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Monday 01 September, 2025
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Création monétaire et financement public : une tentation risquée dans l’UEMOA

Auteur: Aïcha FALL

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Face aux tensions budgétaires croissantes, l’idée de financer les déficits publics par la création monétaire refait surface dans les discussions économiques, aussi bien au Sénégal qu’au sein de l’ensemble de l’UEMOA. Longtemps proscrite pour préserver la stabilité du franc CFA, cette option divise désormais économistes, gouvernements et institutions financières.
Dans la zone UEMOA, la BCEAO n’est plus autorisée, depuis 2001, à financer directement les États. Cette règle, instaurée pour limiter les pressions inflationnistes et maintenir la crédibilité de la monnaie commune, rend toute émission monétaire au profit des Trésors publics théoriquement impossible. Mais avec la hausse des besoins de financement liée à l’augmentation de la dette, aux subventions sur les prix ou encore à l’investissement public, certains économistes militent pour un assouplissement contrôlé de cette doctrine, à travers des mécanismes indirects, comme l’achat d’obligations souveraines sur le marché secondaire.
Les partisans de cette voie y voient un moyen de desserrer l’étau financier sans accroître la dette extérieure ni pénaliser les générations futures. Mais ses opposants craignent un affaiblissement de la discipline budgétaire, une perte de confiance des investisseurs et un retour à l’inflation. À ce jour, la BCEAO reste inflexible. La monétisation des déficits, même indirecte, demeure contraire à ses statuts. Pourtant, le simple fait que ce débat resurgisse témoigne des arbitrages difficiles entre soutenabilité budgétaire, relance économique et stabilité monétaire dans une conjoncture régionale marquée par la pression sociale et les incertitudes politiques.
Auteur: Aïcha FALL

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