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Afrique

Gabon: 26 personnes encore retenues au QG de Jean Ping

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Des partisans de Jean Ping sont embarqués dans des camions de la police, au quartier général de du candidat de l'opposition, le 1er septembre à Libreville.

Deux jours après les violents heurts entre forces de l'ordre et manifestants opposés à la réélection d'Ali Bongo Ondimba, 26 personnes sont toujours empêchées de sortir du QG de Jean Ping suite à l’assaut mené par les forces de sécurité.

Vingt-quatre heures maintenant après le raid des forces de sécurité, la nuit a été difficile pour les 26 personnes toujours retenues par la gendarmerie dans le siège de campagne de Jean Ping, comme en a témoigné ce vendredi matin Paul-Marie Gondjout, joint au téléphone par RFI.

Elles étaient les dernières à se faire arrêter par les forces de l’ordre qui les ont descendues dans la cour où se trouvaient des centaines de militants. « Certains étaient à genou, les mains derrière la tête, parfois torses nus, sous le contrôle d’hommes en armes », raconte Zacharie Myboto, le président du parti UN retenu à l’intérieur du QG. La plupart des militants ont été transférés ailleurs.

Parmi ces 26 personnalités, l’ancien vice-président Didjob Divungi Di Ndinge, René Ndemezo’o Obiang le directeur de campagne de Jean Ping mais aussi Paul-Marie Gondjout secrétaire exécutif-adjoint de l’UN et son épouse ainsi que l’ancien ministre Christian Gondjout et Georges Mpaga, président du mouvement de la société civile.

L'opposition dénonce une « séquestration »

« Ils pensaient que [nous] avons incendié l’Assemblée nationale. C’est un manque de sérieux total. Le pouvoir n’avait pas sur des allégations dont il n’a même pas les preuves », explique au téléphone Paul-Marie Gondjout. « C'est une véritable séquestration, nous sommes retenus sans aucun motif légal, même le procureur de la République qui est passé hier après-midi a dit que ce n'était pas de son ressort », s'exclame le secrétaire exécutif du parti union nationale.

Selon l’opposant, les 26 ont aussi reçu hier vers 23 heures 30 la visite d'Abdoulaye Bathily, le représentant spécial des Nations unies pour l'Afrique centrale, qui s'est voulu rassurant et a affirmé avoir pris contact avec les autorités pour obtenir leur libération.

Plusieurs personnes encore dans le QG de Jean Ping le confirment : l’assaut a fait deux morts. La première victime est décédée dans la nuit, son corps a été emmené par une ambulance. La seconde dépouille est restée sur place jusqu’à 14h avant d’être enlevée par une société de pompes funèbres.

Le QG de Jean Ping est invivable

Ces 26 personnes disent par ailleurs avoir parlé avec les gendarmes. Ces derniers leur auraient annoncé un transfert vers la gendarmerie de Gros Bouquet pour être entendus. Mais malgré plusieurs demandes, rien ne bouge.

Au lendemain de l'assaut contre le QG de Jean Ping, aucun ne voulait passer une nouvelle nuit dans la bâtisse rendue invivable, saccagée, les portes fracassées, les sanitaires cassés et le sang des blessés encore par terre. « On nous séquestre de façon totalement arbitraire. Rien ne justifie qu’on soit retenus dans une résidence privée », estime Didjob Divungi Di Ndinge. « On prend des contacts de gauche à droite pour faire valoir nos droits et sortir d’ici. Nous sommes dans une situation tout à fait anormale et illégale », poursuit Paul-Marie Gondjout.

Les 26 ont remis aux forces de l’ordre une liste avec leurs coordonnées pour pouvoir rentrer chez elles, et se faire entendre le demain. « Après une nuit effroyable, nous ne pouvons pas rester ici une nuit de plus », a conclu Zacharie Myboto. Celles-ci ne reçoivent ni soin ni nourriture. Paul-Marie Gondjout dit s'inquiéter pour la santé de plusieurs personnalités, en particulier Georges Mpaga, membre de la société civile, qui souffre d'hypertension et qui a besoin de soin rapidement.

Des pillages et saccages de magasins à Libreville

Dehors, au lendemain de la réélection contestée d’Ali Bongo Ondimba à la tête de l’Etat gabonais, Libreville porte les stigmates d’une nuit mouvementée.

Moins intenses que mercredi, les pillages et saccages de magasins ont repris jeudi.
Sur les voies situées entre le bord de mer et la route nationale, les PK6-7-8 et jusqu’à 12 ont tous connu leur lot d’affrontements entre police et jeunes casseurs. Les violences avaient faibli en fin de matinée avant de reprendre vers 14 heures, puis de s’intensifier entre 19 et 20 heures.

Jeunes et policiers ont joué au chat et à la souris, entre construction et démantèlement de barricades sur la route. Les voitures s’aventurant là-bas étaient la cible de jets de cailloux.

Des résidences de personnalités prises pour cibles

Les résidences de personnalités continuent par ailleurs à être visées. Dans le quartier Nzeng-Ayong, l’une des maisons du président de la Cénap, René Aboghé Ella, a été incendiée.

Les manifestants ont notamment dévalisé une boutique de la chaîne de distribution CKDO, une agence de télécommunication Airtel, tout comme des magasins tenus par des Libanais. Derrière la prison, des pillages de magasins ont eu lieu. Des assaillants ont même été vus attaquer les murs à coups de masse pour entrer lorsqu’une porte leur résistait.

Enfin, la société MGV fabriquant des tenues scolaires a été pillée. La cible n’a pas été prise au hasard puisque l’entreprise appartient à la famille Bongo.



1 Commentaires

  1. Auteur

    Anonyme

    En Septembre, 2016 (14:06 PM)
    Du calme Jean Ping. Ali ne cedera pas.Le pouvoir ne se cede pas si facilement
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