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Les entreprises françaises à la reconquête de L' Afrique

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Les entreprises françaises à la reconquête de L' Afrique

La France a perdu énormément de terrain face à ses concurrents européens en Afrique. Nicole Bricq, la ministre du Commerce extérieur lance une série de mesures pour relancer les exportations tricolores, notamment dans les pays anglophones.

 

Les économistes et les institutions internationales comme le Fonds monétaire international (FMI) en sont convaincus : l'Afrique sera à terme un îlot de croissance.

 

" En Afrique subsaharienne, les vents contraires qui soufflent à l'échelle mondiale ont peu affecté la croissance en 2013 et le rythme de celle-ci devrait s'accélérer en 2014", estime le FMI qui vise une progression de 5 % du PIB dans cette zone en 2013, de 6 % l'année prochaine.

 

Ces opportunités sont-elles liées à la richesse des pays africains en ressources naturelles et matières premières ? " Plusieurs pays pauvres et sans ressource naturelle ont atteint des taux de croissance forts et soutenables sur une période relativement longue ", précise le Fonds, rappelant que certains pays pourtant dépourvus de ressources minières ou pétrolières connaissent une croissance soutenue. L'institution cite notamment le Burkina Faso, dont le PIB progressera de 6,5 % cette année, l'Ethiopie (+7 %), le Mozambique (+7 %), le Rwanda (+7,5 %), la Tanzanie (+7 %) et l'Ouganda (+5,4 %).

 

Une classe moyenne émerge

En clair, l'Afrique n'est pas seulement riche de son sous-sol. L'augmentation du pouvoir d'achat, l'émergence d'une classe moyenne font d'un certains nombre de pays des marchés potentiellement très attractifs pour les entreprises du monde entier. Le Nigéria et le Kenya ne comptent-ils pas respectivement 162 et 200 millions d'habitants ? " Les couches moyennes atteindront dans les prochaines années entre 300 et 500 millions de consommateurs ", estime le rapport rédigé par Hubert Védrine, l'ancien ministre des Affaires étrangères de Lionel Jospin, et présenté ce mercredi.

 

Les entreprises n'ayant pas attendu les prédictions des uns et des autres pour détecter les opportunités de marché, la concurrence fait déjà rage sur le continent africain, en particulier dans les pays en avance économiquement comme l'Afrique du sud, la première économie du continent africain représentant 25 % du PIB subsaharien, le Kenya et le Nigéria qui ont affiché cette année des taux de croissance du PIB de 4,7% et 6,3% en 2012.


Les entreprises françaises face à la concurrence internationale

Les entreprises françaises, pour qui l'Afrique francophone était une chasse gardée historique, sont-elles encore en terrain conquis ? C'est de moins en moins vrai.

 

A l'exception des grands contrats, les relations privilégiées tissées dans le cadre de la Françafrique, profitent à très peu d'entreprises françaises. Conséquence, selon une étude réalisé par le Trésor, la Chine fait quasiment jeu égal avec la France dans la zone Franc, avec une part de marché de 17,2 % pour la France contre 17,7 % pour la Chine. Si la France devance la Chine en Côte d'Ivoire, avec 14 % de part de marché pour la première, contre 6 % pour la seconde, au Sénégal (17 % contre 10 %) et au Gabon (33 % contre 8 %), les positions tricolores reculent dans un certain nombre de pays. Ainsi, entre 2005 et 2011, la part de marché de la France s'est repliée de 18 points en Côte d'Ivoire, de 6 points au Sénégal et de 8 points au Gabon.

 

En Afrique anglophone, la France est en revanche très peu présente. Ses entreprises ne détiennent qu'une part de marché de 3,6 % au Nigéria (contre 8,2 % pour les Etats-Unis, 4,3 % pour le Royaume Uni et 18,5 % pour la Chine), 1,5 % au Kenya (contre 2,3 % pour l'Allemagne, 17,6 % pour la Chine et 17,9 % pour l'Inde), et 2,8 % en Afrique du Sud (contre 10,7 % pour l'Allemagne et 15,1 % pour la Chine).

 

Une meilleure prise en compte des intérêts français

Afin que la France tire son épingle du jeu, le gouvernement lance une série de mesures. Bercy souhaite tout d'abord profiter des outils déjà existants, notamment les dispositifs et garanties de financement distribués par la Coface. Sans remettre en cause le principe de déliement de l'Aide publique au développement (AFD) largement concentrée sur l'Afrique, le ministère planche sur une meilleure prise en compte des intérêts des entreprises françaises.

