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La « Machine Infernale » du Magal ( Par Abdoul Aziz Mbacké Majalis )

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La « Machine Infernale » du Magal ( Par Abdoul Aziz Mbacké Majalis )

« [Le Mouridisme] est une machine infernale dont je ne vois pas qui pourrait la désamorcer,

car étant la seule idéologie [sénégalaise] véritablement nationale…» (Jean Copans)

 

« [La confrérie mouride] ne subsiste à ce jour que par la seule vertu de la présence et du charisme de son fondateur. Mais Amadou Bamba est actuellement âgé de soixante ans et sa mort, par cause naturelle ou violente, peut survenir à tout moment… Il est hautement probable que [sa] disparition entraînera la désintégration de la confrérie mouride.» (Paul Marty, en 1913)

 

Extrait du procès-verbal du Conseil Privé de Saint-Louis ayant décidé, le 5 Septembre 1895, de l’exil de Cheikh A. Bamba au Gabon :

« Le Conseil Privé, après avoir entendu la lecture des rapports de M. Merlin et Leclerc et fait comparaître Ahmadou Bamba, a été d'avis, à l'unanimité, qu'il y avait lieu de l'interner au Gabon, jusqu'à ce que l'agitation causée par ses enseignements soit oubliée au Sénégal.».

 * * *

 Plus d’un siècle après cette décision visant à faire « oublier » aux sénégalais les enseignements de Cheikh Ahmadou Bamba, peut-on estimer aujourd’hui que « l’agitation » que ces enseignements ont depuis lors créée dans son pays, et même bien au-delà aujourd’hui, ait cessé ?

 Comment se faisait-il que la prophétie de la « désintégration de la confrérie mouride » faite par M. Marty, l’un des auteurs et observateurs considérés comme les plus attentifs de l’Islam « noir » au Sénégal, ne se soit pas encore réalisée et que le Magal, célébré plus de quatre-vingt ans après la disparition de Cheikh A. Bamba, soit devenu, malgré toutes les critiques et les attaques quotidiennes contre les mourides, le plus important évènement du pays et l’un des plus grands du monde car regroupant des millions de visiteurs dans la ville qu’il avait fondée, devenue aujourd’hui la seconde du pays ?

 Autant de questions qu’il nous a semblé intéressant et judicieux de nous poser, à l’heure où la plupart des analyses dans les médias et l’essentiel des commentaires sur le récent Magal se focalisent encore sur le fourmillant évènementiel, les incursions exubérantes des politiques à Touba, les gênantes intrusions de la République dans le Magal et la décision d’en faire un jour férié critiquées par les brûlots des politologues, le croustillant des « petites phrases », la luxuriante diversité sociologique des faits divers du Magal, l’effet éphémère de la « Toubamania » médiatique s’estompant, les scoops sur le rang de Touba au top 10 des recherches sur Google au Sénégal etc. [Pour les autres parties de cette réflexion, se référer à notre contribution complète en ligne à cette adresse www.khidma.org/?p=136] (…)

 

L’Arme du Magal

L’exemple de la récente polémique sur la décision de faire du Magal un jour férié national, soulevée récemment dans la presse, nous semble ainsi représenter un cas d’école assez intéressant du combat mouridophobe qui mérite, à notre avis, d’être analysé avec une autre approche (malgré notre conscience du caractère souvent puéril et éphémère de ce genre de débats au Sénégal). En effet, il a semblé à certains analystes très légitime de condamner cette décision dans leurs articles et blogs, ou au moins de s’interroger publiquement sur son opportunité, dans le cadre d’une république laïque et en regard surtout du devoir de traitement équitable que l’Etat, dans ses fonctions régaliennes, se doit d’assurer à l’ensemble des communautés (religieuses, ethniques, raciales etc.) de la nation. Soupçon ou plutôt malaise aggravé par l’attitude ostensiblement « pro-mouride » depuis toujours affichée par le régime de l’Alternance dont les prises de position publiques en la matière du leader n’ont jamais cessé de créer des frustrations et des tensions dans le landerneau ploitico-médiatique. 

