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Vendredi 01 Juin, 2018 +33
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[ Opinion ] La désolation grandissante d’un peuple sans représentant… !

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[ Opinion ] La désolation grandissante d’un peuple sans représentant… !

«On vit le mal jusqu’à la limite il devient banal. Mais il faut bien que quelqu’un le dise tout haut : ceci n’est pas normal !»

Positive Black Soul

Un pays de démocratie majeure, vitrine en la matière en Afrique, le Sénégal d’aujourd’hui est méconnaissable. Il marche à reculons avec la tête baissée. Il est asphyxié par ses dirigeants qui foulent au pied les principes, les plus élémentaires, en matière de gestion. Sa justice flanche. Son économie est à ge-noux. Son système éducatif traîne les pieds.

S’il est vrai que le Président actuel du pays de la Téranga a su mettre à ses côtés une bonne partie de la jeunesse de son pays, obnubilée jadis par «son discours républicain», nous nous refusons, par ailleurs, de revenir sur son passé, sur son parcours, ses idéaux. Nous avouons que nous l’avons adulé, soutenu, aimé, suivi dans sa longue et douloureuse marche et avions hâte de pouvoir lui témoigner notre estime en lui permettant de mettre en œuvre son «programme». Mais, nous refusons de nous faire encore du mal, en nous souvenant du temps passé à l’écouter et à le lire, en nous souvenant de l’euphorie qui nous a envahis un certain jour d’un mois de mars. Nous sommes en droit, malgré tout, de nous poser des questions sur la situation actuelle du pays et surtout, en droit de nous demander si notre pays a des parlementaires.

Voilà un pays où tout va mal et où les dirigeants préfèrent plus parler qu’agir. Alors que les monographies, les élocutions, les rhétoriques et j’en passe d’un homme qui qu’il soit, n’ont de sens que confrontés à la rude épreuve de la pratique. Les imperfections ainsi que la somptuosité d’un homme apparaît, et les masques tombent. Nos hommes politiques sont élégants quand ils parlent, captivants, à la limite même, merveilleux. Mais ils ont presque tous la même conception de la chose politique : se remplir vite les poches, oubliant de fait le bien-être du peuple qu’ils prétendent pourtant vouloir assister et orienter. Ils détalent devant les difficultés vécues par les citoyens ou invoquent la punition de l’Omnipotent et pourtant, ils sont tous prompts à bomber le torse devant les quelques miettes glanées par ci et par là, en guise de soit-disant réalisations. Ils nous narguent puisqu’en fait, nous n’avons aucun intérêt pour eux. Ils ne pensent à nous que venu le moment des élections.
Chaque personne animée par ce désir profond de voir se développer la citoyenneté de même que la probité morale, doit se lever et demander, debout, que ces politicards se taisent et que nous prenions nous-mêmes nos destinées en main. Discourir sur la situation actuelle du pays est devenue une banalité. La détresse et l’inquiétude sont les sentiments les mieux partagés chez les Sénégalais. Il faut alors oser s’indigner, crier sa désapprobation et son ras-le-bol !

Après avoir fini par déclarer qu’il n’y avait pas de famine au Sénégal ou encore que ceux qui le disent, le lui prouvent, il pourra sûrement imiter Sarkozy en déclarant à son retour de voyage : «Vous voyez au Sénégal les coupures d’eau, d’électricité ou encore les pénuries en tout genre n’ébranlent point les Sénégalais, ils vaquent tranquillement à leurs occupations.» Cette assertion aura une part de vérité, la passiveté des Sénégalais, mais démontrera par ailleurs l’échec d’un gouvernement qui a comme mission d’anticiper sur les problèmes et de résoudre les plus urgents. Comment pouvons-nous comprendre que l’on nous déclare que les prix flambent et qu’il faudra serrer la ceinture pour sortir de la crise, mais qu’à côté, eux qui ont la charge d’orienter et de trouver des solutions continuent à mener une vie dispendieuse dans un luxe insolent et tout ceci, à notre détriment ? Ils ont une mission noble et non coercitive. La fuite en avant et le refus de prendre des initiatives sont des attitudes indignes d’hommes ayant réclamé et obtenu la gestion d’un pays. Ils ont une mission d’abord de Providence. Ce qui désigne l’ensemble des mécanismes de protection sociale qui assurent la couverture des risques de l’existence. Ils ont l’obligation donc de maintenir le lien social, le renforcer par la solidarité quand une tension sociale (pauvreté, chômage, ou pénurie en tout genre comme c’est notre cas, etc.) menace l’intégrité de la Nation. L’attachement des populations aux systèmes de solidarité prouve l’importance du rôle social de ce mécanisme de redistribution. Mais non ! Ils nous déclarent leur impuissance par rapport à la situation, évoquant ainsi celle au niveau mondial avec la hausse continue du prix du baril du pétrole. Quelle tragédie ! Ce qui est plus grave, c’est ce mépris de la part de nos autorités à l’égard de toute la souffrance du peuple sénégalais. Les jeunes prennent les bateaux pour des horizons meilleurs puisque leur propre pays est devenu méconnaissable, l’espoir n’y est plus permis. Ils quittent leur pays comme du reste, leur vaillant ingénieur s’exile, asphyxié pour un règlement de comptes. La médiocrité est érigée en règle, la corruption en modèle.

Et  que font nos parlementaires dans tout cela ? Ne représentent-ils pas le peuple ? N’ont-ils pas comme mission première la défense des intérêts de celui qui est supposé détenir la souveraineté nationale et qu’ils représentent ? Ils se taisent devant les difficultés vécues par les Sénégalais. Ils ne font pression ni sur l’Exécutif ni n’essaient de trouver des solutions ou des réconforts. Il est ahurissant de voir des personnes faire la queue pour trouver de quoi boire en plein cœur de Dakar. C’est triste dans ce XXIe  siècle que des coupures d’électricité arrivent à n’importe quel moment et sans préavis et que les factures deviennent de plus en plus chères. Et ceux qui roulent avec de rutilantes voitures ou bien ont les poches bourrées de billet de banque et de tickets de bons d’essence, ne s’en offusquent point. Et pourtant, ils ont été choisis parmi tant d’autres pour servir la Nation, le peuple et le pays. Mais ils ont décidé de se servir d’abord. Leur échec est lamentable. Leur silence plus que complice. Ils sont coupables de la décadence à tous les niveaux.

Abdou KEBE - Le déçu de l’Alternance



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