 

La diplomatie économique à la rescousse

Pour (re)conquérir l'Afrique, Bercy compte aussi sur les réseaux diplomatiques les plus présents en Afrique, dans le cadre de la diplomatie économique chère à Laurent Fabius, le ministre des Affaires étrangères. Concrètement, le Service Économique au Mozambique sera rouvert dès 2014. Concernant Ubifrance, un plan de redéploiement est engagé avec l'ouverture du bureau à Nairobi pour couvrir l'Afrique de l'Est, la signature d'une délégation de service public au Nigéria et la création d'une antenne au Ghana en 2014.

 

Pourquoi ces pays sont-ils précisément ciblés ? Parce que le gouvernement entend bien replacer l'Afrique subsaharienne au cœur de la stratégie du commerce extérieur français, notamment via la co-localisation.

 

Pour Nicole Bricq, la ministre du Commerce extérieur, " celle-ci consiste à servir les marchés locaux d'Afrique du Nord tout en servant ensemble les marchés d'Afrique subsaharienne. Je pense ainsi à de nombreuses PME, qui, dans tout le Maghreb, se servent de leurs bases locales pour se positionner sur l'ensemble du continent, dans des pays qui deviennent dès lors de réels partenaires. Mais c'est surtout l'émergence des couches moyennes à l'échelle du continent, qui, modifiant les habitudes de consommation de millions d'Africains, nous impose de nous adapter. C'est pourquoi il faut renforcer notre présence dans les secteurs de l'innovation, des nouvelles technologies et dans tous ceux qui ont trait à la ville durable dont on assiste à l'émergence sur le continent africain. Ainsi, plus de 80% de la population africaine est aujourd'hui connectée à un réseau de téléphonie mobile. Or la France a les moyens de répondre à cette demande, notamment en s'appuyant sur ses entreprises déjà présentes sur le continent ".

 

Pour affiner sa stratégie, le gouvernement pourra reprendre tout ou partie des quinze propositions formulées par le rapport Védrine. Via une série de mesures, celui -ci recommande notamment de relancer les relations administratives et politiques de haut niveau de l'État français vers le continent africain, de mieux associer la diaspora africaine et les collectivités locales à la politique économique africaine de la France, d'accompagner l'intégration régionale de l'Afrique mais aussi de faciliter l'investissement des entreprises en Afrique, notamment en mobilisant les instruments publics de soutien aux exportations.

 

Le Medef est également dans la boucle

A l'occasion de la conférence économique du Sommet de l'Elysée pour la paix et la sécurité qui se tient ce mercredi également à Paris, le MEDEF et Business Africa, la fédération des patronats d'Afrique se sont fixés des objectifs communs pour améliorer les relations économiques avec le gouvernement.

 

Leur déclaration conjointe plaide notamment pour une meilleure mobilisation des ressources pour les projets d'infrastructures et d'énergie, d'accroître les capacités de formation, d'innovation et de recherche en Afrique et doter le continent de ressources humaines de qualité pour offrir des perspectives à la jeunesse africaine et contribuer au développement de compétences nouvelles et de valoriser les ressources agricoles du continent pour satisfaire la demande africaine et assurer la croissance de l'emploi, des revenus et de la sécurité alimentaire.



12 Commentaires

  1. Auteur

    Latdior2012

    En Décembre, 2013 (05:58 AM)
    Les colons ne peuvent se faire à l'idée que l'Afrique ne leur appartient pas!!! Pour les Africains, la stratégie appropriée est celle du développement de leurs capacités de production. Toutes ces soi-disant alliances "gagnant-gagnant" sont des manœuvres en trompe-l’œil. C'est comme cela que certains de nos compatriotes africains ont été enrôles dans le passé pour guider les colons et servir leurs intérêts contre leurs propres peuples, du nord au sud du Continent. Musa Kankan s'est fait avoir; les Signares aussi. Réfléchissez sur l'héritage des femmes du Royaume du Waalo, les femmes de Grand-Bassam, Aline Sitoé Diatta, Reine Pokou, Amilcar Cabral, Mamadou Dia, Olympio, Ahmadou Bamba, Lat Dior Ngone Latyr Diop, Samory Touré, les rois Ashanti, ceux du Sanwi, les Zoulous, les combattants de la Liberté des Indépendances. Joseph Ki-Zerbo et bien d'autres nous ont laissé un héritage que nous devons connaître et qui doit nous inspirer pour tracer une autre voie vers l'avenir. Développez vos capacités à tout va; c'est la clé du vrai progrès!  :sn:  :sn:  :sn: 
  2. Auteur

