Libye : le pouvoir promet de suspendre son offensive

Alors qu'un vote à l'ONU est attendu ce jeudi pour freiner la violente contre-offensive de l'armée libyenne, celle-ci a annoncé l'arrêt, à partir de dimanche, de ses opérations militaires contre l'insurrection. Selon elle, il s'agit de donner «une chance» aux rebelles pour qu'ils se rendent.

«Le comité général provisoire (ministère) pour la Défense a décidé d'arrêter les opérations militaires contre les bandes terroristes armées à partir de dimanche minuit (23 heures à Paris) (...) pour donner une chance (aux insurgés) de remettre leurs armes et qu'ils profitent d'une décision d'amnistie générale», a rapporté l'agence officielle Jana.

La bataille de Benghazi a commencé

Annoncée depuis plusieurs jours, la bataille de Benghazi semble avoir commencé ce jeudi. Selon un porte-parole de la rébellion, «les forces de Kadhafi ont essayé de mener un raid aérien sur la ville». Un porte-parole militaire du Conseil national de transition, instance dirigeante de l'opposition, a lui affirmé que les avions avaient mené un raid contre la base aérienne de Benina, près de Benghazi. Mais ces deux porte-paroles ont assuré que les insurgés avaient repoussé l'offensive et réussi à abattre deux avions.

De son côté, un médecin a indiqué que le la situation était «calme» depuis cet assaut : «Nous sommes rassemblés sur la place en face du tribunal. Le moral est au plus haut», a-t-il expliqué.

«La situation évolue très vite»

Le régime libyen a affirmé jeudi que ses forces étaient aux portes de Benghazi. «La situation évolue très vite (et ils sont) à 160 km de Benghazi à ce moment précis», a déclaré pour sa part un haut responsable américain. «Ils avancent» grâce à leur supériorité militaire, a ajouté William Burns, le directeur politique du département d'Etat.

Fort des succès de ses forces nettement mieux armées que les rebelles, Khadafi avait aussi annoncé mercredi une bataille «décisive» pour prendre Misrata, troisième ville du pays, peuplée de 500 000 habitants. Mais des informations contradictoires circulent au sujet de cette ville, à quelque 200 km à l'est de Tripoli : jeudi, le régime affirme que ses forces armées s'en sont emparées, mais un porte-parole de l'opposition à Misrata dément.