 

Cependant, une analyse plus sereine et plus approfondie des soubassements réels et inexprimés de cette polémique montre que cette question n’est en réalité qu’une façade, une « arme » supplémentaire dans le long combat souterrain que l’emprise progressive de la Vérité du Mouridisme sur la Réalité spatiotemporelle n’a jamais cessé de susciter. En effet, en abordant le problème sous l’angle de l’équilibre social et confrérique, la plupart des analystes se sont laissés emporter et piéger (et même obnubiler, bien que sans l’exprimer ouvertement ou même le percevoir clairement) par la peur du pouvoir mouride, son envahissement bruyant et incontrôlable du champ du réel, accéléré par les incursions politiques (les évidentes tentatives de récupération politicienne de cette décision par le régime contribuant davantage à épaissir le débat). Ceci, tout en négligeant de le poser sous des termes beaucoup plus simples et plus scientifiques, à savoir : quel est le principe fondamental à la base des jours fériés qui fait qu’une nation décide, parmi les 365 jours de l’année, d’en choisir juste quelques uns et de les particulariser dans le « calendrier républicain » ? Une définition communément acceptée du jour férié ressemblera assez, à notre avis, à celle proposée, par exemple, dans Wikipédia qui nous apprend « qu’un jour férié est un jour de fête civile ou religieuse, ou commémorant un événement [jugé important par une nation] ». Le Magal commémorant le départ en exil d’une grande figure historique sénégalaise de l’envergure de Cheikh A. Bamba, qui lui a donné lui-même une signification religieuse profonde (acte de reconnaissance à Dieu), selon la perspective de l’Islam, religion à laquelle se reconnaît plus de 95% de la nation, ne réunit-il pas ces critères aux yeux de la République ? Le terme « magal », qu’il a lui-même créé (pour éviter notamment toute confusion hétérodoxe avec les fêtes traditionnelles musulmanes) ne signifie t-il pas justement en wolof « commémoration » ? L’évènement historique qu’il permet de célébrer et les dures souffrances que sa victime eut à endurer pour son peuple, avec pour seules armes contre l’oppression la piété, la foi infinie en Dieu et à Son Prophète, la dignité, l’endurance et la non-violence ne méritent-ils pas aux yeux de la République du Sénégal, au-delà de toute considération d’obédience ou de religion, nonobstant toutes les tentatives de récupération électoraliste, parmi les 365 jours de l’année civile ne serait-ce qu’un seul jour officiel de gratitude, d’adoration de Dieu, de retrouvailles des sénégalais autour des valeurs qu’il défendait ? Si ce n’est pas le cas, en quoi les autres jours décrétés fériés depuis plus d’un demi-siècle par cette même République (Fête du Travail, Saint Sylvestre, Pentecôte, Toussaint, Pâques etc.), dont certains ne sont même pas célébrés par plus de 5% de sénégalais, rassemblent-ils plus ces critères que le départ en exil du Serviteur du Prophète ? Fêtes chrétiennes ou laïques particularisées par la République « laïque et équitable » au point de faire aujourd’hui partie de l’inconscient collectif des 95% du pays ne s’y reconnaissant en aucune manière (précisons que, n’ayant rien contre les chrétiens, le débat ici porte uniquement sur les mêmes questions de principe invoquées par les analystes) ? En d’autres mots, si c’était véritablement le souci de la juste équidistance entre les communautés religieuses du pays qu’entraînera ce jour férié de plus qui anime nos analystes, pourquoi n’avaient-ils pas antérieurement posé le débat en des termes aussi virulents et aussi critiques qu’ils s’y emploient tous depuis quelques temps ? N’est-ce pas plutôt une ultime résurgence du piège de la division des musulmans à travers la trame confrérique que nous ont légué les vrais pères coloniaux de cette même République ? Sous ce rapport, il nous paraît hautement insuffisant et de mauvaise foi d’invoquer l’argument neutralisant souvent avancé par nos politologues de la « laïcité républicaine » à la sénégalaise, qui perpétue actuellement le statu quo politique et continue d’opposer artificiellement les communautés religieuses du pays, en diabolisant sciemment et en excluant tout choix de valeurs émanant de l’une d’entre elles, sous prétexte d’un prétendu « équilibre confrérique ». Dans la simple mesure où cet argument promeut, en lieu et place, le choix arbitraire d’idées et de perspectives élaborées par d’autres maîtres à penser appartenant à d’autres cultures ou « confréries » républicaines, athées, maçonniques ou déistes. Aussi, sous ce rapport, cette rivalité artificielle entre confréries musulmanes du Sénégal n’est, dans une certaine mesure, qu’une perpétuation de la cynique stratégie de divisions entretenue jadis par les colonisateurs français, qui y voyaient un moyen de les affaiblir toutes ensemble pour mieux les dominer, selon l’esprit de cette machiavélique prédiction de Paul Marty : « Où sera le mal, quand, dans un demi siècle, les islamisés du Sénégal seront partagés en cinq ou six sectes différentes, très divisées entre elles, d’autant plus divisées que chaque secte sera un produit national, et que ces rivalités religieuses viendront se greffer sur des animosités de race ? ». Il est bien vrai, il faut l’avouer, que cette anomalie religieuse « mourides contre tidianes » n’a pu perdurer jusqu’ici, à notre avis, que grâce au piège de la rivalité entre communautés religieuses artificiellement entretenue par différents acteurs (politiques, intellectuels ou même religieux) adeptes du « diviser pour régner ». Rivalité artificielle car il n’existe en réalité aucune réelle contradiction de fond justifiant cette incompatibilité dans les démarches et idées de nos valeureux penseurs qui, comble de chance, appartiennent tous à la même école malékite dont ils partagent unanimement la doctrine, qui est celle des Ahl Sunna wa Jama’a(Adhérents de la Tradition et du Consensus des Savants), tout en adhérant à une même vision tolérante et ouverte de l’Islam, contrairement aux dissensions idéologiques sanglantes divisant d’autres pays musulmans. Cette religion, qui est la nôtre, a pour vocation naturelle, il faut le savoir une fois pour toutes, d’unir le Sénégal et non de le diviser, de le faire évoluer et nullement régresser…

