Jeudi 25 Avril, 2024 á Dakar
Vendredi 01 Juin, 2018 +33
Contribution

Et maintenant, que faire ? ( Jacques H. Sy )

Single Post
Et maintenant, que faire ? ( Jacques H. Sy )

Le meilleur profil du leader qui parviendrait à inverser radicalement les causes

-non les effets- de la crise pluri-décennale que traverse le Sénégal, serait celui

qui concentrerait chez une seule personne l’engagement patriotique d’Amath

Dansokho, de Serigne Cheikh MBacké, d’Abdoulaye Bathily et de Lamine Senghor,

la constance dans l’engagement d’Abdoulaye Ly, de Tidiane Baidy Ly et d’Amadou

Makhtar MBow, le sens de l’entrepreunariat politique d’Ousmane Tanor Dieng,

le charisme (l’orgueil en moins) d’Idrissa Seck, l’entregens de Moustapha Niasse,

la droiture et l’humilite d’Ibrahima Fall et la vigueur opérationnelle de Mamadou

Lamine Diallo .

 

Mais la qualité d’homme ou de femme d’Etat la plus élevée, et que l’on attendrait

de ce portrait-robot, est la sagesse et le courage politiques, doublés d’un sens

ombrageux de la démocratie et pointilleux de la justice sociale et de la passion pour

l’Afrique que l’on retrouve chez Cheikh Anta Diop, Mamadou Dia et Kéba MBaye. La

valeur ajoutée suprême au-dessus de toutes ces qualités, serait, sans l’ombre d’un

doute, la générosité et la sagesse enveloppées dans la témérité mesurée de Nelson

Mandela.

 

Or, les “tablettes de la postérité” ne retiendront sûrement pas Abdoulaye Wade

comme l’un des bienfaiteurs incontestés de la nation.

 

Il me paraît évident que de telles qualités ne peuvent se retrouver que chez un

démiurge. Or le Sénégal est revenu, si tant est qu’il en ait jamais été ainsi, de ses

illusions sur de prétendues trajectoires méssianiques. L’Afrique toute entière a mûri

de ce point de vue. La classe politique nationale, toutes tendances confondues, ayant

une claire conscience de ce que les alliances politiques sont devenues le passage

obligé de la prise du pouvoir, elle butte à présent sur les modalités d’un partage

équilibré du pouvoir, le recentrage de l’Etat voire sa réinvention, la guarantie

intangible de la liberté d’expression sous toutes ses formes et, last but not least,

l’accès équilibré et juste aux ressources, aux opportunités et aux services, selon les

intérêts nationaux présents et futurs les plus élevés.

 

On peinerait à trouver les attributs essentiels de cette refondation (révolution)

majeure dans les programmes et la pratique des partis politiques ou les déclarations

d’intention de la société civile arc-en-ciel ou même à travers l’élan certes généreux

qui a instruit les “assises nationales”, une sorte de porridge idéologique et politique

qui ne s’est pas donné les moyens de l’action politique et de mettre radicalement

un terme à la dépendance quasi coloniale qui ne laisse au Sénégal aucune marge

significative de manoeuvre quant au choix des paradigmes et des outils de son

 

indépendance, de sa libération et de sa prospérité. Or, la nation a été ensevelie, au

cours du demi-siècle écoulé dans l’absence de patriotisme d’une grqnde partie des

élites, qu’elles soient maraboutiques ou occidentalisées, à travers une complaisance

aussi anachronique qu’incompréhensible vis-à-vis de la tutelle française sur les

destinées du Sénégal.

 

La réaction de l’opinion, par suite de la fausse déclaration à la nation de M.

Abdoulaye Wade qui a rusé jusqu’au dernier moment pour tenir en haleine

l’attention générale et en bénéficier alors qu’il savait qu’il ne se livrerait qu’à un

vulgaire exercice de réarmement politique de ses troupes défaites, montre que la

vitesse de maturation de la conscience nationale a atteint un point appréciable.

 

Mais que faire, à présent ? Il faut évidemment tenir compte de ce qu’Abdoulaye

Wade ne détient plus entre ses mains périssables le destin du Sénégal. L’initiative

politique lui a irrémédiablement échappé à partir du moment où lui-même

reconnaît, à travers le projet saugrenu de “ticket” présidentiel (la 19e modification

entretenue de la loi fondamentale), qu’il peinerait, avec ses alliés de la Cap 21, à se

faire réélire par le quart de l’electorat. Autant dire qu’il a déjà jeté l’éponge, quel que

soit le panache feint avec lequel on tente à présent de limiter les dégats collatéraux

significatifs induits par ce faux pas majeur d’Abdoulaye Wade. La mise en scène

projetée du 23 Juillet prochain ne servira à rien parce qu’elle ne sera jamais perçue

que comme une réaction tardive face à un phénomène antérieur d’une plus grande

vigueur et d’un symbolisme qui n’echappent à personne. Le peuple a bruyamment

sonné la charge pour que nul n’en ignore.

