Alors que les forces rebelles du Séleka se trouvaient à moins de 150 km de Bangui samedi soir, les autorités ont annoncé l'instauration d'un couvre-feu dans la capitale de la Centrafrique.
«Le président de la République, chef de l'Etat (François Bozizé) (...) instaure un couvre-feu dans la capitale centrafricaine Bangui à compter de ce jour samedi.
Il court de 19 heures le soir à 5 heures du matin», a annoncé le ministre de l'Administration territoriale, Josué Binoua. Dans la soirée, les rues de Bangui étaient désertes, tous les restaurants du centre-ville se sont dépêchés de fermer et de nombreux magasins fermés étaient gardés par des hommes armés de machettes.
Les forces régulières se replient à Damara
Plus tôt dans la journée samedi, les rebelles ont renforcé leur emprise sur le territoire centrafricain. Dans la matinée, Sibut, à 160 kilomètres de Bangui, était acquise sans combat. Ils sont également parvenus à repousser une contre-offensive des forces régulières sur Bambari, qui était jusqu'à début décembre une place forte des Forces armées centrafricaines (FACA), à 300 km au nord-est de Bangui, avant d'être conquise dimanche dernier par le Séléka.
Samedi, l'avancée de la «rébellion du Séléka» a donc obligé les forces régulières du président François Bozizé et leurs alliés à se replier à Damara, dernier verrou stratégique à 75 km au nord de Bangui où, depuis vendredi, 150 militaires français ont été dépêchés en renfort depuis une base du Gabon. Toutefois le premier ministre français Jean-Marc Ayrault a répété vendredi que les militaires avaient uniquement pour mission de protéger les quelque 1 200 ressortissants français et pas de défendre le régime en place.
La concentration des forces armées tchadiennes et centrafricaines sur Damara est désormais le dernier recours à une progression de la rébellion jusqu'à Bangui.
INFOGRAPHIE. La situation en Centrafrique (Sibut étant désormais aux mains des rebelles, NDLR)
Depuis le 10 décembre, les factions rebelles dissidentes ont repris les armes pour réclamer le «respect» d'accords de paix signés entre 2007 et 2011 avec le pouvoir. Après une progression fulgurante les premiers jours, la rébellion recomposée s'est dit prête au dialogue. Or elle refuse toujours d'évacuer les villes prises. «Nous continuons à progresser», s'est félicité l'un des responsables du Séléka, Djouma Narkoyo.
La situation sur le terrain éloigne la perspective de pourparlers entre les rebelles et le régime, annoncés vendredi par la Communauté économique des Etats d'Afrique centrale (CEEAC). Le président en exercice de l'Union Africaine, Thomas Boni Yayi, est toutefois attendu à Bangui pour rencontrer dimanche le président Bozizé afin d'encourager une sortie de crise par le dialogue. Il «se déplace pour faire de la prévention, il va inviter les différentes parties à la négociation», a déclaré le chef de la diplomatie béninoise Nassirou Arifari Bako.
Incertitudes sur la date des négociations entre rebelles et pouvoir
Les pays de la région, tout comme la France, ex-puissance coloniale, plaident eux pour une solution négociée. Selon la CEEAC, qui sert de médiateur, les négociations devaient s'ouvrir prochainement et sans conditions à Libreville, au Gabon. Mais samedi, l'organisation a fait savoir que «les ministres des Affaires étrangères de la CEEAC se rencontreront à nouveau le 3 janvier, et c'est à ce moment là qu'ils donneront une date pour la rencontre à Libreville».
L'incertitude demeurait également sur l'envoi, décidé vendredi au niveau des ministres des Affaires étrangères, de renforts à la FOMAC, la force des pays d'Afrique centrale qui compte actuellement 560 hommes.
4 Commentaires
Bobodioul
En Décembre, 2012 (04:21 AM)Reply_author
En Décembre, 2023 (18:52 PM)Ibrahim
En Décembre, 2023 (23:19 PM)Reply_author
En Décembre, 2023 (07:08 AM)Sene
En Décembre, 2012 (07:11 AM)Ba
En Décembre, 2012 (10:38 AM)Sérigne
En Décembre, 2012 (12:38 PM)Participer à la Discussion