Noël, Saint sylvestre. Ces deux fêtes chrétiennes que les ivoiriens célébraient dans la ferveur, sont depuis le 24 décembre 1999, où la Côte d’ivoire venait d’enregistrer le premier coup d’Etat de son histoire, des moments de grande peur. Non seulement le 24 décembre mais aussi le 26 décembre 2007, date de la fameuse opération baptisée « Noel à Abidjan ». Dans laquelle le sergent chef IB a été cité comme étant le cerveau. Le Bénin où il bénéficiait du statut de réfugié politique lui a alors signifié son interdiction de séjour. Beaucoup d’encre ont coulé. Deux ans après ce qui a été qualifié de manipulations sous hautes tensions par l’agence capa dans un documentaire de près de deux heures, les informations se font alarmantes. A quelques jours de la fameuse date de noël, des sources concordantes annoncent une pluie de balles de kalachnikovs sur Abidjan et banlieue. Si des sources avancent le nom d’un certain Lama Fofana, d’autres voient la main de Koné Zakaria derrière cet énième putsch.
Mais selon des sources concordantes, cette campagne médiatique qui a cours depuis peu et qui annonce un coup d’Etat violent n’est que de la propagande pour préparer la conscience de la population nationale et de la communauté internationale sur ce qui se prépare en sourdine. Selon nos informateurs, Guillaume Soro et Phillipe Mangou, Chef d’Etat Major de l’armée ivoirienne sont en train de mettre en place une stratégie avant-gardiste. Convaincus de la non-tenue des élections aux dates indiquées, il faut alors traumatiser la population aux fins qu’elle n’ose entreprendre quoi que ce soit. C’est du reste ce qui justifie la réquisition des armes lourdes de l’armée régulière (Chars, RPG 7, DCA, et autres) et leur stationnement dans les coins stratégiques de la capitale économique ivoirienne. Pour parvenir à leur fin, il faudra neutraliser tous ceux qui pourraient constituer un obstacle.
Ainsi, Mathias Doué que l’on sait en rupture de ban avec le pouvoir de Gbagbo Laurent serait dans le viseur sans oublier le sergent chef IB qui a pris la résolution depuis deux ans de garder le profil bas afin de ne pas servir d’arguments aux frontistes dans leur volonté de confiscation du pouvoir. La récente visite de Gbagbo au Ghana n’est donc pas fortuite. S’il a pu négocier avec Mathias Doué sur son retour au pays, c’en a pas été le cas pour IB dont on dit tantôt au Ghana, tantôt au Sénégal, tantôt au Mali ou en Belgique selon ses proches. IB étant de facto devenu l’homme le plus gênant du régime, les sécurocrates du palais ont donc pris la résolution d’en découdre une bonne fois pour toute avec ce déserteur de l’armée ivoirienne. Car soucieux de faire trainer les élections présidentielles. Un bouc émissaire est donc tout trouvé à la suite d’un coup d’Etat qui n’existera que de nom. Les même décors et scénarios de l’opération « noël à Abidjan » de 2007 sont plantés. A la différence que cette fois, l’objectif ne sera pas seulement d’accuser IB mais de ne pas aller aux élections jusqu’en 2011.
Les ingrédients étant réunis, IB pourrait ne pas être seulement interdit de séjour sur sa terre d’accueil mais extrader vers la Côte d’Ivoire. Qu’il soit au Ghana, au Mali, au Sénégal ou en Belgique. L’opération semble tellement bien ficelée qu’un mercenaire israélien a été commis par des hommes forts du régime afin de prendre contact avec IB et lui faire croire qu’il peut le porter au pouvoir sans débourser un rond. Mais contrairement à « Noel à Abidjan » IB devra accepter d’être à Abidjan, caché dans une villa aux deux plateaux avant le déclanchement de l’opération. Le mercenaire israélien à l’aide de ses hommes le conduira alors à la Radiodiffusion Télévision ivoirienne pour prononcer sa déclaration de prise de pouvoir. Ainsi, encerclés par les FDS, le grappin sera mis sur lui, selon la stratégie mis en place. Ce n’est donc pas surprenant si depuis quelques jours, des ex-combattants des Forces Nouvelles et des miliciens progouvernementaux sont convoyés à Abidjan avec des armes et logés dans les quartiers périphériques du district, entretenus par une équipe d’hommes composés par des fidèles de Mangou Philipe et de Guillaume Soro.
Des informations moins plausibles avanceraient un second scénario. Les FDS pourraient profiter d’un désordre à Abidjan pour envoyer plusieurs expéditions à l’extérieur du pays à la recherche de IB dans l’intention de sa liquidation physique. Un désordre qui pourrait résulter des manifestations de rue projetées par les jeunesses des partis d’opposition. Si cette deuxième thèse se révèle moins plausible, il est néanmoins bon de la porter à la connaissance de l’opinion publique car prudence est mère de sûreté.
Cheich Omar Konaré
Latéral info, Bamako (Mali)
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