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Idrissa Seck, le grand perdant du boycott de l'opposition

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Idrissa Seck, le grand perdant du boycott de l'opposition
A la lumière des résultats obtenus lors de la présidentielle du 25 février 2007 par les candidats Idrissa Seck (510 922 voix, soit 14,92 % ), Ousmane Tanor Dieng (464 287 voix, soit 13,36 %), Moustapha Niasse (203 129 voix, soit 5,93 % ) et Abdoulaye Bathily (75 797 voix, soit 2,21 %), les analyses suivantes peuvent être retenues. Idrissa Seck est consacré leader de l’opposition à l’issue de la présidentielle et sa première tentative historique lui a permis de devancer à la fois, le Parti socialiste anciennement au pouvoir, le dinosaure Moustapha Niasse, le soixante-huitard Abdoulaye Bathily.

Comment Idrissa Seck a-t-il pu être aussi peu clairvoyant pour s’aventurer dans une opération de boycott des législatives à venir, joutes auxquelles, il avait objectivement toutes les chances de transformer son essai en un coup de maître ? D’autant plus que dans cette aventure, les acolytes (Oumane Tanor Dieng, Moustapha Niasse) ont été les principales victimes de la débâcle socialo-socialiste. Ousmane Tanor Dieng qui espérait mettre en ballottage le candidat Wade pour un second tour de la présidentielle, a été laminé tandis que Niasse qui prétendait que son heure avait sonné pour accéder au palais de la République a eu la surprise de sa carrière politique en se retrouvant en queue de peloton des prétendants les plus en vue. Ce candidat malheureux avait semblé flairer, sa déconvenue en déclarant, au moment même de voter que le scrutin du 25 février 2007 était le dernier où il briguerait les suffrages.

Face à ces hommes (Niasse – Dansokho - Madior Diouf) dont leur avenir politique est derrière eux, Idrissa Seck ferait figure de leader politique sur lequel compter.

En se basant sur les résultats de la présidentielle, il ne serait pas absurde de penser qu’une liste de la coalition Rewmi aux législatives à venir pouvait être victorieuse à Thiès (4 sièges), à Tivaouane (3 sièges), sans compter un score aussi appréciable qu’à la présidentielle sur le scrutin proportionnel (liste nationale) et les probables voix des déçus des investitures du Pds et de celles des militants socialistes et progressistes opposés au boycott. C’est dire qu'Idrissa Seck et son parti Rewmi pourraient apparaître comme le plus grand perdant objectif de l’aventure du boycott. Pis, en fin de mandat, les douze députés frondeurs n’auront pas de tribune parlementaire pour défendre la vision de Rewmi, perdant humilité et privilèges s’y attachant. Position qu’il faudra difficilement gérer durant tout un quinquennat.

Pour ce qui est des investitures au Pds, les contestations enregistrées dans certaines localités confortent nos premières appréciations quant aux critères qui devaient guider objectivement les choix, à savoir la représentativité réelle. Certaines incongruités relevées ont été tenues en compte, toutefois, il y a lieu de constater un certain nombre de paradoxes. Les investitures à Saint-Louis continuent de susciter des contestations et le parti court tout droit vers un vote sanction si l’on en croit les échos qui nous parviennent quotidiennement.

La Langue de barbarie (Guet Ndar - Ndar Toute - Goxumbacc) compte trois investis titulaires sur trois dont Ousmane Masseck Ndiaye et Ameth Fall sur la liste départementale et Fatou Guèye Kaïré (13e) sur la liste nationale. La communauté rurale de Gandon a un investi sur la liste départementale (Ndiawar Wade) au détriment de la communauté rurale de Mpal plus vaste et plus représentative politiquement parlant. Le quartier de Pikine, qui a le plus grand nombre d’électeurs du Pds qui a toujours devancé le Ps dans cette localité, bénéficie d’un investi suppléant sur la liste départementale (Thiamba Seck ex-Pit) militant de la 25e heure. Le quartier de Léona se voit attribuer les deux sièges de suppléant sur la liste départementale (Amadou Touré, ex-protégé de l’ancien maire socialiste Ablaye Diiiaw Chimère, Pape Demba Sow un ex-Pls d'Ousmane Ngom. L’Ile de Saint-Louis (Nord et Sud) et Sor-Nord sont royalement oubliés. La légitime et véritable présidente des femmes libérales Ndack Loum, la présidente Khady Dior Diop de même que les jeunes sont absents des listes du Pds à Saint-Louis. Ceux qui sont investis sont reconnus être des proches d'Ousmane Masseck Ndiaye (Ameth Fall, Fatou Guèye Kaïré, Amadou Touré, Thiamba Seck), d'Ousmane Ngom (Pape Demba Sow) et de Cheikh Tidiane Sy (Ndiawar Wade).

Nous ne nous lasserons jamais d’attirer l’attention du secrétaire général national Me Abdoulaye Wade sur les risques de vote sanction à Saint Louis et sur l’impopularité d'Ousmane Masseck Ndiaye et de sa gestion partisane et solitaire à Saint-Louis. Il aurait dû s’abstenir de briguer les suffrages comme l’ont fait Ousmane Ngom et Cheikh Tidiane Sy.

