Après que Jeune Afrique a dévoilé, documents à l'appui, l'évaporation de dizaines de milliards de francs CFA des caisses de l'Asecna, le directeur général de l'agence, Mohamed Moussa, reconnaît que celle-ci a "traversé des moments difficiles", dans un courrier adressé à ses agents.
Mohamed Moussa, le directeur général de l'Agence pour la sécurité de la navigation aérienne (Asecna), n'a pas tardé à réagir. Ce dimanche 23 juin, le jour même où Jeune Afrique révélait l'ampleur du scandale de l'évaporation de dizaines de milliards de francs CFA des caisses de l'Asecna, le directeur général s'est adressé à ses quelque 6 000 agents dans un message de deux pages dont nous nous sommes procuré une copie.
"Absence d'outils de gestion fiables et modernes", "absence de contrôle interne et de validation hiérarchique"… Dans un premier temps, le dirigeant nigérien déplore des "accusations d'une extrême gravité portées avec légèreté" par Jeune Afrique, alors que notre journal ne fait que rappeler mot pour mot les preuves de mauvaise gestion comptable soulevées noir sur blanc dans les rapports de la Commission de vérification des comptes (CVC) de l'Asecna, sur les exercices 2015, 2016 et 2017. Des documents qui ont été soumis aux responsables de l'Agence ainsi qu'aux ministres des Transports des 17 pays membres.
Opérations douteuses
Aussi, dans un second temps, Mohamed Moussa admet les anomalies : "Nous reconnaissons humblement avoir traversé des moments difficiles, notamment de 2013 à 2015, où nos comptes n'ont pu être certifiés pour des raisons essentiellement techniques avec l'introduction du PGI [progiciel de gestion intégrée, ndlr], mais aujourd'hui l'Asecna est solide." Selon lui, les incidents comptables sont clos depuis 2015, alors que les rapports 2016 et 2017 évoquent la poursuite des irrégularités, soulignant une trop lente automatisation de la gestion et des personnels, mal formés aux nouveaux outils. En outre, il ne dit mot des 12,3 milliards de francs CFA d'opérations douteuses présentes dans les comptes de l'Asecna en 2015 et des 15,7 milliards disparus en 2017.
"NOUS DEVRIONS DIRE MERCI À JEUNE AFRIQUE"
Plus étonnant, le DG, récipiendaire le 17 juin dernier de la médaille d'honneur de l'aéronautique des mains des ministres français de l'Écologie et des Transports, François de Rugy et Élisabeth Borne, rend ensuite hommage à notre journal. "Nous devrions dire merci à Jeune Afrique pour avoir rendu public ce passé sombre de nos comptes (2013-2015), aujourd'hui définitivement enterré avec les quitus obtenus par notre Agent comptable en 2016 et 2017."
Pourtant, à notre connaissance, et comme nous l'écrivons dans notre enquête, la CVC a certes donné quitus à l'Agent comptable en 2015 et 2016 tout en faisant part d'irrégularités, mais elle s'est refusée à donner un avis favorable ou défavorable en 2017. Quant au "passé sombre", il ne semble pas encore enterré. "Le risque relevé de détournements au niveau des caisses souligné dans les rapports des exercices 2014, 2015 et 2016 est reconduit en 2017", peut-on lire ainsi dans le rapport relatif à la gestion et au contrôle interne en 2017.
Dans sa conclusion, Mohamed Moussa se dit impatient de découvrir la suite de l'enquête de Jeune Afrique "sur les auteurs et complices des détournements", pour "poursuivre l'assainissement nécessaire". Mais en tant que directeur général, n'en a-t-il pas le mandat ?
16 Commentaires
On nous prend piyr des COUI?LONS / pourquoi devons nous tjs accepter le FAIT ACCOMPLI ??????
Dakharsamba
En Juin, 2019 (19:59 PM)92330
En Juin, 2019 (21:17 PM)La mauvaise gestion de l'ASECNA est extraordinairement catastrophique.
Aicha
En Juin, 2019 (21:32 PM)Voici son site : www.grand-marabout-retour-affectif.fr
Gaïndé
En Juin, 2019 (21:41 PM)"Chers collaborateurs,
Comme vous le savez sans doute, le magazine « Jeune Afrique », dans sa livraison n° 3050 du 23 au 29 juin 2019, consacre à l’ASECNA, un dossier annoncé le 22 juin 2019 sous le titre « Exclusif – Sécurité aérienne : Les milliards envolés de l’ASECNA ».