    Dim

    En Décembre, 2013 (08:28 AM)
    la symbolique de l'image de l'Afrique dans la France est lourde de signification : l'Afrique absorbée par la France ? l'histoire ancienne et contemporaine tend à l'acréditer. Ce partenariat du "cheval et du cavalier" doit être redéfini ...
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    Auteur

    C'est Moi

    En Décembre, 2013 (08:43 AM)
    Je pense qu'il est trop tard pour la France ce petit pays qui se glorifie de sa grandeur grace à l'Afrique. Les africains ont ouvert les yeux d'autres investisseurs sont là, la diaspora Africaince dans sa majorité a compris que l'avenir n'est pas en occident, tout le monde construit et veut faire des affaire du plus petit immigré au plus grand. Mes frères je pense plus que jamais que notre heure à sonnée...sinon il sera trop tard il vont nous recoloniser de nouveau.

    MES FRERES ET SOEURS CONSTRUUISEZ VOS MAISONS, ALLER ACHETTER DES TERRE, INVESTISSEZ MÊME SI C'EST 1€ PAR JOUR FAITES LE CAR L'OCCIDENT SE MEUR A PETIT FEU CAR POUR NOUS IMMIGRE LE BILAN DU RETOUR SE JOUERA ENTRE LA VIE EN AFRIQUE OU LA MORT ICI EN EUROPE.
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    Auteur

    N'goné Latyr

    En Décembre, 2013 (08:52 AM)
    Bonjour,



    Si la France a perdu des parts de marchés en Afrique, les causes sont à rechercher dans la façon dont cette ancienne puissance coloniale à mener sa relation avec ce continent. Depuis les indépendances, des réseaux se sont tissés (Jacques Foccart) dans une opacité totale dans un esprit néo-colonial.

    Ce continent si riche par ses matières premières et ses hommes valeureux a été laissé pour compte et balkanisé par les puissances occidentales (quel paradoxe). Aujourd'hui, les donnes ont changé, les africains ont diversifié leur partenariat et ont pris conscience de leur devenir et les peuples ne tolérent plus cette gabegie, cette pauvreté et cette corruption qui gangrènent nos sociétés. Cette pauvreté endémique et ce chômage des jeunes africains qui accentuent cette demande sociale assez forte, en poussant les dirigeants véreux vers la sortie (Printemps arabe, alternance au Sénégal). On ne peut pas gouverner un pays sans une paix durable et une bonne gouvernance. La France a eu tort de traiter ce continent avec mépris.

    Il faudra demander un audit de la France-Afrique pour situer les responsabilités dans un esprit de clairvoyance et de transparence.



    Merci,

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    Auteur

    Bindia

    En Décembre, 2013 (09:42 AM)
    C'est normal, pour les français il n'ya rien en Afrique!! Que la pauvreté!

    Ca ne m'étonne pas après avoir échanger avec de jeunes Enarques français qui ne rêvaient que des USA!! Je n'en revenais pas!!
    Auteur

    Anticolon

    En Décembre, 2013 (11:24 AM)
    les gars comprenaient que nos dirigeants roule pour eux. les sociétés françaises installées chez nous nous pompent des milliard qu'ils rapatries en France. et cela constitue une fuite des capitaux organisées dont les commissions reviennent à nos politiques qui se soucis de leurs poches et non de notre cher pays et l'avenir de nos enfants.

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    Auteur

    Latdior2013

    En Décembre, 2013 (12:00 PM)
    Ouvrez les yeux! La mort d'un individu, (Foccart ou d'autres), ne détruit pas un système! Voilà l'incapacité numéro 1 des Africains: ils n'arrivent pas à voir le fonctionnement des systèmes qui les oppressent! Giscard peut partir: le système perdure! Pour ceux qui ne s'en rendent pas compte, regardez ce qui se passe entre le Japon et la Chine. Certains d'entre vous croient que je ne connais pas le monde; je peux vous assurer que j'ai vu plus de pays que la plupart des Africains et beaucoup de citoyens des autres pays. Je suis allé dans des pays, visité des institutions, participé à des réunions et mené des actions que peu d'entre vous ne peuvent même pas imaginer. Je ne vis pas au Sénégal mais j'y observe beaucoup de choses et j'y viens souvent.  :sn:  :sn:  :sn: 
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    Auteur

    Latdior2012

    En Décembre, 2013 (12:14 PM)
    Le peuple qui ne se connaît pas n'ira nulle part. Un philosophe colon disait qu'il n'y a pas de vent favorable à celui qui ne connaît pas son port d'arrivée! Nous ne connaissons pas encore notre destination mais nous avons oublié notre point de départ!  :sn:  :sn:  :sn: 
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    A53

    En Décembre, 2013 (12:15 PM)
    on s'en fout de la France, pays de merde
    Auteur

    Non France Dou Dem

    En Décembre, 2013 (14:58 PM)
    1. La France croit fermement qu’elle a besoin de nous le dire pour qu’on se rende compte effectivement que nous sommes l’avenir du monde….



