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Afrique

Burkina : « gros cafouillage » des forces de sécurité lors de l’attentat de Ouagadougou

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Gilbert Diendéré

Renseignements mal exploités, problèmes de coordination, équipement insuffisant... Deux jours après l’attaque terroriste inédite à Ouagadougou, certaines sources sécuritaires n’hésitent pas à parler de « gros cafouillage » pour décrire la réaction des forces de sécurité burkinabè, en pleine phase de reconstruction depuis la chute de l’ex-président, Blaise Compaoré.


Les forces de sécurité ont mis plus de deux heures, vendredi soir, à arriver sur les lieux de l’attaque qui a fait 29 morts dans le centre-ville de la capitale burkinabè, à distance du café-restaurant Cappuccino et de l’hôtel Splendid, pris d’assaut par les jihadistes.


D’après des témoins, les premiers arrivés sur place – certains par conscience professionnelle, sans y avoir été envoyés par leur hiérarchie – étaient très mal équipés. « Les policiers avaient des vieilleries, mais on aurait dit que les armes des jihadistes sortaient de la boîte. Ça brillait. Ils avaient des doubles chargeurs », souligne Lucien Trabi, un survivant blessé d’une balle dans l’épaule.


« Gros problème de coordination »


« Nos hommes avaient envie d’en découdre. Nous avons été formés pour cela », affirme une source au sein de la gendarmerie. « On avait un problème de matériel : pas d’appareils de vision nocturne, pas de boucliers balistiques, pas de matériel d’effraction » pour ouvrir les portes.


Faute de matériel, les gendarmes d’élite burkinabè ont attendu l’arrivée des forces spéciales françaises basées en banlieue de Ouagadougou dans le cadre del’opération Barkhane, selon une autre source. Une partie de ces forces spéciales étaient au Mali et il a fallu les attendre. Finalement, l’assaut sur l’hôtel Splendid a débuté vers 1 h du matin. Mais les jihadistes avaient déjà quitté les lieux, piégeant derrière eux, certaines portes avec des grenades, ce qui explique pourquoi la sécurisation de l’hôtel a pris plusieurs heures.


« Il y a eu un gros problème de coordination » reconnaît une source sécuritaire. »On ne savait pas qui devait faire quoi, il n’y avait pas de communication entre les différentes unités. Le ministre de l’Intérieur en personne a dû se rendre sur les lieux pour coordonner les actions ».


La dissolution du RSP « a pesé »


Armée respectée sur le continent sous l’ère Compaoré, militaire de carrière qui la choyait, l’armée burkinabè est actuellement en pleine restructuration, notamment à la suite de la dissolution du Régiment de sécurité présidentielle (RSP), l’unité qui a perpétré le putsch raté de septembre. Celle-ci a pesé à plusieurs niveaux, a laissé entendre une source politique.


Tout le service de renseignement burkinabè a été désarçonné depuis l’arrestation de Diendéré, estime une source politique


Si le RSP était une armée dans l’armée, honnie par la population pour ses excès, il constituait néanmoins une véritable force opérationnelle. Il avait son unité antiterroriste bien entraînée et bien équipée. Mais selon une source militaire, une bonne partie de cet équipement a été dispersée lors de sa dissolution.


Son chef, le général Gilbert Diendéré, emprisonné pour avoir pris la tête du putsch visant à renverser le régime de transition démocratique, était l’homme qui gérait les situations de crise mais aussi les services de renseignement. Disposant de moyens importants, il avait mis en place un réseau lui permettant de contrôler le pays et de disposer de renseignements sur les groupes jihadistes dans la sous-région.


« Tout le service de renseignement burkinabè a été désarçonné » depuis son arrestation, estime la source politique.


Création d’une agence de renseignement


La réforme des forces de sécurité est l’un des principaux chantiers du président Roch Marc kaboré, élu fin novembre et investi en décembre, le gouvernement de transition issu du soulèvement populaire d’octobre 2014 ayant, pendant un an, essentiellement expédié les affaires courantes.


Si le Burkina n’avait jamais connu une attaque d’une telle ampleur (29 morts), le pays se savait menacé : il avait subi récemment plusieurs attaques à ses frontières et les infiltrations de groupes en provenance du Mali étaient connues.


Selon une source gouvernementale, des renseignements sur l’attaque de vendredi sont remontés dans l’appareil sans qu’ils soient traités ou utilisés correctement. Il est toutefois impossible de dire qu’ils auraient permis de prévenir l’attaque. Reste que samedi, lors d’un conseil des ministres extraordinaire, le gouvernement décidait la mise en place « urgente d’une Agence nationale de renseignement ».