 

Si, par contre, il s’avère que ce soit les « pertes pour l’économie nationale » occasionnées par ce jour férié qui sont réellement en jeu, qu’en est-il de celles entraînées par les autres jours déjà énumérés ? Pourquoi ne proposent-ils pas plutôt de diminuer ceux-là qui ne sont nullement plus légitimes « nationalement » parlant que le Magal ou leur réticence ne serait-elle pas plutôt une manière non formulée de contester la légitimité (envahissante) du Magal lui-même ou même de l’annuler carrément !? A contrario, pourquoi tous ces analystes font-ils mine d’ignorer l’impact positif économique réel, pourtant très facilement perceptible, même sans statistiques, du boom de la consommation entraîné par l’un des plus grands rassemblements religieux d’Afrique au point que certaines grandes entreprises de la place avouent réaliser l’essentiel de leur chiffres d’affaires annuel lors du Magal ? Si ce n’était point le cas, comment expliquer l’engouement de tous les secteurs économiques (agro-alimentaires, télécommunications, transports, finances etc.) lors de cet évènement ? Est-ce par le même esprit de « favoritisme confrérique » qui anime les politiciens que Orange, Tigo, Expresso, la BICIS, la BHS, Western Union, les multinationales étrangères, les organes de presse et l’ensemble des médias, les compagnies d’eau minérale, de boissons gazeuses, les éleveurs et agriculteurs, les vendeurs ambulants, les commerçants formels et informels (cette catégorie pour laquelle la moindre occasion de foire constitue une aubaine inespérée) etc. mettent les bouchées doubles pour se positionner à Touba lors du Magal, d’une manière qu’ils ne pourraient, économiquement parlant, reconduire nulle part ailleurs au Sénégal ? Les outils statistiques de Google qui ont rangé Touba au top 10 des recherches du Sénégal durant le mois de janvier 2011 ont-ils cédé à un décret de la Présidence de la République sénégalaise ou est-ce uniquement le reflet naturel du gros « buzz » créé par cet évènement ? Autant de questionnements qui méritent aussi bien, à notre avis, d’être abordés avec le même esprit critique par les mêmes analystes qui, assez étrangement et malgré toute leur pertinence, ne se posent jamais des questions aussi élémentaires, aveuglés en réalité par les phobies inexprimées auxquelles nous fîmes référence ou le piège des paradigmes faussés légués par leurs « ancêtres Gaulois »…

