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Monday 01 September, 2025
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Barthélemy Dias tout droit vers la «guillotine» politique

Auteur: Mass Massamba NDAO

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 L’avenir politique de Barthélémy Dias, maire de Dakar et député récemment élu, semble de plus en plus incertain. Son sort à l’Assemblée nationale semble désormais scellé. Condamné définitivement par les juridictions sénégalaises à une peine de deux ans de prison, dont six mois ferme pour « coups mortels » sur Ndiaga Diouf, le député se trouve dans une situation juridique délicate. En application des articles 51 du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale et 61 de la Constitution sénégalaise, une procédure de révocation de son mandat a été engagée. Ces dispositions sont claires : toute condamnation pénale entraîne la déchéance des droits civils et politiques, rendant l’élu inéligible et ouvrant la voie à une déchéance de son mandat.
 
Le cas de Barthélémy Dias intervient dans un contexte où le parti Pastef, majoritaire à l’Assemblée nationale avec 130 députés sur 165, dispose de la majorité nécessaire pour valider sa révocation. Et ils l'ont fait. Sans trembler ! Conséquence, son parti, "Taxawu Senegaal", n'est plus représenté à l'hémicycle. 
Après des déclarations acerbes et des attaques contre Ousmane Sonko, leader de Pastef, il semble que le maire de Dakar ait aggravé sa situation en s’aliénant davantage une formation politique puissante. La réconciliation paraît difficile, et l’idée d’une « guillotine » politique par son propre camp n’est plus à écarter. Dans ce cadre, le sort de M. Dias semble tracé. 
 
Sur les pas de Khalifa Sall ?
 
Même si la révocation de son mandat parlementaire n'est qu'une partie de ses soucis, Barthélémy Dias doit également faire face à la possibilité de perdre son poste de maire de Dakar, un fauteuil qu’il occupe depuis les dernières élections municipales. Cette perspective fait écho au cas de Khalifa Sall, ancien maire de Dakar, révoqué en 2018 après sa condamnation dans l’affaire de la caisse d’avance. Le parallèle est d’autant plus frappant que la révision des condamnations pénales pourrait entraîner, dans le cas de Barthélémy Dias, une application stricte des textes régissant la révocation des maires.
 
L'article 135 du Code général des collectivités territoriales est explicite : lorsqu’un maire est condamné pour crime, sa révocation est automatique après une procédure formelle. Cette procédure inclut une audition ou la soumission d’explications écrites par l’intéressé, suivie de la décision d’un arrêté ministériel avant un entérinement par décret présidentiel. Bien que des avis divergents existent sur l’application de cet article, l’issue pour Dias fils semble de plus en plus inévitable. Les spécialistes en droit administratif ne s’aventurent pas à écarter la possibilité d’une révocation dans les prochains mois, particulièrement avec l’influence du gouvernement actuel.
 
Ses chances de maintenir son poste à la mairie de Dakar semblent se réduire à peau de chagrin, à moins qu'un retournement majeur dans la politique sénégalaise n’intervienne.
 
Auteur: Mass Massamba NDAO

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