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Afrique

Ethiopie : au Tigré, les rebelles prennent le contrôle de Lalibela, classé au patrimoine mondial

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Le site de Lalibela, classé par l'Unesco au patrimoine mondial et situé dans la région voisine d'Amhara, en Éthiopie, est célèbre pour ses églises taillées dans le roc
Des rebelles tigréens ont pris le contrôle, jeudi, de Lalibela, dans la région d'Ahmara en Éthiopie, ont affirmé plusieurs habitants. Classé au patrimoine mondial de l'Unesco, ce site  est célèbre pour ses églises taillées dans le roc. Washington a appelé, jeudi soir, à "protéger cet héritage culturel". 

Des rebelles de la région éthiopienne du Tigré, en proie à un conflit armé, se sont emparés, jeudi 5 août, de Lalibela, selon des habitants. Le site, situé dans la région voisine d'Amhara, est célèbre pour ses églises taillées dans le roc et classé au patrimoine mondial de l'Unesco. 

"Ils sont arrivés dans l'après-midi et il n'y a pas eu de combats. Il n'y avait pas de forces de sécurité dans les environs. Les forces du TPLF (Front de libération du peuple du Tigré) sont dans la ville maintenant", a déclaré l'un d'eux à l'AFP.

Les autorités n'ont pour l'instant pas confirmé la prise de Lalibela par les rebelles.

"Un testament de la civilisation éthiopienne"

Les États-Unis ont appelé les rebelles à "protéger cet héritage culturel", soulignant que Lalibela était "un testament de la civilisation éthiopienne".

Des affrontements font rage au Tigré depuis novembre 2020, lorsque le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a envoyé des troupes pour renverser le TPLF, le parti régional qui a longtemps dominé la politique nationale avant son arrivée au pouvoir en 2018.

Le chef du gouvernement, prix Nobel de la paix 2019, a justifié cette intervention par la nécessité de riposter aux attaques répétées de cette organisation contre les camps de l'armée.

Mais malgré la promesse d'une victoire rapide, la guerre s'est prolongée, prenant un nouveau tournant en juin lorsque les forces fidèles au TPLF ont repris la capitale du Tigré, Mekele, et obligé l'armée éthiopienne à battre en retraite. Depuis, ce mouvement mène des offensives armées dans les régions voisines, à l'est dans l'Afar et au sud dans l'Amhara.

Soldats et miliciens se sont mobilisés en masse dans certaines parties de cette dernière région pour repousser l'avancée des rebelles mais, selon plusieurs habitants de Lalibela contactés par l'AFP, leur ville est tombée jeudi sans opposer de résistance.

Les combattants du TPLF "dansaient et s'amusaient" sur la principale place de la ville, a déclaré l'un d'eux. "La plupart des gens quittent la ville vers des zones reculées", a témoigné un troisième habitant de Lalibela, précisant qu'il se cachait dans sa maison avec sa famille.

"Cette fois, ça suffit !", a protesté le vice-président de l'Amhara Fanta Mandefro."Nous devons défendre notre population."

Appel au cessez-le-feu

L'incursion du TPLF en dehors du Tigré a soulevé de nombreuses critiques à l'étranger. L'ONU a de nouveau appelé cette semaine les belligérants à mettre fin aux hostilités.

Un appel renouvelé aussi par Washington jeudi. La diplomatie américaine a notamment exhorté les rebelles tigréens à retirer leurs forces des régions voisines, tout en plaidant plus largement pour des discussions "immédiates et sans conditions préalables" en vue d'un cessez-le-feu.

"J'espère qu'en ces circonstances, la communauté internationale va commencer à se réveiller et voir cette organisation pour ce qu'elle est : une organisation terroriste qui s'est emparée du bien-être de la population du Tigré pour servir ses féroces objectifs", a déclaré Billene Seyoum, la porte-parole du Premier ministre Abiy Ahmed, ajoutant devant la presse que plus de 300 000 personnes avaient été déplacées par les récents combats dans ces deux régions.

Le gouvernement a plusieurs fois accusé les dirigeants occidentaux de fermer les yeux sur les crimes commis par le TPLF.

Le TPLF a assuré ne pas avoir l'intention d'étendre son contrôle territorial au-delà du Tigré mais vouloir "libérer" le sud et l'ouest du Tigré.

Les forces de l'Amhara, qui borde le sud du Tigré, ont profité du conflit pour annexer des zones fertiles de l'ouest tigréen. Les Amhara estiment que le TPLF s'en est emparé illégalement au début des années 1990. 


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