Les législatives sénégalaises prévues pour le 17 novembre 2024, suite à la dissolution de l'Assemblée nationale par le Président Bassirou Diomaye Faye, plongent le paysage politique dans une dynamique inattendue. Ce contexte de tensions et d'incertitudes incite les partis à former des alliances souvent jugées contre nature, illustrant la complexité et les contradictions du système politique sénégalais.
Au cœur de cette recomposition, une coalition émergente se dessine autour de l'Alliance pour la transparence des élections. Bien que ses membres insistent sur le fait qu'il ne s'agit pas d'une véritable alliance électorale, l’ambition sous-jacente de s'unir pour contrer le pouvoir en place est indéniable. Parmi les acteurs de cette coalition figurent des poids lourds tels que l'Alliance pour la République (Apr) et Taxawu Sénégal, des formations historiquement rivales qui, dans un contexte de crise politique, semblent mettre de côté leurs différends pour un objectif commun : la réforme du processus électoral et la lutte pour une transparence salutaire.
Mais cette configuration soulève déjà des interrogations sur la durabilité de ces alliances.
Les alliances électoralistes au Sénégal sont souvent marquées par des tensions liées aux ambitions personnelles et aux ego des leaders politiques. Ces coalitions, bien que stratégiques pour mobiliser des voix et élargir les bases électorales, peuvent se heurter à des conflits d'intérêts et à des rivalités internes, notamment lors des investitures en perspectives des Législatives.
Et les divergences idéologiques et les rancœurs historiques rendent la collaboration fragile. Paradoxalement, c'est dans l’adversité que ces partis ont prétendu trouver une opportunité de redéfinir leurs stratégies et de se repositionner face à un électorat désillusionné.
Les enjeux sont cruciaux : au-delà de la simple compétition électorale, il s’agit de restaurer la confiance des citoyens dans les institutions démocratiques. L’éventuelle victoire de cette coalition pourrait représenter un tournant pour la gouvernance au Sénégal, mais elle pourrait aussi renforcer le clivage politique si les promesses d’unité et de transparence ne se concrétisent pas.
En somme, ces alliances contre nature, bien que motivées par des aspirations légitimes, révèlent les tensions sous-jacentes et les défis auxquels la démocratie sénégalaise est confrontée. À mesure que les élections approchent, il sera essentiel de surveiller l'évolution de ces relations et les réactions des électeurs, en espérant que la quête de transparence ne soit pas qu'un simple slogan électoral, mais un véritable projet politique pour l'avenir du Sénégal et surtout une Assemblée nationale équilibrée, comme ils aiment le dire.
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En Septembre, 2024 (12:01 PM)Participer à la Discussion