9 Commentaires

  1. Auteur

    Anonyme

    En Janvier, 2016 (16:30 PM)
    En effet ! La mise à l'écart brutale de Diendéré a bien fragilisé le pays; comme quoi la France ne détient pas toujours l' alpha et l' oméga en Afrique........................ dans certaine situation !
  2. Auteur

    Anonyme

    En Janvier, 2016 (17:04 PM)
    ce n'est pas possible! on ne peut pas se limiter à une seule personne ou à un seul régiment pour faire de la sécurité. le problème pour c'est fait exprès. nos dirigeants ont l'habitude ne diriger nos pays comme leurs biens personnels. ils arment une partie des forces pour leur sécurité personnelle et laissent la population trinqué. comment explique t on un régiment pour la sécurité présidentielle et pourquoi pour la sécurité nationale?

    c'est dans leur habitude comme ce sont des gens sectaires et qui sont là pour l'éternité, ils affaiblissement la grande partie de l'armée pour se sécuriser.

    tant que ils ne changent pas de méthode ils seront toujours surpris car un simple détachement de trois personnes peut mettre tout un pays à genou.

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    Auteur

    Gnankoumadougah

    En Janvier, 2016 (17:16 PM)
    ceci est un reveil brutal pour les burkinabes. les autorites de la transition ont passe tout le temps a essayer de demanteler tout ce blaise compaore a mis 25 ans a mettre sur pied.je pense que le nouveau president doit oublier soro guillaume et blaise copmaore.ils seront intouchables tant que ouattara sera president .il faut parer au plus urgent,
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    Auteur

    Anonyme

    En Janvier, 2016 (18:44 PM)
    j'ai vu ces temps ci un déploiement de nos forces à travers certaines arteres de la capital.

    Les mecs n'ont meme pas de gilets par balle. triste. j'espere que les armes fonctionnent bien non enraillés au moins, bien entretenu et qu'ils ont des munitions disponibles avec eux. et qu'ils s'entrainent régliérement au tir.
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    Auteur

    Tchiparpanga

    En Janvier, 2016 (18:48 PM)
    Du n'importe quoi cet article ,les terroristes ne prennent pas un rendez vous ,la grande France avec tout leur arsenal de renseignement a t'elle pu déjouer les attentats du stade de France certe le Burkina est pauvre sous développé et en voix de construction mais nous sommes fiers de notre armée.Cet article ne me surprend guère je pense pour un site comme seneweb vous ne devriez pas uniquement faire du copie collé mais combattre ces genres d’écrits a quand le réveil de l’Afrique et du patriotisme du Sénégal.Je suis désole.
    Auteur

    Anonyme

    En Janvier, 2016 (19:33 PM)
    le plus extraordinaire, c'est quil semble que des personnes auraiient alerté la police apres la pruiere du vendredi, sur la présence dans le quartier d'individus aux intentions suspectes, mais ue la police aurait repondu qu'elle n'avait pas de carburant pour se rendre sur place et proceder à leur interpellation.
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    Auteur

    Mouss1

    En Janvier, 2016 (19:55 PM)
    suite aux événements qui ont eu lieu dans ce pays je me demande quand est ce que les pays africains seront capable de se doter des unités spéciales pour régler de telles crises sans que pour autant qu'on demande encore et encore des forces françaises. Le constat est que les nôtres ne sont brillantes que pour maitriser un vieux comme Habré et autres les politiciens. ce qui est arrivé au mali et au Burkina peut frapper à nos portes et nous n'avons rien pour éviter un tel carnage( car c'est pas notre" gign " et notre bip à deux balles qui pourront intervenir).
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    Auteur

    Anonyme

    En Janvier, 2016 (21:51 PM)
    C'est quand l'indépendance ? Pour occuper les plateaux de TV y a du beau monde en Afrique

    Quand il faut passer à l'action y'a pas un chat .
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    Auteur

    Anonyme

    En Janvier, 2016 (22:12 PM)
    L'ÉTAT DOIT ÊTRE PRET À ENVOYER SES FORCES D'ÉLITE EN INTERVENTION 24 h / 24 ET SURTOUTLES ÉQUIPER AVEC DU MATÉRIEL PERFORMANT.INSISTER SUR LA FORMATION ET LES RENSEIGNEMENTS (pour ÇE volet je recommande une coopération avec Israël)

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