Il n'avait cessé de répéter que son "heure" avait sonné: Bola Ahmed Tinubu, homme politique aussi puissant que controversé, a remporté mercredi la présidentielle au Nigeria sur fond d'accusations de fraudes.
A 70 ans, celui que l'on surnomme "le parrain", le "faiseur de roi" ou encore "le boss" pour son influence considérable, a été élu dès le premier tour à la tête du pays le plus peuplé d'Afrique, avec une confortable avance de près de deux millions de voix sur les autres candidats, selon les résultats de la Commission électorale (Inec).
"Je suis profondément honoré que vous m'ayez élu pour servir notre pays bien-aimé", a-t-il lancé à ses partisans rassemblés en pleine nuit à son siège de campagne d'Abuja, saluant une "victoire de la démocratie".
Ses deux principaux adversaires ont toutefois dénoncé des fraudes "massives" lors du scrutin et réclamé son annulation, ce qui pourrait ouvrir la voie à des recours devant la justice ces prochains jours.
Avec sa victoire, ce musulman multimillionnaire, ardent défenseur de la démocratie en exil pendant la dictature militaire des années 1990, a désormais gravi tous les échelons politiques. Une ascension rythmée par maintes accusations de corruption, sans qu'il ne soit jamais condamné.
Si M. Tinubu était donné favori il y a encore quelques mois, ces dernières semaines avaient rebattu les cartes, notamment en raison de gigantesques pénuries d'essence et de billets, qui ont alimenté le ressentiment contre le parti au pouvoir.
Les experts ont décrit cette présidentielle comme la moins prévisible depuis le retour de la démocratie au Nigeria en 1999. Surtout grâce à l'émergence d'un candidat surprise, Peter Obi, favori de la jeunesse urbaine, arrivé troisième derrière l'ancien vice-président Atiku Abubakar de l'opposition (PDP).
- Bastion perdu -
Dans un pays où l'état de santé des dirigeants est un sujet très sensible, sa condition inquiète. M. Tinubu est apparu fragile à la télévision, souffrant à plusieurs reprises de tremblements en public.
L'intéressé réfute en diffusant des vidéos de lui moulinant sur un vélo d'appartement ou en train de danser, visiblement hilare.
Une communication qui ne suffit pas à rassurer les Nigérians, marqués par les nombreux voyages à l'étranger du président sortant Muhammadu Buhari pour soigner une maladie secrète. Une bonne partie croit d'ailleurs que M. Tinubu a bien plus que 70 ans.
Le politicien à l'éternel chapeau traditionnel yorouba a gouverné durant huit ans (1999-2007) Lagos, le poumon économique du Nigeria. Ancien homme de l'ombre à la silhouette frêle, il y a conservé une influence considérable.
Et pourtant, surprise de ce scrutin présidentiel: Peter Obi lui a ravi - de justesse - son fief lagosien, signe que Bola Tinubu n'y est pas aussi populaire qu'il le clame.
Reste que le clientélisme demeure omniprésent au Nigeria. Fin stratège, M. Tinubu a toujours été perçu comme l'homme derrière toutes les nominations politiques dans sa région natale (sud-ouest) et bien au-delà.
Pour beaucoup, son influence avait d'ailleurs propulsé Muhammadu Buhari à la tête de l'Etat en 2015 et lui a permis de se faire réélire en 2019. D'où son surnom: le "faiseur de roi".
Couronné à son tour, M. Tinubu succèdera à l'ancien général de l'armée avec la lourde tâche de remettre le pays sur les rails après deux mandats marqués par l'explosion de la pauvreté et de l'insécurité.
Le "parrain" a assuré que ses priorités seraient la sécurité et la reprise économique, avec notamment la fin des subventions du carburant, sujet très sensible au Nigeria.
- "A court d'idées" -
Il met pour cela en avant ses succès à Lagos, s'attribuant la transformation spectaculaire de la mégalopole de 20 millions d'habitants durant ses deux mandats, marqués par l'afflux de capitaux étrangers.
Mais M. Tinubu souffre encore de son image d'homme "appartenant à une vieille classe politique à court d'idées, présent depuis trop longtemps sur la scène politique, ce qui est vu comme une faute", explique Udo Jude Ilo, de l'Open Society Initiative for West Africa (Osiwa).
Surtout après la répression sanglante d'un mouvement contre les violences policières en octobre 2020 qui a révélé le fossé entre une jeunesse en quête de représentation et une élite septuagénaire réputée corrompue.