    2. La France est toujours dans sa logique facile de généralisation/stigmatisation avec le nom pompeux « Sommet France-Afrique »… Pourquoi pas Sommet France-Sénégal, France-Mali, etc… les pays africains n’ont pas les mêmes besoins et les mêmes spécificités



    3. La logique « aide » est toujours maintenue comme pour cacher les vraies questions qui doivent être mises sur la table : à quoi cette « aide » a-t-elle servi jusqu’à présent ? l’aide profite à qui ? en réalité, qui aide vraiment qui ?



    4. La France veut contrer les investissements des chinois et les arabes en Afrique mais en même temps elle invite ces même pays à investir chez elle



    5. Si la France ne peut pas trouver de solutions à sa faillite programmée, comment fera-t-elle pour nous tirer d’affaire ? Quelqu’un qui se noie peut-il sauver un autre ?



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    Latdior2012

    En Décembre, 2013 (21:18 PM)
    Il ne faut pas prendre l'arbre pour la forêt! Qu'il y ait quelques inflexions ici ou là de la politique française à cause de quelques individus, c'est possible. Que ces individus soient remerciés pour leurs efforts! Là n'est pas le problème. Tout comme l'esclavage a été un système à démanteler, les Africains doivent s'atteler à démonter et démanteler des systèmes aujourd'hui qui les oppressent. Lorsque j'entends répéter que "les Etats n'ont pas d'amis mais que des intérêts", il faut comprendre que la promotion et la réalisation de ces intérêts passe par la mise en place d'institutions, au sein de systèmes. La création d'un système suppose la connaissance de soi, de son histoire, de ses priorités, de ses intérêts et de ses objectives. Nous n'avons pas appris à définir nos priorités et à défendre nos intérêts. Nous ignorons notre histoire au risque de répéter les mêmes erreurs tout le temps. Nous avons été dressés pour être des serviteurs, (le Parti Socialiste a besoin de bataillons d'électeurs africains comme la France avait besoin de tirailleurs africains), pas les maîtres de notre destin. Dès que nous avons un problème, on nous a appris que le premier réflexe est d'aller chercher des "partenaires". Pourquoi faire? A nous de définir nos priorités et un plan d'actions. Quelques bonnes volontés par-ci par-là peuvent apporter un plus, mais pas l'essentiel. Il est à la charge des Africains! La carence actuelle à trouver des solutions ne doit pas devenir permanente; nous devons opérer une révolution mentale et nous convaincre que l'essentiel de nos solutions viendra, ou ne viendra pas, de nous. Certainement pas des français, bien intentionnés ou pas. Ils ont suffisamment de défis à relever et ils risquent de se faire bouffer par les Chinois et leurs frères d'Asie! Ceci dit, vous devez abandonner ces attitudes, visions et modes opératoires franco-français. Nous ne sommes pas français. En ce qui me concerne, je ne vis pas en France et leurs balivernes à ;'endroit des Africains ne m'impressionnent pas!!!  :sn:  :sn:  :sn: 
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    Auteur

    Latdior2012

    En Décembre, 2013 (21:50 PM)
    ...A nous de définir nos priorités et un plan d'actions. Quelques bonnes volontés par-ci par-là peuvent apporter un plus, mais pas l'essentiel. Il est à la charge des Africains! La carence actuelle à trouver des solutions ne doit pas devenir permanente; nous devons opérer une révolution mentale et nous convaincre que l'essentiel de nos solutions viendra, ou ne viendra pas, de nous. Certainement pas des français, bien intentionnés ou pas. Ils ont suffisamment de défis à relever et ils risquent de se faire bouffer par les Chinois et leurs frères d'Asie! Ceci dit, vous devez abandonner ces attitudes, visions et modes opératoires franco-français. Nous ne sommes pas français. En ce qui me concerne, je ne vis pas en France et leurs balivernes à l'endroit des Africains ne m'impressionnent pas!!!  :sn:  :sn:  :sn: 
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