On connaissait les fautes de goût depuis le début de l'alternance. On a aussi souffert des fautes d'égout. Les fringants nouveaux tenants du pouvoir ont passé bien des bornes et dépassé les frontières. Wade Family est passée maître dans l'extravagance, l'exagération et l'outrecuidance. Une gouvernance «car-rapide». Désinvolte et surchargée d'écarts de conduite, elle est aussi polluée par les affaires et ensanglantée par de mortels accidents. Devant ce sombre tableau, l'heure devrait normalement être à la prise de conscience, au repentir et aux séances de rattrapage. Se regarder dans la glace n'est pas à la portée de tout le monde. La trinité de bronze des Mamelles, décorée du nom de Monument de la renaissance africaine, est un des exemples les plus exubérants des fautes d'ego. Wade travaille d'abord pour sa gloire personnelle. L'histoire n'est pas seulement un souci pour notre Président, c'est devenu une sorte de dérive obsessionnelle. Le chef de l'Etat veut graver sur le granit de notre mémoire collective ses moindres faits et gestes. Avoir de l'ambition, c'est bien. Mais, il faut se méfier du revers de la médaille. Outrée, une quête devient prétentieuse et mauvaise. Elle conduit aux fautes de goût et d'ego. Ce fut le cas samedi à Saint-Louis.
Manifestement, le président de la République n'a pas de conseillers. Ses proches le décrivent comme un homme ouvert, sensible et réceptif. Pourtant, ses actions de tous les jours semblent prouver le contraire. Il serait difficile de croire à une cécité collective d'une telle envergure. Il s'en trouve, dans l'entourage du chef de l'Etat, un ou deux esprits suffisamment fulgurants pour se rendre compte d'un caractère incongru de la manifestation de Saint-Louis. Les libéraux ont tenu à célébrer dans le faste et le clinquant l'inauguration du Pont Faidherbe. Une occasion aussi belle de battre le tambour et de souffler la trompette est rare. Il fallait à Wade cette fête et personne ne pouvait le dissuader d'ouvrir sa campagne dans le Nord, sur le pont de son enfance.
Auparavant, sur le chemin de l'inauguration, deux députés avaient trouvé la mort. Amadou Dia et Masseck Guèye avaient fait un accident à Mpal, à quelques petits kilomètres de Saint-Louis. Le président de la République était normalement au courant. Son fils Karim Wade a été l'un des premiers sur les lieux du drame. Cet évènement tragique n'a pas empêché les libéraux d'inaugurer dans le vacarme insolent du tam-tam. Les familles des deux parlementaires ont dû se sentir bien seules dans leurs tristesses.
Le président de l'Assemblée nationale a tenté, par la suite, de rattraper le coup. Mamadou Seck a décrit les deux défunts comme des parlementaires assidus. Un hommage tardif et faible. Samedi, devant le pays et sous les yeux de la caméra, Me Abdoulaye Wade et ses soutiens ont raté l'occasion d'administrer la preuve de leurs attachements. Cette cérémonie d'inauguration aurait dû être annulée. Dans notre culture, la mort est un culte. Elle à des effets suspensifs sur toutes les festivités. Les transports en commun de Saint-Louis constituent des fautes culturelles graves. Aucun agenda politique, aucun rendez-vous électoral ne peut justifier cet écart de conduite. Décidément, nous sommes en face d'un cas typique de la faute d'ego. Wade voulait son inauguration, un pont, c'est tout. En aucun moment, il n'a songé la faire dans la sobriété. Saint-Louis devait en avoir plein les yeux et plein les oreilles. De l'argent avait été dépensé comme d'habitude pour la mobilisation. La mort d'un député ne pouvait quand même pas ruiner tout cet investissement. Si j'étais militant du Parti démocratique sénégalais, j'aurais tout de suite remis ma démission. Le temps et les circonstances donnent raison à Idrissa Seck. L'ex-Premier ministre le confessait aux temps de braises de l'affaire des «Chantiers de Thiès» : A part Sindiély et Karim, ses deux enfants, Wade prend tous ses autres concitoyens pour quantité négligeable. Il avait suspendu ses audiences et marché pour aller au secours de Karim Wade, pris dans l'incendie de son bureau de l'immeuble Tamaro. Mais, il n'a pas daigné reporter une manifestation de pré-campagne électorale pour deux hommes qui ont été avec lui. Jusqu'à la mort.
