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Afrique

Des femmes dirigeantes plaident pour plus de représentativité dans les instances de décisions

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Des femmes dirigeantes plaident pour plus de représentativité dans les instances de décisions

La première édition du « Africa Ceo forum Women in business » ou le rendez-vous annuel des dirigeantes africaines, organisée par le groupe Jeune Afrique, s’est ouverte, hier, à Paris, en présences de plusieurs chefs d’entreprises du continent pour plancher sur les voies et moyens à mettre en place afin de permettre à la gente féminine d’être mieux représentée dans les instances de décisions des affaires.

Les femmes africaines, chefs d’entreprises, ne comptent pas laisser le champ libre aux hommes concernant les instances de décisions. Elles se montrent déterminées à prendre leur destin en main pour inverser la tendance. Réunies à l’occasion de la première édition du « Africa Ceo forum Women in business », organisée par le groupe Jeune Afrique, ces dirigeantes africaines ont plaidé pour une meilleure implication des femmes dans les postes de responsabilités. Dans son intervention, la Secrétaire générale de la Francophonie, Michaëlle Jean, reconnaît certes que les femmes s’imposent dans tous les secteurs et dans toutes les filières de la vie. Que ce soit dans l’innovation, la création ou dans l’entrepreneuriat, elles sont incontournables. « Se priver d’elles, c’est un déficit », avertit l’ancienne gouverneur. 

Toutefois, elle estime qu’il faut une plus grande prise de conscience de leur apport dans la vie économique. C’est dans cette optique, dit-elle, qu’a été créée une plateforme de réseautage pour les femmes entrepreneurs de la francophonie en vue de les promouvoir dans les postes de responsabilité dans les entreprises et les administrations. Sur ce point, elle soutient que les femmes africaines se positionnent bien, car cela leur donne des opportunités de partenariat et de réseautage. Mme Jean pense également qu’il faut convaincre les décideurs, à la fois dans les entreprises, y comprises les Pme que dans les administrations. « Sans l’implication des femmes, on se prive d’une opportunité d’énergie de participation, de créativité et d’innovation. Les femmes, pour le moment, prennent leur place. Elles le font avec détermination et assurance. Elles sont aussi conscientes qu’elles peuvent faire bouger les lignes et faire la différence », soutient la Secrétaire générale de la Francophonie. L’ancienne gouverneure générale et commandante en chef du Canada invite ses collègues femmes à être conscientes de leurs forces, à la fois de propositions et d’actions. « Tous les pays du continent peuvent se projeter vers l’émergence, le développement social et économique. Mais sans une inclusion des femmes, ils n’y arriveront pas », prévient-elle.  A son avis, les femmes ont tellement pâti d’être exclues, qu’elles refusent le vase clos. Elle souhaite que ces rendez-vous des dirigeantes en Afrique soient l’occasion de mettre à l’honneur ces dizaines de millions de femmes qui mobilisent, qui impulsent, qui avancent pour le bénéfice de tous.

De son côté, Minafou Fanta Coulibaly-Kone, directeur général du Fonds africain de garantie et coopération économique (Fagace), première femme à avoir occupé ce poste depuis l’existence de cette structure en 1978, estime que la faible représentativité de la gent féminine dans les postes de responsabilité dans le secteur privé et public est liée, entre autres, aux facteurs historique, culturel et éducationnel. «Mon poste de directeur général du Fagace me responsabilise davantage ; car je n’ai pas droit à l’erreur », a-t-elle confié. Pour Mme Viviane de Beaufort, professeur à Essec Business School, quelques pays du continent tels que l’Afrique du Sud et le Rwanda ont mené des politiques volontaristes en promotion des femmes dans les instances de décisions. Mme de Beaufort explique que dans les pays de l’Afrique de l’Ouest, des initiatives sont entreprises, mais le rythme reste, toutefois, timide. « Il n’y a pas mal de femmes entrepreneurs, mais elles n’ont pas toute leur place soit dans les conseils d’administrations ou dans les institutions publiques », constate-t-elle. Pour elle, des actions doivent être faites sur ces questions de représentativité en formant davantage les femmes en fonction de leurs besoins.   

S’INSPIRER DE LA LOI ZIMMERMANN
Kadi Fadika Coulibaly, directrice générale de la Société de gestion et d'intermédiation (Sgi) Hudson, basée à Abidjan, appelle les Etats africains à s’inspirer de la Loi Copé-Zimmermann pour une meilleure implication des femmes dans les instances de décisions. En effet, cette loi votée en 2011 en France impose aux entreprises au moins 500 salariés réalisant au moins 50 millions d'euros de chiffre d'affaires ou un total de bilan supérieur à 50 millions d'euros, de compter au moins 40% de femmes dans leurs conseils d'administration ou de surveillance. L’ancienne présidente de l’Association professionnelle des sociétés de gestion et d’intermédiation de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Apsgi-Uemoa) soutient également que les pouvoirs publics sont bien conscients de l’apport des femmes. Pour elle, il faut passer par des lois, des quotas et par l’accompagnement pour aider les femmes à accéder davantage aux postes de responsabilité.

Abdou DIAW

SUR 307 ENTREPRISES IMPORTANTES DU CONTINENT, SEULS 12,7% DES ADMINISTRATEURS SONT DES FEMMES
Pour améliorer durablement la place des femmes dans le secteur privé africain, les organisateurs de ce forum, dédié aux femmes dirigeantes, ont choisi de privilégier deux axes de travail : la féminisation des conseils d’administrations et le développement de réseau d’influence. Pour Amir Ben Yahmed,  DC du groupe Jeune Afrique, les conseils d’administration doivent jouer un rôle moteur dans la meilleure prise en compte des questions de genre au sein des élites économiques du continent. Citant une étude de la Bad, il explique sur 307 entreprises les plus importantes du continent, seuls 12,7% des administrateurs sont des femmes. Le second axe mènera à la création d’un réseau regroupant les femmes d’affaires africaines par régions. « Véritable cénacle d’échanges et de partage d’expériences dans un climat de confiance, ce réseau permettra aux dirigeantes de faire progresser le leadership féminin à travers le continent et de développer leur entreprise par l’identification de nouvelles opportunités d’affaires », a soutenu M. Yahmed.
A. DIAW



1 Commentaires

  1. Auteur

    Anonyme

    En Juillet, 2018 (19:40 PM)
    allez...seul la competence nous amene dans les instances de decisions. On v pa k on nous deroule un tapis rouge....
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