La fortune du "Boss" - dont la source et le montant exact sont inconnus - fait aussi beaucoup parler: il est considéré comme l'un des hommes les plus riches du pays, ayant des parts dans de nombreuses entreprises, des médias à l'aviation, en passant par l'hôtellerie et l'immobilier.
Beaucoup l'ont accusé de corruption et de blanchiment d'argent, notamment lorsque la justice américaine l'a cité en lien avec un vaste trafic d'héroïne dans les années 1990 aux Etats-Unis, ce qu'il a toujours nié.
Répété à tout-va, son slogan de campagne, "Emi Lokan. C'est mon tour", ne l'a pas aidé à se défaire de sa réputation d'homme assoiffé par le pouvoir.
Et quand M. Tinubu s'adressait à la jeunesse, il lançait: "Vous aussi vous vieillirez, vous deviendrez président, mais je serai président d'abord."
A 70 ans, celui que l'on surnomme "le parrain", le "faiseur de roi" ou encore "le boss" pour son influence considérable, a été élu dès le premier tour à la tête du pays le plus peuplé d'Afrique, avec une confortable avance de près de deux millions de voix sur les autres candidats, selon les résultats de la Commission électorale (Inec).
"Je suis profondément honoré que vous m'ayez élu pour servir notre pays bien-aimé", a-t-il lancé à ses partisans rassemblés en pleine nuit à son siège de campagne d'Abuja, saluant une "victoire de la démocratie".
Ses deux principaux adversaires ont toutefois dénoncé des fraudes "massives" lors du scrutin et réclamé son annulation, ce qui pourrait ouvrir la voie à des recours devant la justice ces prochains jours.
Avec sa victoire, ce musulman multimillionnaire, ardent défenseur de la démocratie en exil pendant la dictature militaire des années 1990, a désormais gravi tous les échelons politiques. Une ascension rythmée par maintes accusations de corruption, sans qu'il ne soit jamais condamné.
Si M. Tinubu était donné favori il y a encore quelques mois, ces dernières semaines avaient rebattu les cartes, notamment en raison de gigantesques pénuries d'essence et de billets, qui ont alimenté le ressentiment contre le parti au pouvoir.
Les experts ont décrit cette présidentielle comme la moins prévisible depuis le retour de la démocratie au Nigeria en 1999. Surtout grâce à l'émergence d'un candidat surprise, Peter Obi, favori de la jeunesse urbaine, arrivé troisième derrière l'ancien vice-président Atiku Abubakar de l'opposition (PDP).
- Bastion perdu -
Dans un pays où l'état de santé des dirigeants est un sujet très sensible, sa condition inquiète. M. Tinubu est apparu fragile à la télévision, souffrant à plusieurs reprises de tremblements en public.
L'intéressé réfute en diffusant des vidéos de lui moulinant sur un vélo d'appartement ou en train de danser, visiblement hilare.
Une communication qui ne suffit pas à rassurer les Nigérians, marqués par les nombreux voyages à l'étranger du président sortant Muhammadu Buhari pour soigner une maladie secrète. Une bonne partie croit d'ailleurs que M. Tinubu a bien plus que 70 ans.
Le politicien à l'éternel chapeau traditionnel yorouba a gouverné durant huit ans (1999-2007) Lagos, le poumon économique du Nigeria. Ancien homme de l'ombre à la silhouette frêle, il y a conservé une influence considérable.
Et pourtant, surprise de ce scrutin présidentiel: Peter Obi lui a ravi - de justesse - son fief lagosien, signe que Bola Tinubu n'y est pas aussi populaire qu'il le clame.
Reste que le clientélisme demeure omniprésent au Nigeria. Fin stratège, M. Tinubu a toujours été perçu comme l'homme derrière toutes les nominations politiques dans sa région natale (sud-ouest) et bien au-delà.
Pour beaucoup, son influence avait d'ailleurs propulsé Muhammadu Buhari à la tête de l'Etat en 2015 et lui a permis de se faire réélire en 2019. D'où son surnom: le "faiseur de roi".
Couronné à son tour, M. Tinubu succèdera à l'ancien général de l'armée avec la lourde tâche de remettre le pays sur les rails après deux mandats marqués par l'explosion de la pauvreté et de l'insécurité.
Le "parrain" a assuré que ses priorités seraient la sécurité et la reprise économique, avec notamment la fin des subventions du carburant, sujet très sensible au Nigeria.