 

En realité, l’affrontement des logiques qui ont instruit la date ineffaçable du 23 Juin

et le projet revanchard du 23 Juillet vont, par la faute d’Abdoulaye Wade, entrainer

la jeunesse sénégalaise dans une dangereuse épreuve de force préjudiciable aux

intérêts de toutes les parties concernées. Il serait, en effet, irrecevable, que le

PDS puisse tenir sa manifestation et que cette même opportunité soit déniée au

Mouvement “y’en a marre”. Ce serait une provocation inutile qui n’aurait comme

conséquence que la sédimentation des sentiments de frustration d’une jeunesse qui

n’en peut plus de subir les quolibets outranciers d’un chef de l’Etat qui semble avoir

oublié qu’il gère une République et non un étalage de fripperie dans un marché aux

puces. Face à cette énième dérive, les différents pôles du Mouvement du 23 Juin

affûtent leurs armes, posent leurs ambitions et sont décidés à ne laisser aucune

autre partie occuper à leur détriment la borne symbolique du 23 Juin .

 

Des souffrances qui agitent la nation et vont irrémédiablement s’intensifier, la

plus vive sera sans doute occasionnée par l’étendue des crimes économiques

directement proportionnelle à l’aggravation de la pauvreté, de la dette extérieure

 

et de la spirale inflationiste doublée d’une chute en roue libre du taux de croissance

très médiocre, pour dire le moins. Il faudra plus d’une décennie, peut-être, pour

rectifier le tir au cas où une nouvelle équipe s’emparerait du pouvoir, en se voyant

obligée de subir une période d’ajustement structurel auto-entretenu ou appliqué

au forceps par les institutions de Bretton Woods qui ne s’embarasseraient d’aucun

scrupule à remettre au goût du jour une potion médicamenteuse qui a échoué

partout où elle a été appliquée.

 

Face à cette incertitude majeure, la seule question à l’ordre du jour, laissée en

friche par les “assises nationales”, est celle de savoir s’il serait possible à une

coalition victorieuse et dans quelles conditions, selon quelle strategie et quelles

options, d’entreprendre le développement sans les institutions de Bretton Woods

et avec quels moyens financiers, technologiques et humains. De ces défis, le plus

redoubtable sans doute reste le déficit en ressources humaines en quantité et en

qualité suffisantes pour inverser les effets durables de la mal gouvernance et du

néo-colonialisme.

 

Compte tenu de son rang alarmant de 26ème pays le plus pauvre du monde, le

Sénégal ne disposera alors que d’une marge de manoeuvre d’autant plus réduite que

la médiocrité de ses performances sectorielles comme la faiblesse opérationnelle

de son capital en resources naturelles (halieutiques, minérales et petrolifères),

en services (électricité, tourisme) et en matière de création d’emplois véritables

n’auront pas encore bénéficié d’une période significative de maturation.

 

Malgré ces handicaps, il reste que la pauvreté n’est pas une fatalité. Elle est le

résultat d’options et de pratiques qui doivent être constamment passées au crible

de la critique par le bas et être portées par une vision exclusivement instruite par

les intérêts nationaux définis avec une précision optimale tant du point de vue de la

pertinence des instruments et des mécanismes utilisés que des cadres légaux pensés

et appliqués sans faiblesse par une administration politique, légale et judiciaire à la

hauteur de ses nouvelles missions historiques.

 

Un tel projet ne peut être porté que par une coalition d’hommes et de femmes dont

les leaders ne peuvent pas passer le plus clair de leur temps dans des réunions de

salon ou des campagnes réactives en décalage prononcé par rapport au mouvement

historique et social réél.

 

Le peuple s’est clairement fait entendre. Il n’y aura plus de place pour le

louvoiement, la ruse, la démagogie, le carriérisme, l’idéologisme de pacotille et

le délitement éthique et culturel de nos valeurs de civilisation les plus sacrées. Il

faudrait, en outre, que la classe politique s’explique dès à présent et clairement

sur la contradiction majeure que représente l’attrait indiscutable qu’elle a pour le

présidentialisme hyper centralisé (ce qui est visible dans les discussions en cours et

 

les actes posés) et la proclamation urbi et orbi d’un parlementarisme aux contours

encore mal précisés par rapport aux traditions socio-culturelles et politiques

dominantes. Cette équation reste encore très mal posée et mérite un dépassement

rapide.