Dans ledit dossier, le magazine évoque notamment, un « vent de suspicion qui balaie actuellement plusieurs services et instances de l’ASECNA », « des sommes considérables…disparus, vraisemblablement détournées », une « gestion budgétaire catastrophique », « l’absence de contrôle interne et de validation hiérarchique », le «.. règne des incohérences, aberrations et autres insuffisances », « une absence d’outils de gestion fiables et modernes » et « des errements dénoncés sans effet depuis des années ».
Il s’agit manifestement d’accusations d’une extrême gravité portées avec légèreté à une institution vieille de 60 ans et qui, d’une part, demeure le seul exemple internationalement reconnu de gestion intégrée d’espaces aériens, d’intégration africaine et de coopération nord-sud et, d’autre part, jouit d’une réputation incontestée de sérieux et d’intégrité, notamment par les autorités de l’aviation civile internationale et ses partenaires techniques et financiers.
En attendant que la direction générale donne la suite qui convient à ce dossier, il m’a paru important de vous transmettre les informations ci-dessous :
D’abord, vous devez savoir qu’à aucun moment de son « enquête » qui aurait donné lieu à cet article, Jeune Afrique, pourtant considéré comme un organe de presse parmi les plus sérieux, n’a jugé utile de contacter le moindre responsable de l’ASECNA pour lui donner, comme l’exige la déontologie du métier, l’opportunité de dire leur part de vérité sur « les informations dont Jeune Afrique a eu connaissance ».
Cette manière de traiter l’information, qui foule allègrement au pied les principes du contradictoire et de l’équilibre de l’information, peut légitimement surprendre et interroger sur les véritables objectifs d’un tel brulot qui prend des aspects d’une enquête exclusivement à charge et d’un réquisitoire contre l’ASECNA.
Ensuite, nous reconnaissons humblement avoir traversé des moments difficiles notamment de 2013 à 2015 où nos comptes n’ont pu être certifiés pour des raisons essentiellement techniques avec l’introduction du PGI, mais aujourd’hui l’ASECNA est solide. Jeune Afrique rapporte des situations factuelles sorties de leur contexte et je tiens à vous rassurer que l’écrasante majorité des agents de l’ASECNA n’a rien à voir avec cet agent décrit par cet article et qui serait prêt à falsifier les factures dues à l’Agence à son seul profit sous forme de « commission sur la non-facturation ». Vous savez tous que ce type d’agents indélicats ont été licenciés, poursuivis devant les tribunaux, et même emprisonnés.
En réalité cette publication ressemble plus à une attaque circonstancielle de l’Agence, comme l’avoue la conclusion de cet article, « à un an et demi de la fin du mandat de Mohamed Moussa, et alors que la campagne pour sa succession a commencé… ». En effet, l’Agence, qui, notamment depuis 1974 et l’africanisation de sa direction générale, a une grande expérience de la gestion des fins de mandats du Directeur Général, ne doit pas se laisser divertir, de quelque manière que ce soit, de la mission si sensible de sécurité de la navigation aérienne que ses Etats membres lui ont confiée et que ses usagers attendent d’elle.
C’est dans ce cadre que je viens de signer, le 18 juin 2019 à Paris, les conventions de financement de cent (100) milliards de francs CFA avec l’appui de la banque panafricaine (ECOBANK), et la mise en place des garanties du prêt AFD de quarante milliards, bouclant ainsi les besoins du budget d’investissement du PSE 2018-2022.
Nous devrions dire merci à Jeune Afrique pour avoir rendu public ce passé sombre de nos comptes (2013-2015) aujourd’hui définitivement enterré avec les quitus obtenus par notre Agent comptable en 2016 et 2017, et nous espérons que jeune Afrique rendra bientôt publics les succès multiples de notre Agence.
Nous attendons impatiemment la suite de l’enquête de Jeune Afrique, notamment sur les « auteurs et complices des détournements » pour poursuivre l’assainissement nécessaire.
Mohamed MOUSSA"
Lnigger
En Juin, 2019 (22:02 PM)DES SOUS DIRECTEUR VOLEURS
UNE MAFIA SANS SCRUPULE
Anonyme
En Juin, 2019 (02:47 AM)il n'a pas consulte ses conseillers en communication.
dafa tiit si affaire alioune sale bi mo tache mou gawa tonton
/attena saké ne moi dg assena te mo para enquête déjà bi mou yekse
may wake moly char enquetou gene afrique te wagon porte plaite
Mais phénomène make alios sale sale mo ko tital fi mou nekka ni.
wakhou dof rekka la fi wakh . li dounwakhou dg bou serieux
ON ATTEND LA PLAINTE DES ETATS AFRICAINSET DEMANDE D EXPLICATION A L ASECNA .
Anonyme
En Juin, 2019 (12:06 PM)Thiam Moussa
En Juin, 2019 (16:48 PM)En tt cas c'est le premier DG qui passe des marchés gré à gré en unité de milliards
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