Vendredi 29 Mars, 2024 á Dakar
Vendredi 01 Juin, 2018 +33
Contribution

[ Contribution ] LA CONFRERIE DES MENTEURS, DES FOSSOYEURS ET DES MAFIOSO: La République étranglée

Single Post
[ Contribution ] LA CONFRERIE DES MENTEURS, DES FOSSOYEURS ET DES MAFIOSO: La République étranglée

Est-il aujourd'hui besoin de rappeler que le Sénégal, ce bout du monde où vivent prés de quatorze millions d'âmes, va mal. Ce serait un euphémisme même de le dire tellement ce qui s'y passe dépasse tout ce que la raison (intuitive comme discursive) pourrait imaginer, encore moins accepter. Un seul constat s'impose: ce pays se sent aujourd'hui étranglé.

Du détournement de déniers publics à la violation quasi quotidienne des institutions en passant par le mensonge d'Etat, rien n'est aujourd'hui épargné au Sénégal et aux valeureux hommes qui y vivent quotidiennement une vie de lutte et de sacrifices. Si ce ne sont pas les ministres de la Républiques qui sont délestés de dizaines, voire de centaines de millions de nos pauvres francs soigneusement camouflées dans les tréfonds de leur coffre-fort familial, c'est le Président de la République qui, dans un élan de populisme sans communne mesure, déclare, à quatre vingt six ans, sa candidature pour les échéances électorales qui se profilent à l'horizon 2012. Une candidature que notre constitution a fini d'invalider en ses articles 27 et 104.
 
Lui même n'avait-il pas déclaré sur les ondes de la radio qu'un troisième mandat devenait impossible dés lors que la constitution le lui interdisait ? Que cache, alors, cette candidature à la fois inopportune, illégale et dangereuse pour notre pays ? En tout état de cause, c'est à une véritable entreprise de viol collectif sur les sénégalais et de désacralisation institutionnelle à laquelle nous semblons assister et si rien n'est fait pour sauver notre pays, ce bateau battant "pavillon Sénégal" risque de sombrer à l'image du bateau "le Diola" englouti par les eaux de l'océan atlantique une nuit de septembre 2002.

Farba Senhor a été délesté de plusieurs millions de francs par des membres de sa famille, Ousmane masseck Ndiaye, quatrième personnage de l'Etat a été victime d'un vol d'argent perpétré par des membres de son entourage familial, une somme d'argent qui avoisinerait, selon les dires...les cinquante millions de francs cfa. Le chef de la diplomatie sénégalaise, Me Madické Niang pour ne pas le citer, aurait lui même été délesté, par son propre fils d'une quarantaine de millions, une somme que le gamin grincheux et capricieux aurait utilisé pour faire la fête. Enfin, c'est le chef de cabinet du puissant ministre Karim Wade, Bachir Diawara, qui serait impliqué dans une affaire de trafic de visas vers l'Arabie Saoudite.
 
Pourtant, l'opinion était en mesure de s'attendre à une réaction énergique de la part du Président de la République face à cette bande de fossoyeurs des deniers de l'Etat que rien ne semble pouvoir arrêter. Mais, hélàs, comme à son habitude, et à chaque fois qu'un des membres de sa cour est impliqué dans des malversations, le Président de la République ne trouva rien d'autre à dire à son ministre sinon de calmer ses enfants, ni plus ni moins. Dans une démocratie digne de ce nom, les ministres précités auraient tout bonnement été démis de leur fonction et leurs proches cités dans ces affaires de malversation trainés devant les juridictions afin qu'ils s'expliquent sur ces sommes à l'origine absolument douteuse, des sommes appartenant sans nul doute au contribuable sénégalais.
 
Mais hélàs, il n'existe rien d'étonnant dans cette démarche de notre "cher" Président si l'on sait que lui-même, tout comme sa famille, traine des casseroles financières que l'opinion nationale et internationale n'est pas prés d'oublier. Tôt ou tard, ils devront répondre de leurs actes. Et, comme si ces gens avaient décidé de ne rien épargner à notre pays dans cette macabre entreprise de destruction de tout ce qui constitue les valeurs humaines et morales de notre pays, c'est son chef de cabinet, en l'occurrence Pape Samba Mboup, qui monte au créneau pour défendre son ex compagnon de cellule, Samuel Sarr, celui-là-même avec qui il a goûté aux "délices" de la citadelle du silence dans l'assassinat de Me Babacar Sèye.
 
