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Afrique

Soudan : plus de 60 tués et 60 blessés dans un nouveau massacre au Darfour

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Une soudanaise avec son âne, près d'un camp de personnes déplacées à El-Fasher, la capitale de l'État du Nord-Darfour, le 4 novembre 2019.
L'ONU a annoncé dimanche la mort d'au moins 60 personnes dans une nouvelle tuerie menée par plusieurs centaines d'hommes armés dans un village du Darfour. Les forces de sécurité vont être déployées dans la région. À l'origine des violences, la délicate question du partage des terres et de l'eau. 

Selon l'ONU, 500 hommes armés ont attaqué samedi 25 juillet la localité de Masteri, à 48 km de la capitale provinciale d'El Geneina, au Darfour-ouest, tuant plus de 60 personnes, en majorité de la communauté Masalit, et en blessant 60 autres. 

Plusieurs maisons dans le nord, le sud et l'est du village ont été pillées et brûlées ainsi que la moitié du marché local, a indiqué dimanche le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) de l'ONU à Khartoum. "Il s'agit du dernier d'une série de sept incidents violents entre le 19 et 26 juillet, laissant des dizaines de morts et de blessés et qui se sont traduits par des villages et des maisons brûlés ainsi que des marchés et des magasins endommagés" dans cet État, a précisé l'ONU. 

Déploiement des forces de l'ordre

Des forces de sécurité vont être déployées dans la région soudanaise du Darfour, théâtre de violences tribales, pour y protéger "les citoyens et la saison agricole", a annoncé dimanche 26 juillet le Premier ministre soudanais, Abdallah Hamdok. 

Cette décision intervient après la multiplication de violences meurtrières, liées à la question des terres entre tribus nomades arabes et agriculteurs issus de tribus africaines dans cette région de l'Ouest du Soudan : vendredi, au moins 60 paysans ont été tués au Darfour-Sud par des hommes armés, alors qu'ils revenaient sur leurs champs après plus de quinze ans d'absence, selon un chef de tribu locale.   

Il s'agit de l'incident le plus sanglant d'une série qui s'est produite la semaine dernière dans plusieurs parties du Darfour, dans l'ouest du Soudan, où depuis des années des violences opposent sur la question sensible des terres et de l'eau les tribus nomades arabes aux agriculteurs issus de tribus africaines. 

Escalade de violence 

Selon l'organisation internationale, "cette escalade de la violence dans différentes parties du Darfour provoque des déplacements de population et met en danger la saison agricole", qui coïncide avec la saison des pluies. Dans les cinq États du Darfour, 2,8 millions de personnes souffrent de la faim dont 545 000 dans le seul État du Darfour-Ouest.  

Les paysans tués vendredi avaient été autorisés à revenir sur leurs terres au terme d'un accord conclu il y a deux mois sous l'égide du gouvernement avec ceux qui s'y étaient installés durant le conflit au Darfour. 

Face à cette situation, le Conseil de défense et de sécurité, la plus haute instance de sécuritaire du pays, s'est réuni. "Nous devons utiliser la force pour protéger les citoyens et leurs propriétés. Les forces de sécurité vont être envoyées de Khartoum dans les régions où se produisent des troubles pour assurer la sécurité des habitants", a déclaré dans un communiqué le ministre soudanais de l'Intérieur, Eltrafi Elsdik. 

Violence endémique  

Ce conflit, qui a éclaté en 2003 entre le régime à majorité arabe d'Omar el-Béchir et des insurgés issus de minorités ethniques s'estimant marginalisées, a fait des centaines de milliers de morts et des millions de déplacés selon l'ONU.  

Ces dernières années, il a baissé en intensité et, en 2019, l'autocrate Omar el-Béchir a été renversé par l'armée sous la pression de la rue. Le nouveau gouvernement, issu d'un accord entre militaires et meneurs de la contestation, a entamé en octobre 2019 des pourparlers pour un accord de paix avec des groupes rebelles et ainsi mettre un terme aux conflits dans les régions du Darfour, du Kordofan-Sud et du Nil Bleu. Mais une violence endémique demeure en raison des conflits relatifs à la terre, selon Adam Mohammad, expert de la région. 

"La question de la terre est l'une des causes du conflit et elle demeure, car, durant la guerre, les paysans ont fui leurs terres et leurs villages pour aller dans des camps et des nomades les ont remplacés et s'y sont installés", affirme-t-il à l'AFP. 


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