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Afrique

Le pouvoir malien libère les leaders de la contestation

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Des manifestants réclament le départ d'Ibrahim Boubacar Keïta dans les rues de Bamako, le 29 juin 2020.
Les autorités maliennes ont relâché les leaders de la contestation qui réclame un changement de pouvoir, dans un apparent geste d’apaisement après les troubles sanglants qui ont agité la capitale Bamako en fin de semaine.

Des tirs nourris ont encore été entendus lundi dans le quartier de Badalabougou, fief de la grande figure de la contestation, l’imam Mahmoud Dicko, et principal foyer de tensions.

Des accrochages épars ont opposé des hommes lançant des pierres et des forces de sécurité ripostant à coups de gaz lacrymogènes dans des rues encore jonchées de projectiles. Mais sans commune mesure avec les confrontations des jours précédents.

La capitale a été la proie vendredi, samedi et une partie de dimanche de ses troubles civils les plus graves depuis des années. Au moins 11 civils ont été tués, des dizaines d’autres blessés, selon les urgences hospitalières.

La situation demeure volatile et la communauté internationale, inquiète, a appelé à la retenue de toutes parts.

À l’adresse directe du pouvoir contesté du président Ibrahim Boubacar Keïta, elle a condamné le recours à la force létale par ses services de sécurité et demandé la libération des leaders de la contestation arrêtés depuis vendredi.

Il s’agissait de tenter de recréer les conditions d’un dialogue rompu, ont dit l’Union africaine, la Communauté des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), l’ONU et l’UE au Mali dans un communiqué.

      "TOUS SONT LIBRES"

Les avocats des opposants ont annoncé leur libération lundi.

« Mes trois clients Choguel Maïga, Kaou Djim et l’imam (Oumarou) Diarra viennent d’être libérés. D’autres ont été libérés hier soir déjà, de manière désordonnée », a dit l’un d’eux, Me Alifa Habib Koné. D’autres, retenus dans un autre commissariat, ont également été relâchés. « Tous sont libres », a-il dit.

L’avocat chiffrait dimanche à une vingtaine le nombre d’opposants arrêtés, dont plusieurs leaders du mouvement dit du 5-Juin, collectif hétérogène qui s’est agrégé contre le pouvoir autour de l’imam Dicko, personnalité religieuse très écoutée, devenu ces dernières années un farouche adversaire du pouvoir mais aussi interlocuteur incontournable.

Scènes de guerre

L’imam avait appelé au calme dimanche. Ses partisans, craignant qu’il ne soit arrêté à son tour, avaient transformé en camp retranché le quartier de Badalabougou et les alentours de la mosquée où il prêche. Les affrontements avec les forces de sécurité avaient donné lieu samedi à des scènes de guerre.

Lundi, malgré la persistance d’escarmouches, des dizaines de policiers et d’éléments de la garde nationale semblaient chargés d’une reprise en main.

« Nous sommes là avec les consignes strictes : dégager les voies, et permettre aux Maliens de vaquer à leurs occupations », a dit un responsable policier tenu à l’anonymat, le casque sur la tête à l’entrée d’un des ponts donnant accès au quartier. « Nous sommes là pour mettre de l’ordre. C’est tout », a-t-il répondu, interrogé sur une éventuelle arrestation de l’imam Dicko.

Banques et administrations fermées

La circulation a repris sur deux des trois ponts reliant les deux parties de la ville au-dessus du fleuve Niger et qui avaient été coupés par la contestation.

Mais toutes les banques sont restées fermées à Bamako et les administrations ont tourné au ralenti.

La pression reste forte sur Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), qui focalise la colère et dont la contestation réclame le départ.

Les exigences de la contestation placent le chef de l’État dans une situation très compliquée : dissolution du Parlement, démission des juges de la Cour constitutionnelle, formation d’un gouvernement dont elle nommerait le Premier ministre et, au bout du compte, départ du président.

Aucune des ouvertures d’IBK n’a jusqu’alors fait retomber la fièvre, au contraire.


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