Dans ce qui semble être un réglement de compte avec la génération du concret et de ses ouailles, en l'occurrence Awa Ndiaye et les autres, Pape Samba Mboup, ce personnage au passé sulfureux, sans faire dans la langue de bois, dira que ceux qui doivent foutre le camp (ce sont bien ses mots), ce n'est pas Samuel Sarr mais plutôt ceux-là qui ont surfacturé des ustencils de cuisines, qui ont dévoyé le plan Jaxaay en y faisant loger des gens qui ne sont pas des ayant droits ou encore ceux-là qui ont été épinglés dans des dépenses extra-budgétaires. Qui ceux, M. Mboup ? Le courage de votre part et la logique dans votre raisonnement aurait requis que tu balances des noms afin que nul n'en n'ignore.
 
Ce sont, véritablement, là, des aveux et aveux ne pouvaient être aussi explicites que ces aveux-là venant d'un homme comme cet homme-là pour qui rien de l'histoire, avec un grand H, du parti au pouvoir ne constitue un secret pour lui. Mais comme toujours, avec ces gens sans foi ni loi, les scandales constituent une simple routine et toujours finissent par se tasser avant qu'on ne reparte de plus belle avec d'autres scandales, les uns aussi gravissimes que les autres. La question que j'ai envie de me poser est de savoir ce que nous avons fait pour mériter tout cela et comment en sommes-nous arrivés à un tel stade de désastre ? Comment ce pays qui s'était lancé sur les rails de la démocratie, un certain soir de Mars 2000, s'est subitement trouvé à la croisées des scandales et des dérives (trafic de drogue, blanchiement d'argent sale, violation des droits de l'Homme, meurtre, impunité etc.). Avons-nous fauté quelque part sans pouvoir nous en rendre compte ? En tout cas, nous l'avons dit et nous ne le dirons jamais assez: Le Sénégal va mal, il va très mal.

Le manque de personnel politique crédible, l'ancrage dans des méthodes de gouvernance dignes du stalinisme, le népotisme excessif ont fini de mettre à genoux notre démocratie. Cela, c'est Abdoulaye Wade qui en est reponsable. Notre Président de la République véhicule une image populiste de notre République et sa politique est une politique de réaction, ce qui met fondamentalement en mal notre démocratie. La qualité de la démocratie d'un pays se mesure dans le rapprochement permanent entre le peuple et ses dirigeants. Malheureusement, Abdoulaye Wade a placé un couteau sur la chose qui nous tenait ensemble et nous sommes tous tombés en morceaux. Très passionné par lui-même, il ne sera jamais une passion pour ce peuple qui l'a tant adulé, ce peuple qui l'a tant soutenu. Il a marqué un tournant décisif dans la personnalisation du pouvoir dans notre pays et la dérive narcissique vers cette personnalisation a entrainé tout un effondrement de notre systéme social et politique.
 
C'est avec Abdoulaye Wade que les dérives ont commencé de manière caricaturale. Au lieu d'encourager les systémes de valeurs basées sur la solidarité, le travail, l'honnêteté, ce Monsieur n'a cessé de nous dresser les uns contre les autres. On ne peut pas développer la démocratie sur des bases qui visent à intoxiquer l'opinion et, malheureusement, dans ce déferlement d'histoires singulières, nous sommes en face d'une démocratie de la personnalité incarnée par Abdoulaye Wade. Nous savons maintenant qui est l'homme qui se trouve à la tête de notre pays. C'est un homme qui se soucie plus de son ego que du sort des millions de sénégalais qui l'ont porté au pouvoir.
 
En réalité, Abdoulaye Wade est tout juste un petit président incapable d'une synergie compassionnelle et émotionnelle avec son peuple, un homme pour qui la politique se résume à une simple présence. Le régime sénégalais n'est aujourd'hui rien d'autre qu'une salle de pas perdus, un rassemblement aléatoire d'individus véreux, des affairistes prêts à tout pour s'enrichir avant que le jour ne se lève. Ces gens ont décidé, entre le dérisoire et l'illusoire, de démanteler toutes les bases sociales qui nous liaient et de plonger notre pays dans un quotidien incertain face à un avenir lointain. Le Sénégal est aujourd'hui en train de décrocher sur le plan des valeurs et cela doit faire peur à tous. Quand on voit ces dérives qui secouent le quotidien des sénégalais, c'est le Sénégal qu'on aime qui est en train de s'éloigner et cela est dommage, c'est vraiment dommage.
 