15 Commentaires
Lebouc
En Novembre, 2011 (12:45 PM)Acd
En Novembre, 2011 (12:51 PM)2012
En Novembre, 2011 (12:56 PM)Profiler
En Novembre, 2011 (12:57 PM)Grand Medine
En Novembre, 2011 (12:58 PM)Manifestement, le président de la République n'a pas de conseillers. Ses proches le décrivent comme un homme ouvert, sensible et réceptif. Pourtant, ses actions de tous les jours semblent prouver le contraire. Il serait difficile de croire à une cécité collective d'une telle envergure. Il s'en trouve, dans l'entourage du chef de l'Etat, un ou deux esprits suffisamment fulgurants pour se rendre compte DU caractère incongru de la manifestation de Saint-Louis. Les libéraux ont tenu à célébrer dans le faste et le clinquant l'inauguration du Pont Faidherbe. Une occasion aussi belle de battre le tambour et de souffler la trompette est rare. Il fallait à Wade cette fête et personne ne pouvait le dissuader d'ouvrir sa campagne dans le Nord, sur le pont de son enfance.
Auparavant, sur le chemin de l'inauguration, deux députés avaient trouvé la mort. Amadou Dia et Masseck Guèye avaient fait un accident à Mpal, à quelques petits kilomètres de Saint-Louis. Le président de la République était normalement au courant. Son fils Karim Wade a été l'un des premiers sur les lieux du drame. Cet évènement tragique n'a pas empêché les libéraux d'inaugurer dans le vacarme insolent du tam-tam. Les familles des deux parlementaires ont dû se sentir bien seules dans LEUR TRISTESSE.
Le président de l'Assemblée nationale a tenté, par la suite, de rattraper le coup. Mamadou Seck a décrit les deux défunts comme des parlementaires assidus. Un hommage tardif et faible. Samedi, devant le pays et sous les yeux de la caméra, Me Abdoulaye Wade et ses soutiens ont raté l'occasion d'administrer la preuve de lLEUR ATTACHEMENT. Cette cérémonie d'inauguration aurait dû être annulée. Dans notre culture, la mort est un culte. Elle à des effets suspensifs sur toutes les festivités. Les transports en commun de Saint-Louis constituent des fautes culturelles graves(????). Aucun agenda politique, aucun rendez-vous électoral ne peut justifier cet écart de conduite. Décidément, nous sommes en face d'un cas typique de la faute d'ego. Wade voulait son inauguration, un pont, c'est tout. En aucun moment, il n'a songé la faire dans la sobriété. Saint-Louis devait en avoir plein les yeux et plein les oreilles. De l'argent avait été dépensé comme d'habitude pour la mobilisation. La mort d'un député ne pouvait quand même pas ruiner tout cet investissement. Si j'étais militant du Parti démocratique sénégalais, j'aurais tout de suite remis ma démission. Le temps et les circonstances donnent raison à Idrissa Seck. L'ex-Premier ministre le confessait aux temps de braises de l'affaire des «Chantiers de Thiès» : A part Sindiély et Karim, ses deux enfants, Wade prend tous ses autres concitoyens pour quantité négligeable. Il avait suspendu ses audiences et marché pour aller au secours de Karim Wade, pris dans l'incendie de son bureau de l'immeuble Tamaro. Mais, il n'a pas daigné reporter une manifestation de pré-campagne électorale pour deux hommes qui ont été avec lui. Jusqu'à la mort.
SOIS ENCORE PLUS EXIGEANT AVEC TOI-MEME JEUNE FRERE.LE SENS DE LA FORMULE OK,MAIS EN FRANCAIS CORRECT.
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En Novembre, 2011 (13:01 PM)Georges78
En Novembre, 2011 (13:21 PM)Ce que j'en dis est que je suis triste pour mon pays pour mon peuple.
Laskha
En Novembre, 2011 (13:43 PM)Hmas
En Novembre, 2011 (13:44 PM)Bill
En Novembre, 2011 (13:51 PM)Cheu Teu Teu
En Novembre, 2011 (14:31 PM)Ould
En Novembre, 2011 (15:12 PM)Manynames
En Novembre, 2011 (16:21 PM)Wax
En Novembre, 2011 (03:10 AM)Badou Men Lepp
En Novembre, 2011 (04:18 AM)Participer à la Discussion