Le silence des tambours : quand l'UA parle sans écho

il y a 1 mois 421 Lectures 13 Commentaires | English

L’Union africaine est née d’un rêve têtu. Un rêve forgé dans les braises de l’indépendance, nourri de promesses panafricaines, de poings levés et de mots forts?: souveraineté, unité, dignité. Mais aujourd’hui, alors que les tambours de l’Histoire résonnent à nouveau sur le continent, l’écho est feutré. Le cœur bat encore, mais il bat sous perfusion.

Car derrière le vernis des sommets, les formules diplomatiques et les résolutions en série, une vérité moins glorieuse se murmure dans les couloirs d’Addis-Abeba?. L’Union africaine peine à se financer elle-même. Une large partie de son budget opérationnel reste assurée par des bailleurs extérieurs. L’Union européenne, la Chine, parfois même des fondations privées occidentales. Paradoxe brutal pour une institution qui prétend incarner l’émancipation collective du continent.

Ce n’est pas une simple question de chiffres. C’est une faille politique, une brèche symbolique. Car comment prétendre défendre les intérêts africains avec autorité, quand on dépend d’acteurs extérieurs pour assurer ses propres moyens d’action?? Comment arbitrer les conflits du Sahel ou du Soudan, plaider pour une réforme du système financier mondial ou prendre position sur les grandes transitions géopolitiques, quand les cordons de la bourse ne sont pas entre ses mains??

L’Union africaine parle d’intégration régionale, mais son agenda reste souvent dicté par les priorités de ceux qui la financent. Elle convoque l’unité, mais ses dépendances creusent des fractures invisibles entre les principes proclamés et les pratiques imposées. Il y a là une forme de dissonance silencieuse, douloureuse, dont les diplomates eux-mêmes ne savent plus s’il faut la dénoncer ou l’endurer.

Certes, des mécanismes de financement interne existent. Une taxe de 0,2?% sur les importations hors continent a été proposée pour alimenter le budget de l’organisation. Mais son application reste incomplète, freinée par les lenteurs administratives, les résistances nationales et une confiance encore fragile dans les institutions continentales. Les États membres peinent à payer leurs cotisations à temps. Et l’Union africaine, en quête d’efficacité, se tourne vers ceux qui peuvent l’aider à tenir debout, même si cela signifie plier.

Alors il faut poser la question avec clarté. La souveraineté africaine peut-elle encore se dire sans se financer?? L’autonomie politique peut-elle se penser sans autonomie budgétaire?? Le continent a-t-il les moyens de sa voix??

La réponse ne se joue pas à Bruxelles ou à Pékin. Elle se joue à Abuja, à Dakar, à Pretoria ou à Nairobi. Elle se joue dans la volonté réelle des gouvernements africains de bâtir une maison commune non pas belle sur le papier, mais solide dans ses fondations. Il ne s’agit pas seulement de trouver de l’argent. Il s’agit de décider, ensemble, que l’Afrique vaut l’effort collectif de son indépendance réelle.

Car tant que le rêve panafricain sera financé par d’autres que ses rêveurs, il restera fragile. Suspendu. Et quelque part, trahi.

Auteur: Aicha FALL

Commentaires (13)

il y a 1 mois

J'ai aimé le titre bravo
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il y a 1 mois

Aicha Fall dans ses œuvres ! Pour elle rien ne marche . Aicha Fall , même ton pays dépend des bailleurs de fonds extérieurs sans quoi il serait aux fonds des abysses . Alors passons à autre chose
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il y a 1 mois

partout dans toutes les organisations il faut un leader c est ce qui manque dans l ua. un etat capable d assurer les financement , financer les operations au besoin ... on a vu nations unis ce que font les usa.
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il y a 1 mois

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il y a 1 mois

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il y a 1 mois

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il y a 1 mois

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il y a 1 mois

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il y a 1 mois

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il y a 1 mois

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il y a 1 mois

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il y a 1 mois

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SANOKHO il y a 1 mois

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