Malgré les réalisations dont ce régime à bout de souffle se targue, la société de Abdoulaye Wade n'est en fait rien d'autre qu'une société de leurre, une société de pseudo-performances aux résultats médiocres parce que simplement la politique est médiocre. A la place d'une politique réfléchie et efficace, résolument tournée vers l'avenir, le régime libéral a choisi la polémique et le pugilat. En termes de contenus démocratiques comme en termes de performances économiques, quand on voit ce qui se passe dans les autres pays qui nous entourent, c'est notre égo qui en prend un sale coup. On comprend aisément qu'on a quand même une leçon d'humilité à prendre.
 
Hélàs, ceux qui nous gouvernent aujourd'hui ont une politique absolument répugnante et qui doit être systématiquement rejetée parce qu'elle renvoie à une certaine altération des valeurs démocratiques pour lesquelles nous nous sommes battus depuis des siècles. On assiste aujourd'hui à un accaparement de tous nos espaces de libertés par une oligarchie d'affairistes et une bande de mafioso au motif que, quelque part, quelqu'un leur a fait croire que le PDS doit rester cinquante ans au pouvoir. Il n'est pas acceptable qu'en politique on introduise des portions de l'immoralité et qu'on fasse la promotion des anti-valeurs sans que cela entraine un étranglement de notre République avec les conséquences gravissimes que nous connaissons présentement.
 
Ainsi, c'est tout le rapport de respect et de confiance avec ceux qui nous gouvernent qui se trouve biaisé. Ceux qui incarnent aujourd'hui le pouvoir dans notre pays ont fini de se discréditer et de discréditer nos institutions aux yeux de l'opinion nationale et internationale. Il y a plus que jamais des individus à qui le peuple sénégalais ne peut plus conférer aucune légitimité, Abdoulaye Wade et son régime en font partie. Le dernier refuge de l'homme devant son déstin d'être mortel, c'est sa capacité à se battre pour l'amélioration de sa condition d'existence. Aussi, il nous faut engager le combat contre cette confrérie de mafieux qui ont véritablement décidé de détruire notre faculté d'attention et d'action pour tout ce qui se passe dans notre pays. Cela ne peut pas marcher, cela ne doit pas marcher.
 
Quand on regarde le mode de gestion concernant l'intérêt national, on se rend compte que ce régime n'a de protocole d'existence que par sa boulimie du pouvoir. Il nous faut alors, sans cesse, veiller à ne pas rester passifs face aux agessions répétées auxquelles notre pays est quotidiennement soumise. Une telle posture de passivité serait moralement et psychologiquement indéfendable parce que résultant d'un manque de courage politique flagrant. Nous ne saurions, alors, nous contenter de ce que Hannah Arendt appelait l'amour du monde pour nous soustraire de ce qui relève de notre responsabilité dans cette noble entreprise qui constitue à extirper notre patrie des griffes de ces arrivisites à la petite semaine.
Chacun doit jouer sa partition de la musique avant d'être confronté aux réalités cruelles d'un lendemain incertain. En refusant d'agir ou en agissant contre nature, nous ne ferons qu'épouser les réflexes du spectactateur complice face à son destin ce qui, invariablement, conduira notre pays vers un chaos national.
 
Amadou Mbaye
75013 Paris
[email protected]



1 Commentaires

  1. Auteur

    Dalai Lama

    En Novembre, 2011 (23:54 PM)
    Tout simplement...BRAVO !

Participer à la Discussion

  • Nous vous prions d'etre courtois.
  • N'envoyez pas de message ayant un ton agressif ou insultant.
  • N'envoyez pas de message inutile.
  • Pas de messages répétitifs, ou de hors sujéts.
  • Attaques personnelles. Vous pouvez critiquer une idée, mais pas d'attaques personnelles SVP. Ceci inclut tout message à contenu diffamatoire, vulgaire, violent, ne respectant pas la vie privée, sexuel ou en violation avec la loi. Ces messages seront supprimés.
  • Pas de publicité. Ce forum n'est pas un espace publicitaire gratuit.
  • Pas de majuscules. Tout message inscrit entièrement en majuscule sera supprimé.
Auteur: Commentaire : Poster mon commentaire

Repondre á un commentaire...

Auteur Commentaire : Poster ma reponse

ON EN PARLE

Banner 01

Seneweb Radio

  • RFM Radio
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • SUD FM
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • Zik-FM
    Ecoutez le meilleur de la radio

Newsletter Subscribe

Get the Latest Posts & Articles in Your Email