La Somalie a connu trois mauvaises saisons des pluies consécutives, ce qui en fait la pire sécheresse depuis des décennies, et 6 millions de personnes sont en situation de crise d'insécurité alimentaire.
Des dizaines de milliers de personnes et les chefs d'État d'une centaine de pays sont bien arrivés dans cette ville balnéaire de la mer Rouge. Charm El-cheikh pour la COP 27.
Les discours de plusieurs dirigeants africains tels que le président en exercice de l'Union africaine le Sénégalais Macky Sall, le Nigérien Mohamed Bazoum, le Kényan William Ruto ou encore le Congolais Denis Sassou Nguesso sont attendus.
Les deux semaines que dure le sommet seront consacrés à des négociations autour d’enjeux de taille, notamment celui de s’assurer que les promesses faites depuis des années voient enfin le jour.
Entre la sécheresse record dans la Corne de l'Afrique, les inondations au Nigéria ayant fait cinq cents morts et qui ont ravagé les voisins tchadiens et camerounais, l’avancée de la mer sur la façade côtière du Sénégal, les conséquences du changement climatique sur le continent sont bien réelles.
Qu’attendent les pays africains de la COP 27 ?
L’un des grands débats sur la table pour le continent africain est la transformation de la reconnaissance historique occidentale de trois siècles d'industrialisation terrible pour l'environnement en des compensations financières et sociétales.
"Pour nous, pays en développement, pour nous, pays africains, il est important que nous puissions mettre en place un mécanisme financier qui est spécifique pour faire face à ces pertes et dommages-là", précise l'activiste Aïssatou Diouf qui participe aux négociations.
"Je prends l'exemple de mon pays, le Sénégal et l'ancienne capitale Saint-Louis, il y a des communautés qui sont déjà déplacées à cause de l'avancée de la mer. Donc aujourd'hui, on sait qu'il faut investir pour éviter que d'autres communautés se déplacent."
Les pays en développement sont les plus vulnérables aux effets néfastes du changement climatique, tels que les inondations, les sécheresses et les incendies de forêt. Répondre aux besoins de ces pays sera au centre des négociations de ce sommet mondial.
Ces pays se considèrent comme des victimes du changement climatique, tout en contribuant modestement aux émissions de gaz à effet de serre.
Ces pays demandent aux pays riches d'honorer leur promesse de 100 milliards de dollars par an pour les aider à s'adapter au changement climatique.
Ils exigent également la reconnaissance des dommages et des pertes qu'ils ont subis, tels que les effets de l'élévation du niveau de la mer ou des inondations fréquentes.
Que signifie l’expression "pertes et dommages" ?
Les catastrophes telles que les inondations, les sécheresses, les ouragans, les glissements de terrain et les incendies de forêt sont toutes plus fréquentes et plus intenses en raison du changement climatique, et les pays les plus touchés demandent depuis des années une aide financière pour faire face aux conséquences.
C'est ce que signifient les mots "pertes et dommages". Cette expression recouvre à la fois les pertes économiques - la perte de maisons, de terres, de fermes, d'entreprises - et les pertes non économiques, telles que la mort de personnes, la perte de sites culturels ou la perte de biodiversité.
Après d'intenses négociations pendant deux jours et une nuit avant l'ouverture de la COP27 le 6 novembre, les délégués ont accepté d'inscrire le sujet à l'ordre du jour officiel.
L'argent que les pays pauvres réclament s'ajoute aux 100 milliards de dollars par an de financement climatique que les pays riches ont accepté de transférer aux pays pauvres pour les aider :
- à réduire les émissions de gaz à effet de serre, ce que l'on appelle "atténuation" dans le cadre des négociations sur le climat
- à prendre des mesures pour faire face aux impacts du changement climatique - ce que l'on appelle "adaptation".
"Les gens souffrent des pertes et des dommages causés par des tempêtes suralimentées, des inondations dévastatrices et la fonte des glaciers, et ceux des pays en développement ont peu accès à un soutien opportun pour reconstruire et se rétablir avant la prochaine catastrophe", explique Harjeet Singh, responsable de la stratégie politique mondiale de l'ONG Climate Action Network International.
"Ce sont les communautés qui ont le moins contribué à provoquer la crise qui sont maintenant en première ligne des pires impacts."
Les pays en développement sont-ils capables d'absorber encore plus de fonds pour le climat ?
Dans le passé, des problèmes se sont posés tant au niveau des institutions financières qui débloquent les fonds climatiques que des pays qui les reçoivent.
En raison de la bureaucratie des agences de financement internationales, il faut beaucoup de temps pour que les fonds soient disponibles. Et dans certains des pays bénéficiaires, il y a des problèmes de mauvaise gouvernance et de corruption.
Cependant, les pays les plus pauvres ne considéreront pas cela comme une justification pour mettre de côté les pertes et les dommages.
5 Commentaires
Nandité
En Novembre, 2022 (05:16 AM)Alors vous vous acharnez sur Macron les sonkistes, mais ce n'est pas lui qui gère ce qui se passe chez nous, ce sont des institutions comme Black Rock qui sont les vrais patrons du monde. Ils ont leurs mains sales dans tout ce vous lisez, consultez, mangez, buvez. Rien ne leur échappe. La cop 27 c'est juste pour donner l'illusion comme tout le reste.
Participer à la Discussion