On peut tout reprocher à Guy Marius Sagna, sauf d’avoir cédé à la tentation du confort. Lui, c’est ce vieux baobab qui trône fièrement au milieu d’une forêt politique trop jeune pour apprécier son ombre. Pendant que d'autres politiciens changent de couleurs à chaque montée en grade, Guy, lui, reste égal à lui-même. Pas question de troquer sa dignité contre un strapontin ministériel ou un fauteuil douillet à l’Assemblée. Il préfère la chaise dure de l’opposition, celle qui grince mais qui respecte.
Même quand son camp goûte enfin aux délices du pouvoir, Guy reste droit comme un baobab sous l’hivernage. Pas question de devenir un pot de fleurs décoratif qu'on oublie dans un coin climatisé. Lui, il garde ses racines profondément plantées là où il a juré fidélité au peuple.
Et alors, que fait-il ? Eh bien, ce qu'un député devrait faire à savoir poser les questions qui fâchent. Dernier exploit en date : fouiller dans la gestion du ministre de l'Éducation nationale jusque dans les miettes du petit déjeuner. Résultat : séance d'explications obligatoire pour Guirassy, sur la toile.
En décembre 2024, Guy avait déjà frappé : il a contesté la candidature d’El Malick Ndiaye à la présidence de l'Assemblée tant que sa démission du gouvernement n'était pas formellement actée. Ce n'était pas une première. En septembre 2023, il avait déjà emporté l’urne, obligeant l’intervention des gendarmes. Une élection ou un combat de lutte sénégalaise ? On hésite encore.
Dans les couloirs, on murmure que Guy est devenu le cauchemar de l'actuel pouvoir. Obstiné, dur, intransigeant ? Peut-être. Mais surtout, il rappelle que la politique peut encore rimer avec principes. Peut-être que ce vieux baobab est le dernier rempart contre la forêt des "tous pourris".
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