Infiltration des listes du Pds par des transhumants socialistes (néo-libéraux)

A ce propos, on note les investitures d’ex-grosses pointures socialistes à la place de responsables et militants libéraux de la première heure ; à titre d’exemples : à Mbacké, il y a quatre transhumants socialo-progressistes sur une liste de cinq : Iba Guèye, Moustapha Cisse Lô, Abdoulaye Babou et Moussa Sakho. A Kaolack, les anciens socialistes Daouda Faye, Salif Bâ, Malick Guèye raflent la mise au détriment des légitimistes comme Ousseynou Goumbala et consort. De même qu’à Bambey avec Aïda Mbodj, Assane Diagne. A Matam, Sada Ndiaye, Abdourahime Agn et à Kanel avec Adama Sall, tous ex-Ps très zélés occupent les premiers rangs. A Louga et à Thiès, Abdourahmane Sow, ancien cacique du Ps, et Mbaye Diouf, ex-argentier du Ps, squattent la liste de la Coalition Sopi 2007.

Il s'y ajoute la prime aux partis à la périphérie du Pds. Grand bénéficiaire l’Union pour le renouveau démocratique (Urd). Djibo Kâ est tête de liste à Linguère alors que Diégane Sène à Mbour, Issaga Ly à Podor, Marème Ly Gassama (18e), Modou Amar 23e ont été investis à des positions éligibles. Vient aussitôt le Pr d'Abdourahime Agne, lui-même investi sur la liste majoritaire à Matam ainsi que Kalidou Dieng (25e) ex-Ps. Quant au tonitruant El Hadj Diouf, ex-pourfendeur de Me Wade, il se réfugie à la 35e place sur la liste nationale de la Coalition Sopi 2007. Ajoutons à cela les investitures par parachutage des dames Aïssa Mama Kane (24e), Ndèye Bakhao Ndiongue (28e), Adama Kane (premier suppléant) sur la liste majoritaire de Mbacké et Mame Bousso Samb (22e), respectivement épouses du bruyant souteneur Béthio Thioune, de Mame Birame Diouf ministre de la Culture et sœur cadette de la conseillère de la République Aïda Ndiongue, de Moctar DIiakhaté, Pcr de Touba, de Mbaye Diack, secrétaire général adjoint de présidence de la République. Cependant, reconnaissons à Mme Diack le mérite et le courage d’avoir quitté la présidence du Mouvement des femmes jallarbistes.

La sommation de ces investis originellement hors du Pds (transhumants – fusionnistes et périphériques) représente plus d’un tiers des éligibles sur la liste de la Coalition Sopi 2007. Le parasitage est plus qu’évident. De plus, à l’analyse, il ne serait pas superflu de relever le risque que pourrait courir le Pds avec une probable recomposition des forces socialo-progressistes au gré d’intérêts politiques à court et moyen termes. Rien ne garantit une impossibilité de retrouvailles entre transhumants réputés ‘socialistes dans l’âme’ pour constituer un groupe parlementaire capable de peser sur la vie parlementaire à l’Assemblée.

La suppression du cumul

Concernant l’éventualité de la suppression du cumul des fonctions et mandats, il urge de rappeler la loi organique n° 96-11 du 22 mars 1996 fixant la limitation du cumul des mandats électifs et de certaines fonctions. Tous les cumuls en vigueur aujourd’hui avaient fait l’objet d’incompatibilité au regard des dispositions de la loi ci-dessus citée. Des modifications intervenues après l’alternance ont permis l’application de certains cumuls. Pour leur suppression, il faudrait simplement prendre textuellement la lettre et l’esprit de la loi 96-11 du 22 mars 1996.

En tout état de cause, le cumul des mandats de maires et de députés devrait bénéficier d’une attention particulière dans la mesure où l’élu local devrait pouvoir bénéficier du cadre de la représentation nationale pour mieux défendre les intérêts de ses mandants. Depuis l’histoire coloniale à nos jours, le Sénégal a toujours eu des députés-maires à la tête des communes de plein exercice ou celle des communes mixtes. Lamine Guèye fut député- maire de Dakar, Léopold Sédar Senghor député-maire de Thiès, Valdiodio Ndiaye député maire de Kaolack, André Guillabert député-maire de Saint-Louis et la liste n’est pas exhaustive. Les différentes communes de villes doivent avoir à leurs têtes des députés-maires. Il faudrait exiger d’eux une fréquence régulière dans leurs communes respectives.

Le ministre, compte tenu de ses charges étatiques, est contraint d’être un premier magistrat non résident et assez éloigné des préoccupations quotidiennes de ceux qui l’ont élu. Leurs adjoints sont très souvent obligés de palier leurs absences dans la limite de leurs pouvoirs délégataires. A titre d’exemples, Idrissa Seck, ex-Premier ministre-maire de Thiès ; Macky Sall, Premier ministre-maire de Fatick ; Bécaye Diop, ministre-maire de Kolda; Ousmane Ndiaye, ministre-maire de Saint Louis ; Aminata Tall, ministre -maire de Diourbel; Robert Sagna anciennement ministre-maire de Ziguinchor ; leur domicile principal est Dakar. Tous ces ministres-maires président rarement le conseil municipal lors des examens du budget de leurs communes respectives.

Les directeurs de sociétés et les Pca ne doivent plus avoir la possibilité de faire un cumul avec des mandats électifs (voir disposition de la loi 96-11 du 22 mars 1996).

En définitive, le boycott des législatives du 3 juin 2007, les investitures contestées au Pds, la suppression annoncée du cumul de mandats et fonctions devraient amener la direction du parti à plus de responsabilité et de discernement pour éviter le découragement des militants de la première heure du parti qui ont consenti des sacrifices énormes ayant permis aujourd’hui à des gens sans mérite de bénéficier de privilèges et des honneurs.

Mbacké NDIAYE Ancien rapporteur de la Commission des Sports de la Coordination des Cadres du Pds Cité Fadia, villa 185 Dakar



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