L'armée américaine a fermé lundi sa dernière base au Niger, à Agadez, conformément aux exigences du régime militaire au pouvoir dans ce pays sahélien en proie à des violences jihadistes.
Après le départ de près de 800 soldats début juillet de la base de Niamey, il ne restait dans le pays que quelque 200 éléments américains, logés dans cette importante base située dans le nord du pays.
"Le retrait des forces et du matériel américains de la base aérienne 201 à Agadez est achevé", a déclaré dans un communiqué le commandement militaire américain pour l'Afrique (Africom).
Il ajoute que "la coordination se poursuivra entre les forces armées américaines et nigériennes au cours des prochaines semaines afin de s'assurer que le retrait total s'effectue comme prévu".
Un responsable militaire américain a précisé à l'AFP qu'un "petit groupe d'Américains" est toujours présent dans l'ambassade, sans détailler leurs fonctions. Ils "achèveront le retrait complet", a-t-il dit.
Le média local Aïr-Info a confirmé le départ des derniers militaires américains de la base d'Agadez et indiqué que la cérémonie de transfert des installations s'était déroulée "en présence d'officiers de deux pays" et s'était achevée avec le décollage du dernier avion de l'armée américaine.
Fin juillet, le général d'Africom Kenneth Ekman avait annoncé que le retrait serait achevé début août, en avance sur le calendrier qui visait un départ au 15 septembre.
- Souveraineté -
Ces dernières années, le Niger a été un pilier des opérations de lutte anti-jihadiste américaines et françaises au Sahel, en particulier depuis les prises de pouvoir par des militaires au Mali et au Burkina Faso voisins, hostiles aux forces armées occidentales.
Mais depuis le coup d'Etat qui a renversé le président élu Mohamed Bazoum le 26 juillet 2023, le régime militaire nigérien s'est rapproché de ses voisins malien et burkinabè - avec qui il a formé la confédération de l'Alliance des Etats du Sahel (AES) - et a chassé les armées française et américaine de son sol.
Le retrait des troupes américaines du Niger a débuté en mai, suite à la dénonciation en mars par le gouvernement de l'accord de coopération militaire avec les États-Unis, qu'il juge "illégal".
En parallèle, les Etats-Unis continueront de travailler avec d'autres pays comme la Côte d'Ivoire, objets d'une "menace extrémiste violente", avait affirmé le Général Ekman.
Le régime nigérien, dirigé par le général Abdourahamane Tiani, revoit quant à lui de fond en comble sa politique étrangère et martèle faire de sa souveraineté une priorité.
Niamey s'est rapproché notamment de la Russie, qui a acheminé des instructeurs et du matériel militaire en avril et en mai. Moscou est également un partenaire du Burkina et du Mali.
Le Niger a par ailleurs noué des liens avec la Turquie et l'Iran.
Depuis une dizaine d'années, le pays est miné dans l'ouest par des violences de groupes jihadistes liés à Al-Qaida et l'Etat islamique. Il est également confronté dans le sud-est aux attaques de Boko Haram et sa branche dissidente, l'Etat islamique en Afrique de l'Ouest (ISWAP).
Selon l'organisation Acled qui répertorie les victimes des conflits dans le monde, quelque 1.500 civils et militaires sont morts dans des attaques jihadistes depuis un an, contre 650 entre juillet 2022 et 2023.
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