Les forces armées maliennes sont entrées ce jeudi 22 octobre à Farabougou, dans le centre du Mali, après 17 jours de siège par des combattants jihadistes. Si l'action réjouit les habitants du village, elle compromet également la médiation en cours.
« Bien sûr, nous sommes très contents ! » La voix de cet habitant de Farabougou n’est pas celle d’un homme qui exulte, mais qui exprime à sa manière son soulagement. Ce jeudi matin, un avion de l’armée malienne a d’abord largué, pour la troisième fois depuis le début de la semaine, des vivres et des médicaments sur le village assiégé.
Des soldats ont ensuite été déposés dans le village par un hélicoptère Mi-24, précise l’armée malienne. Il s'agit des premiers éléments d’un bataillon des forces spéciales, indique-t-elle encore. Un villageois explique que les militaires se sont installés dans une partie du village et qu’ils n’ont pas eu à tirer un seul coup de feu. L’armée n’a pas précisé si ces hommes seraient bientôt rejoints par d’autres. Aucune précision non plus sur la suite de leur mission.
Les médiateurs craignent des violences
L'entrée des FAMa à Farabougou était réclamée par de nombreux Maliens, qui s’inquiétaient de voir le blocus perdurer. Mais pas par les médiateurs locaux, qui tentent depuis une dizaine de jours d’obtenir une issue pacifique à la situation. Une rencontre était encore prévue ce jeudi matin entre les jihadistes et des représentants du village, accompagnés de plusieurs facilitateurs, dont un imam et un chasseur dozo de villages voisins. « Au dernier, moment les jihadistes ont annulé. Ils ont eu peur des avions de l’armée malienne », précise un médiateur, qui explique que la rencontre en question devait acter la levée du blocus.
Une nouvelle rencontre est prévue ce vendredi, « mais avec l’arrivée des soldats dans le village, précise encore un médiateur, nous ne savons pas ce qui va se passer ». Les médiateurs craignent désormais que des combats ne remplacent le dialogue. Ils craignent surtout d’éventuelles exactions ou actes de vengeance à l’encontre des populations peules riveraines. Depuis le début de cette crise, par peur des amalgames et des violences à leur encontre, de nombreuses familles peules se sont, selon plusieurs élus locaux, réfugiés en brousse.
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