- "A court d'idées" -
Il met pour cela en avant ses succès à Lagos, s'attribuant la transformation spectaculaire de la mégalopole de 20 millions d'habitants durant ses deux mandats, marqués par l'afflux de capitaux étrangers.
Mais M. Tinubu souffre encore de son image d'homme "appartenant à une vieille classe politique à court d'idées, présent depuis trop longtemps sur la scène politique, ce qui est vu comme une faute", explique Udo Jude Ilo, de l'Open Society Initiative for West Africa (Osiwa).
Surtout après la répression sanglante d'un mouvement contre les violences policières en octobre 2020 qui a révélé le fossé entre une jeunesse en quête de représentation et une élite septuagénaire réputée corrompue.
La fortune du "Boss" - dont la source et le montant exact sont inconnus - fait aussi beaucoup parler: il est considéré comme l'un des hommes les plus riches du pays, ayant des parts dans de nombreuses entreprises, des médias à l'aviation, en passant par l'hôtellerie et l'immobilier.
Beaucoup l'ont accusé de corruption et de blanchiment d'argent, notamment lorsque la justice américaine l'a cité en lien avec un vaste trafic d'héroïne dans les années 1990 aux Etats-Unis, ce qu'il a toujours nié.
Répété à tout-va, son slogan de campagne, "Emi Lokan. C'est mon tour", ne l'a pas aidé à se défaire de sa réputation d'homme assoiffé par le pouvoir.
Et quand M. Tinubu s'adressait à la jeunesse, il lançait: "Vous aussi vous vieillirez, vous deviendrez président, mais je serai président d'abord."
11 Commentaires
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En Mars, 2023 (11:55 AM)Rose
En Mars, 2023 (09:57 AM)Nianthio
En Mars, 2023 (10:37 AM)Tu ne vois vos nez épatés qui confirment votre descendance de la tribue des chimpanzés appelés ''GROSSE-BOUCHE-NEZ EPAT2-SANS CERVELLE"
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En Mars, 2023 (10:56 AM)Reply_author
En Mars, 2023 (11:57 AM)mais nak ce qui m'étonne il a été élu avec 8 millions de voix, or les listes éléctorales comptent 90 millions d'inscrits, c'est faible
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En Mars, 2023 (11:58 AM)Senegalais Debout
En Mars, 2023 (10:41 AM)A vous les jeunes sénégalais le 16 Février sera le premier tour de l'élection présidentielle. sortez massivement dans les rues pour aller au tribunal, tordez le bras à l'injustice pour s'opposer aux tentatives de liquidation d'adversiares politiques.
Soit Macky respecte les sénégalais et on l'accopagne jusqu'à févier 2024 et il s'en va.
Soit Macky ne respecte pas les Sénégalais et finira son mandat en Mars 2023.
A nous les jeunes de tout bord de veiller pour le respect de la démocratie dans ce pays.
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En Mars, 2023 (11:44 AM)Félicitations au nouveau Chef de l'Etat du Nigéria.
Le pays est en crise. Le changement des billets de banque est chaotique. Il y'a trop de corruption et toujours la menace terroriste (Boko Haram).
Pour moi, la monnaie commune de l'Afrique de l'Ouest avec le Nigéria n'est pas une bonne idée. C'est trop tôt.
Lebaolbaol Tigui
En Mars, 2023 (12:04 PM)Yakhouba Fall
En Mars, 2023 (14:21 PM)Il serait bon qu'après la publication des résultats de ce scrutin que les partis qui contestent les résultats donnant M Bola Tinubu vainqueur de la présidentielle de faire calmement les recours auprès de la CENI ou auprès des tribunaux du pays compétents en matière électorale et de faire confiance à la justice de leur pays.
Nous aimons tous bien le Nigeria et prions Dieu qu'il reste ce pays calme après la publication des résultats de cette présidentielle.
Petit et humble témoignage :
En 2006/2007, j'étais pour une semaine dans la ville d'Abuja pour la conférence d'ICASA (CISMA) sur le Sida organisé par l'ONUSIDA, la SAA et le gouvernement du Nigeria. Au même moment se tenait dans tout le pays une campagne pour les législatifs. Elle fut franchement féerique, très belle et sans violence. Et les meilleurs ont gagné, ceux qui ont su séduire les électeurs par leur programme. La campagne fini, les résultats proclamés, connus chacun est retourné à ses occupations.
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