 

En vérité, la perspective sous laquelle il convenait d’aborder cette problématique, assez triviale du reste n’eût été les scories analytiques, consiste à prendre conscience du niveau croissant de Réalité qu’a atteint aujourd’hui le Mouridisme, quelle que soit la vision positive ou négative que l’on puisse en avoir. Ce ne sont que les lois qu’impose cette Réalité visible et incontournable au Sénégal auxquelles se conforment de façon pragmatique les composantes de l’économie que nous avons énumérées, dont beaucoup, détenues par des non mourides ou même par des non croyants, n’ont aucune préférence ou affinité particulière avec le Mouridisme. Ni plus, ni moins. Auraient-elles la même perception ailleurs, nul doute qu’elles n’hésiteraient nullement à recentrer immédiatement leur « marketing » vers cet ailleurs, sans aucun état d’âme. La plupart des politiciens qui se bousculent aujourd’hui à Touba, de même que beaucoup d’hommes d’affaires et de stars, fonctionnent à peu près selon les mêmes logiques d’intérêt et de « marketing politique » conforme à la Réalité du terroir, qu’ils se réclament mourides ou non. Considérer symboliquement le Magal, en le décrétant férié, n’est ainsi rien d’autre qu’une mise à niveau de la République par rapport à cette Réalité qui s’est imposée d’elle-même, vu le vide et l’aphasie qu’elle crée dans la capitale et les autres régions du pays (pénurie de moyens de transport, absence d’agents économiques, mobilisation des ressources vers le Magal etc.), au-delà de toute considération partisane (sachant que le fait de décréter le Magal férié ne signifie nullement que les mourides vont voter pour le régime). De façon pratique, le Magal a été déjà décrété férié dans la Constitution psychologique et le subconscient de millions de sénégalais, la récente décision ne fait qu’entériner cette Réalité dans un système qui se proclame « pour le peuple et par le peuple ». Quel « peuple » au juste ? Quelle « nation », si aucune partie significative de ladite nation ne peut plus prétendre à nul droit significatif, au risque d’être déboutée sous le fallacieux prétexte que les autres parties ne peuvent être logées à la même enseigne ? Ne faudrait-il donc jamais attribuer le budget que requiert la gestion de l’Université de Dakar sous prétexte que l’Université de Saint-Louis, dont les besoins peuvent être sensiblement moindres, doit avoir exactement le même budget pour faire preuve de justice et d’équidistance ? Laïcité veut-elle réellement dire négation religieuse ? Esprit républicain rimerait-il avec impartialité partiale ? Autrement ne faudrait-il pas nous édifier enfin sur la véritable nature de cette République que l’on prétend la nôtre et qui ne serait nullement capable d’intégrer les propres valeurs et Réalités de ses fils sans faire ruer ses séides fanatiques sur les brancards, alors que sa prise en charge des principes venant d’ailleurs et auxquels son peuple profond ne se reconnaît aucunement ne leur pose nul problème ? Pourquoi et au nom de quoi notre nation devrait-elle continuer à se réclamer d’une histoire et d’un système politique né de la Révolution française de 1789, œuvre des Rousseau et Voltaire, de Robespierre et de ses jacobins, alors qu’elle se reconnaît plutôt héritière d’une autre révolution : la Révolution Sénégalaise de 1895, celle de Cheikh A. Bamba, d’El Hadj Malick Sy et d’autres valeureux artisans du Siècle Sénégalais des Lumières ? Ne fûmes-nous pas politiquement « mal partis » dès le moment même où nous avons bifurqué (serait-ce involontairement) notre trajectoire historique et politique vers celle d’autres peuples et civilisations, quels que puissent être leur apport scientifique et technique ou leur mérite, surtout si ces civilisations ont bâti leur « prestige » sur nous autour de valeurs antinomiques à la foi et à l’essentiel de nos principes de base ?