 

Une fois dépassée cette contradiction transcendante, il faudra, à 7 mois des élections

présidentielle et législative, poser les jalons concrets d’un scrutin sincère et

transparent, dans le respect de la Constitution en cours et à travers un maillage très

sérré des villes et des villages surtout pour que l’expression du suffrage électoral

soit vigoureusement sauvegardée. Il reste entendu que l’ambiguté ne saurait

être entretenue plus longtemps au sujet de l’inscription obligatoire, de plus d’un

million de jeunes qui voudraient voter pour la première fois. L’agenda de gestion du

processus électoral et de mise en oeuvre des recommandations du comité qui en a

la charge, malgré son caractère chargé, est à portée de mains, à condition de ne plus

perdre du temps, un temps des plus précieux

 

Jacques Habib Sy



2 Commentaires

  1. Auteur

    Dikiry

    En Juillet, 2011 (09:35 AM)
    financer des jeunes de y en a marre a des cinquantaines de million avec un artiste mbalaxman prefere donner



    du matériel sono a quoi sa sert



    j'aurais préfère qu'ils leurs financent leurs projets ou ils leurs assistent a avoir des studio d'enregistrement



    FEEPH FOU KHAALIS DOUGOU REK INNDI AYY TOLOFF TOLOFF MO WAARAL SUUTURA



    MOUVEMENT YEN A MARRE NGENN CI BIITIE 50MILLIONS AK AY MATERIELLES NGUIRGUENN TAAL DEKKHE BI





    LOUKO FII JAAR CEYY MANN



    LII MOUNONNA DEMM FEENENN CI GNIOMM



    BOUGUOU NAGNIOU AMM AY STUDIOS



    BOUGUOU NAGNIOU AMM AY CASSETTES YOU BESS



    BALA NGUEN MAW LEN AY PROJETS



    MO NGUEN LIGUEN DEF



    NGUUR KEN DOU TEEKO AK MOOM



    SIL VOUS PLAIT LES GAS RESSAISISSEZ VOUS
    Top Banner
  2. Auteur

    Dikiry

    En Juillet, 2011 (09:36 AM)
    financer des jeunes de y en a marre a des cinquantaines de million avec un artiste mbalaxman prefere donner



    du matériel sono a quoi sa sert



    j'aurais préfère qu'ils leurs financent leurs projets ou ils leurs assistent a avoir des studio d'enregistrement



    FEEPH FOU KHAALIS DOUGOU REK INNDI AYY TOLOFF TOLOFF MO WAARAL SUUTURA



    MOUVEMENT YEN A MARRE NGENN CI BIITIE 50MILLIONS AK AY MATERIELLES NGUIRGUENN TAAL DEKKHE BI





    LOUKO FII JAAR CEYY MANN



    LII MOUNONNA DEMM FEENENN CI GNIOMM



    BOUGUOU NAGNIOU AMM AY STUDIOS



    BOUGUOU NAGNIOU AMM AY CASSETTES YOU BESS



    BALA NGUEN MAW LEN AY PROJETS



    MO NGUEN LIGUEN DEF



    NGUUR KEN DOU TEEKO AK MOOM



    SIL VOUS PLAIT LES GAS RESSAISISSEZ VOUS
    {comment_ads}

Participer à la Discussion

  • Nous vous prions d'etre courtois.
  • N'envoyez pas de message ayant un ton agressif ou insultant.
  • N'envoyez pas de message inutile.
  • Pas de messages répétitifs, ou de hors sujéts.
  • Attaques personnelles. Vous pouvez critiquer une idée, mais pas d'attaques personnelles SVP. Ceci inclut tout message à contenu diffamatoire, vulgaire, violent, ne respectant pas la vie privée, sexuel ou en violation avec la loi. Ces messages seront supprimés.
  • Pas de publicité. Ce forum n'est pas un espace publicitaire gratuit.
  • Pas de majuscules. Tout message inscrit entièrement en majuscule sera supprimé.
Auteur: Commentaire : Poster mon commentaire

Repondre á un commentaire...

Auteur Commentaire : Poster ma reponse

ON EN PARLE

Banner 01

Seneweb Radio

  • RFM Radio
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • SUD FM
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • Zik-FM
    Ecoutez le meilleur de la radio

Newsletter Subscribe

Get the Latest Posts & Articles in Your Email