Macky, n’en as-tu pas assez fait?? Douze longues années à la tête de ce pays, douze années où tes ambitions ont pris le pas sur les aspirations de ceux qui t’avaient confié leurs espoirs.
Tu étais là, agrippé aux rênes du pouvoir et sourd aux voix de ceux que tu avais juré de servir. Aujourd’hui, à 63 ans, alors que d’autres songeraient à un repos bien mérité, te voilà prêt à briguer la plus haute fonction onusienne.
Oui, je te tutoie. Qui es tu donc devenu pour que je m’embarrasse de formes, à part celui dont le masque est tombé dans la boue?
Pendant tes deux mandats, tu n’as pas su écouter les voix de sagesse, préférant la flatterie de tes courtisans à la vérité des justes. Tes conseillers, s’ils ont un jour existé, n’ont jamais été à la hauteur du serment que tu avais prêté devant la Nation. Et si la lucidité t’a un jour effleuré, tes démons l’ont toujours étouffée. Aujourd’hui, ces mêmes démons te poursuivent encore, te poussant à croire que tu peux incarner la paix et la concorde mondiale après avoir si souvent foulé aux pieds la dignité des tiens.
Ne nous fais pas croire, Macky, que ta gouvernance n’a pas été marquée par le mépris et la répression. Le monde n’est pas dupe, et ceux qui t’ont vu imposer la peur et la violence ne l’oublieront jamais.
Tu ambitionnes de porter la voix des nations, toi qui n’as pas su entendre les cris de ton propre peuple ? Tu veux te faire le gardien de la paix, alors que tu as fait taire tant de voix par la force ?
Ne te leurre pas, Macky.
Tu crois, peut-être, qu’une nomination dans les hautes sphères de l’ONU effacera les stigmates de ton règne.
Tu penses que l’écharpe onusienne te blanchira des bâtons que tu as fait pleuvoir sur la jeunesse sénégalaise, des larmes que tu as fait couler, des existences que tu as brisées pour garder ton trône.
Mais le peuple a de la mémoire. Et l’Histoire, elle, finit toujours par rattraper ceux qui ont cru pouvoir lui échapper.
La frontière entre ambition et prétention est ténue, et tu la franchis toute honte bue.
Soixante-trois ans!
63 ans, papy. Il est temps de poser le manteau du pouvoir.
Il est temps de reconnaître que tu as fait ton temps, et que ton obstination n’est plus qu’une fuite en avant.
Demain, dès l’aube, écrivait Victor Hugo, il partirait.
Toi aussi, fais comme lui. Pars.
Éclipse-toi. Maintenant.
N’attends pas l’aube, car il sera bien trop tard.
Le jour se lève déjà sans toi. Même si tes illusions persistent, la réalité, elle, est implacable. L’ONU n’a pas besoin d’un homme qui a été battu au premier tour dans son propre pays, ni d’un leader dont l’échec est gravé dans la mémoire de ses concitoyens.
Le pouvoir t’a eu, Macky. Il est temps de t’en aller.? Alors choisis. Entre la retraite et le ridicule.
Fatou Ouleye Sambou
Journaliste, Écrivaine, Spécialiste en communication.
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