L’Arme de Touba

Il faut dire que la même remarque sur cette emprise temporelle de la Réalité que constitue le Magal peut bien, à notre sens, être reconduite au sujet de l’emprise spatiale du Mouridisme que symbolise la ville de Touba. En effet, les mêmes griefs de favoritisme du régime envers la ville sainte nous semblent répondre à peu près à la même logique de combat. Là également l’intensité des passions, les peurs inavouées et les amalgames entretenus par les hommes politiques ou même religieux ont contribué à épaissir le débat à un niveau assez ahurissant pour l’observateur averti. La simple et élémentaire Réalité a voulu que Touba soit aujourd’hui la seconde ville du pays, après Dakar la capitale, sur le plan démographique, économique etc. (tout en étant la première au niveau superficie). Rattacher exclusivement ce développement au « clientélisme maraboutique » des mourides serait scientifiquement d’autant plus que réducteur qu’il est non seulement de notoriété publique que les mourides ont toujours su compter d’abord sur leurs propres forces pour matérialiser leurs propres projets, mais l’assistance des pouvoirs publics dans ces projets constitue simplement un devoir faisant partie des « fonctions régaliennes » de l’Etat. Il ne fait aucun doute, aux yeux de tout analyste sérieux, que les spécificités religieuses, culturelles et urbaines de la ville, comme l’attachement profond des mourides à leur métropole et nécropole, leur dynamisme économique et leur sens aigu des affaires, les contributions de l’importante diaspora mouride dans la construction de la ville et de ses projets, le boom du Magal, les facilités d’accès à la terre, la gratuité de certains services pris en charge par la hiérarchie mouride etc., ont plus impacté de façon beaucoup plus décisive sur son évolution que le rôle joué par les pouvoirs publics. Et quand bien même l’Etat y aurait-il investi plus qu’ailleurs, quoi de plus normal, si l’on s’en tient au plan strictement démographique et social ? Le fait que ce financement se soit fait dans le passé en échange du soutien électoral des mourides ne traduit en fait que la vision politique « corporatiste » de nos anciens dont les réalités propres, leurs rapports exogènes avec la chose politique et la logique foncièrement « syndicaliste » n’intégraient pas toujours certaines dimensions de la finance publique et des rapports légitimes envers le service public que nous avons aujourd’hui la chance de mieux appréhender (nous sommes revenus très largement sur ce thème et bien d’autres dans notre essai précité). Car si, aujourd’hui, toutes les banques privées de la place (dont certaines appartenant à de grands groupes internationaux) et toutes les grandes entreprises du pays se bousculent à Touba, cela n’est certainement pas du à une directive présidentielle ou ministérielle en ce sens. En réalité, les facteurs qui favorisent ce genre de stéréotypes sur le favoritisme politique envers les mourides sont, entre autres, le caractère religieux de la ville de Touba (qualifié d’« état dans l’Etat ») et ses velléités de gestion autonome (fondé sur le bail toubien de 1928 requalifié en titre foncier en 1930), les perceptions globalement négatives envers les mourides dans certains milieux, les déclarations publiques (rarement suivies d’effets) des hommes politiques sur leurs grandioses projets pour la ville, l’important enjeu du vote mouride etc. Ainsi le fait d’investir des milliards à Dakar, à Thiès, en Casamance ou ailleurs dans le pays est-il aujourd’hui jugé plus approprié que de créer des infrastructures dans la seconde ville du Sénégal : ce qui produit un subtil et assez pervers effet inverse d’ostracisme envers une ville du Sénégal, masqué par la passion du débat (comme quoi les valeurs théoriques d’équité et de justice républicaine résistent mal à certaines phobies religieuses incontrôlées). Il appartiendra ainsi aux nouvelles générations de mourides d’apprendre à détacher dans l’avenir le train du développement de Touba de la locomotive électoraliste où elle ne fut, en réalité, qu’artificiellement rivée dans le passé.

