024 (13:51 PM)Ce jeune capitaine arrogant, populiste et immature ne réglera pas ce problème. Goita et Thiani sont plus lucides que ce petit capitaine zélé.
Tiken Jah a raison, on ne peut pas gagner une guerre en oppressant son propre peuple. Au Burkina Faso, personne ne peut donner son opinion ou son conseil par rapport à ce qui s'y passe de peur d'être traité pour un valet de la France même si c'est dans l'intérêt du pays. C'est ce que Sonko et Diomaye veulent imposer au Sénégal mais c'est peine perdue. La pensée unique ne peut pas marcher au Sénégal.
Taux de croissance du PIB : 1,8% de variation annuelle (2022) Banque mondiale
Produit Intérieur Brut : 18,82 milliards USD (2022) Banque mondiale
Revenu National Brut : 55,39 milliards dollars PPA (2022) Banque mondiale
PIB par habitant : 830,04 USD (2022) Banque mondiale
SENEGAL
Population: 17,32 millions (2022)
Sénégal/Taux de croissance du PIB : 4,2% de variation annuelle (2022)
Sénégal/Revenu National Brut; 70,27 milliards dollars PPA (2022)
PIB par habitant : 1 746,0 USD Banque mondiale2023
Consommation d'électricité par habitant : 232,71 kWh (2014) Banque mondiale
Consommation d'énergie par habitant : 283,30 kg d'équivalent pétrole par habitant (2014) Banque mondiale
Taux de fécondité : 4,39 enfants par femme (2021) Banque mondiale
Taux de croissance du PIB : 4,2% de variation annuelle (2022) Banque mondiale
Entre mensonges et manipulations les clowns qui dirigent ces pays risquent de les mener ds les ténébres.
Que Dieu ns vienne en aide.
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En Septembre, 2024 (20:03 PM)Reply_author
En Septembre, 2024 (00:37 AM)Pape
En Septembre, 2024 (20:48 PM)Iba
En Septembre, 2024 (11:50 AM)Baga
En Septembre, 2024 (17:57 PM)Participer à la Discussion