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Chronique

Ils s’appelaient Benno

Par: Souleymane Jules DIop - Seneweb.com | 10 novembre, 2011 à 05:11:00 | Lu 205808 Fois | 486 Commentaires

« Il faut être rameur avant de tenir le gouvernail,
avoir gardé la proue et observé les vents
avant de gouverner soi-même le navire »
ARISTOPHANE

Seule l’histoire pourra dire si, d’Abdoulaye Wade, les Sénégalais retiendront le machiavélique mégalomane qui s’est laissé aller à son bon vouloir ou s’ils pointeront un doigt accusateur sur son opposition, qui n’a jamais su se mettre à sa hauteur. Il faut entendre le président de la République les traiter de « poltrons », ricaner en Conseil des ministres à l’évocation de leurs discussions sur la candidature unique, pour se rendre compte dans quel mépris il tient ses adversaires de Benno Siggil Sénégal. Je n’évoque pas ici les cas Macky Sall et Idrissa Seck. Quelle que soit leur bravoure, leur détermination, s’ils triomphent de leur « père », il pourra toujours, de sa tombe, pincer un petit bout de ses lèvres et dire : « Ce sont mes enfants, c’est ma progéniture. » Je ne vois pas, en l’état actuel des choses, par quel moyen les 39 partis réunis au sein de Benno Siggil Sénégal pourront empêcher un libéral de prendre le pays. S’il n’y avait pas cette part d’inconnue si propre à la politique, nous aurions pu dire « c’est déjà fait ». La décision attendue la semaine prochaine ne va rien enlever au scepticisme qui gagne les militants du Benno, à la colère qui les habite. Un camp ne va plus triompher sans qu’il y ait de l’incompréhension dans l’autre, tellement les critères ont été mal définis et les enjeux mal expliqués. Moustapha Niasse et Ousmane Tanor Dieng acceptent bien et s’entendent sur le fait que leurs partis respectifs ne pourront pas les porter au pouvoir. A partir de ce moment, la seule question à laquelle devait répondre Benno est celle-ci : quelle est la candidature qui suscitera le maximum d’adhésions chez les populations ? Répondre à cette question et faire appliquer la règle de la majorité parmi les partis membres de la coalition Benno qui adhèrent à l’idée de candidature unique aurait suffi.
Le Parti socialiste peut bien avancer qu’il est plus représentatif, à quoi je réponds que ce n’est pas un parti qui se présente, c’est un homme qui se présente. Ce n’est pas un parti qui élit, c’est un peuple qui élit. Ce n’est pas l’agrégation de tout le personnel d’un parti politique qui sera décisif pour le candidat, mais la crédibilité et le profil du candidat lui-même. Il fallait donc satisfaire aux critères qui sont ceux d’un peuple et non ceux d’un parti pris séparément.

Ce n’est pas la faute à Abdoulaye Wade, s’il se trouve face à une opposition aussi médiocre. Ousmane Tanor Dieng et Moustapha Niasse ne se sont pas trouvés dans l’impossibilité de s’entendre sur un candidat unique. Ils se sont trouvés, dès le début de cette aventure, dans l’incapacité de devenir de vrais opposants au régime. Le leader du Parti socialiste a été l’inventeur d’une « opposition républicaine » qui lui a fait cautionner la plupart des grandes décisions du début du mandat d’Abdoulaye Wade, à commencer par le oui à la Constitution qui nous régit encore aujourd’hui. Moustapha Niasse n’a simplement pas été présent, passant le plus clair de son temps à l’étranger. Le peuple n’a trouvé personne pour porter ses souffrances. Tant que Macky Sall était là c’était lui, tant qu’Idrissa Seck était là c’était lui.
Les forces sociales se sont organisées à partir de 2009 pour s’octroyer une victoire que malheureusement, Benno a voulu prendre pour la sienne. Il s’agissait bien de la première expression d’un mécontentement que les élections locales n’ont fait que préfigurer. Mais ce n’était point Benno, qui n’a fait qu’en profiter. Jamais dans notre histoire, le combat politique n’a été porté par des mouvements aussi spontanés, en dehors de la classe politique traditionnelle. Les mouvements des années 60 et 70 avaient été organisés et conduits par les forces de gauche qui étaient dans la clandestinité. Abdoulaye Wade est arrivé bien plus tard et ce n’est qu’au milieu des années 80, avec la jonction du Pit et de la Ld/Mpt, qu’il a réussi à fédérer les forces sociales dans le combat contre le régime d’Abdou Diouf. Le mouvement Moustarchidine s’était joint à cette lutte, mais ce n’était jamais pour la diriger. Il venait en appui aux initiatives d’Abdoulaye Wade, leader incontesté de l’opposition. Ce qui a été constaté depuis le 19 mars 2011 est inédit dans notre histoire : c’est Dj Simon devant, professeur Bathily derrière.
Nous devrions nous féliciter de cette nouvelle donne, qui consacre l’émergence d’une société civile puissante et d’une opinion publique forte. Les populations découvrent enfin que l’opposition ne se fait pas qu’au travers des partis politiques traditionnels. Mais ces mouvements ne sont pas porteurs de projets de gouvernement. Ils n’ont pas vocation à exercer le pouvoir. Leur émergence est sans doute la manifestation d’une rupture avec les élites politiques et la preuve d’un désenchantement qui touche les populations. A aucun moment l’opposition à Wade ne s’est traduite par une adhésion à Benno. Quand les populations se détournent d’Abdoulaye Wade, elles se tournent vers ses héritiers, qui savent s’opposer comme il savait le faire. Parce que l’héritage de Wade n’est pas que du négatif. J’ai discuté avec un ami enseignant que j’ai rencontré à Tunis en début de semaine, qui m’a rapporté une discussion qu’il a eue en 2007 à Sedhiou, avec un électeur du quatrième âge. Le professeur d’université s’étonnait que l’octogénaire, malgré les problèmes qui l’assaillent, puisse voter Wade. Le vieillard a répondu comme suit : « A partir de la frontière gambienne, il te fallait une journée pour venir me voir, il te faut maintenant 40 minutes, grâce à Abdoulaye Wade. Senghor avait tracé cette route en latérite, Diouf l’a laissé en l’état pendant 20 ans. Wade nous a aussi construit une case des tout-petits. Nous pouvons, comme vous, envoyer nos petits au jardin d’enfants. »
D’où il ressort que les socialistes sont la cause de notre malheur. Au pouvoir ils ne faisaient rien, dans l’opposition ils ne font rien. C’est pourquoi il est si facile de faire mieux.

SJD

Auteur: Souleymane Jules DIop - Seneweb.com

175 Commentaires

Lamine Mbengue
En Novembre, 2011 (06:10 AM)
Mersi Jule tout au mains tu voit la problaime de sa car si le politeuk de le comme on le dit et grave c'est que tu on doit faire comme atension car binno ne va pas le candidature inique contre Wade et gagner Karim ou je pas

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Lamine Senghor

En Novembre, 2011 (06:27 AM)

Attension jeu bocoup voyager Jule ti a raisson le route de la Soumbieudieune s`est rian méme avec le tounel s`est rian moi je te avit dit jeu sius fotbaleur profaissional ex au Thayland et ma problaime á la genou droite ma fraquetirer le cariyére et je sius davani politiksien aveq Babacar ndao a la hlm granyof mait en Thaiyaland tu voit 1000 mile tounel long long c'ètat vraimont doufférant

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