Ceci, pour que toute la Cité sache enfin que la « machine infernale » tant redoutée n’est rien d’autre que le train du Destin de Dieu transportant la Vérité de l’Islam qui, sur les rails de l’Espace et du Temps, s’achemine vers la gare de la Réalité où tous les fils de ce pays, tous les êtres humains et citoyens du monde, descendant joyeusement des wagons de leurs communautés respectives, se rejoindront pour fêter ensemble la Félicité dont le Seigneur a gratifié un de Ses illustres Serviteurs, qui disait déjà il y a bien longtemps, au milieu de la solitude et des épreuves :

« Dieu m’assistera et les créatures me suivront, des terres et des mers,

et je leur serai utile sans aucun préjudice… »

 

(Cheikh A. Bamba, « Ya Dhal Bushârâtî »)

 

Abdoul Aziz Mbacké

 



18 Commentaires

  1. Auteur

    Oh La La

    En Janvier, 2011 (17:17 PM)


    Ca y est , encore TOUBA  :down: 
  2. Auteur

    Lol

    En Janvier, 2011 (17:21 PM)
    en tout cas ils bossent, croient en eux et et sont indifférents des attaques extérieures



    UNE VRAIE FORCE MYSTIQUE CES MOURIDES
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    Auteur

    Akassa

    En Janvier, 2011 (17:22 PM)
    Diereudieufeti Segn Bamba

    Diarama Chex'ra Fall



    Akassa
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    Auteur

    Clater Nafekh Yii

    En Janvier, 2011 (18:25 PM)
    serigne aziz il faut le faire en anglais
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    Auteur

    Thiey

    En Janvier, 2011 (18:43 PM)
    franchement tu as tout a fait raison
    Auteur

    Bbndiaye

    En Janvier, 2011 (18:53 PM)
    dieureudief mbacke yalla ngua fi yagte were

    sant serign touba rek beug serign touba rek yakar serign touba rek diarawlak mame cheikh ibahima fall
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    Auteur

    Moukabaro

    En Janvier, 2011 (19:00 PM)
    Efficacite = une seule personne parle tout le reste agit = Mouridisme

    Inefficacite = tout le monde parle et personne n agit =  :-D  :-D 
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    Auteur

    Wakh Deugg

    En Janvier, 2011 (19:34 PM)
    ya wakh deugg ken dou djakarloc nioun diniou sani kher :up:  :up:  :up: 
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    Auteur

    Maiscestquoiçà

    En Janvier, 2011 (20:01 PM)
    MAIS POURQUOI LES MOURIDES NE DENONCENT-ILS PAS LES DERIVES INFERNALES DE BETHIO ET SES THIANTACOUNES,KARA ET SES MOUTONS? :?:  :?:  :?:  :?:  :?:  :?:  :?:  :?:  :?:  :?:  :?:  :?:  :?:  :?:  :?:  :?:  :?:  :?:  :?:  :?:  :?:  :?:  :?:  :?:  :?:  :?:  :?:  :?:  :?:  :?:  :?:  :?:  :?:  :?: 



    LES DIGNITAIRES DE LA CONFRERIE EN TIRENT-ILS PROFIT?  <img src="https://images.seneweb.com/content/seneweb/generic/images/smileys/khelou.gif" alt=":khelou:">  

    ONT-ILS PEUR?  <img src="https://images.seneweb.com/content/seneweb/generic/images/smileys/khelou.gif" alt=":khelou:">  



    QUI NE DIT RIEN CONSENT! :cry:  :tala-sylla: 
    Auteur

    Peuls,

    En Janvier, 2011 (20:33 PM)
    Avec ces tonnes de mensonges, falsifications, trucages, déguisements de l'HISTOIRE, charcutages de la VERITE, comment voulez-vous que des crânes chauves & arides, soumis à ces faiseurs de troubles invétérés, adeptes des prestidigitations maléfiques, puissent comprendre qu'ils sont trompés, niés, chosifiés? Pour la France coloniale, le Sénégal se limitait dans l'axe de ses intérêts matériels; à savoir l'indigne triangle de l'arachide de traite, berceau des plus GROS traitres que le Sénégal ait jamais connus! Les mensonges qui caractérisent les gesticulations de ces gens s'illustrent par la falsification du nom d'Amadou BÂ, en "bamba"! Pourquoi ces gens ont toutes les peines du monde de prononcer le BÂ d'Amadou! Pourtant, dans tous les dossiers non encore falsifiés des colons, il est bien écri: Amadou BÂ! Nous nous acheminons vers une sanguinaire guerre civile, si par malheur, la République ne redeviendra pas ce qu'elle doit être: Démocratique et laique! Pauvre & triste Sénégal! PEULS
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    Auteur

    Serigne Saliou

    En Janvier, 2011 (21:12 PM)
    Honnetement en tant que Mouride le gars Abdou Aziz Mbacke majalis soff na ma



    Ziarr a tous mes mbokks talibés de l'amerique du Nord
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    • Auteur

      Reply_author

      En Août, 2021 (23:31 PM)
      Si "Thier" est un "traître" pour avoir trahi un ami de longue date, alors kilifeu est pire que lui car il a trahi tout un peuple. Et doublement: d'abord en se présentant comme un rampart contre le vol, le faux, le mensonge, etc. (NTS) , ensuite en osant mentir froidement au peuple en le regardant droit dans les yeux pour lui servir sa fameuse version des faits (vente de véhicule) quand la 1ère vidéo était sortie.
      D'ailleurs il devait en faire une nouvelle après la diffusion de la 2ème vidéo,  et cette fois présenter ses plates excuses pour son manque de respect à l'égard du peuple.
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    • Auteur

      Reply_author

      En Août, 2021 (02:03 AM)
      Le texte dit qu'il loue des appartements à de grosses pointures,les filmé,les fait certainement chanter ensuite.Pour la vidéo de Kilifeu,il a attendu certainement la bonne occasion pour la vendre à plus offrant,au delà des 4 millions fixés pour le visa.Un véritable maitre-chanteur.D'autres plaintes contre lui bientôt. 
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    • Auteur

      Reply_author

      En Août, 2021 (16:16 PM)
      Est-ce que le cambrioleur est vraiment la meme personne? En regardant le video la teint de la peau à l'air est differente. 
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    Auteur

    Ndongo Li

    En Janvier, 2011 (21:17 PM)
    amna solo serigne aziz,yalla na sougnou borom yokou sa kham kham!

    serigne touba thi kaw thi kanam!!bagne bagne nangou reck !!les chiots aboient mais serigne bamba et sa voie les transperceront !dounguéne gnou té ague fimou serigne touba dieumé!ague reck thi barké serigne touba!!!!!

    dieureudieufé serigne touba !!!!!!!!!!!!!!!!!!!
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    Auteur

    Ahmed

    En Janvier, 2011 (21:42 PM)
    WAW une analyse de qualité !!!!! santaty MBAKCÉ  :sn: 
    Auteur

    Namou

    En Janvier, 2011 (08:17 AM)
    MEME SIc est 95 % DE MUSULMANS, ils ne sont pas tous mourides, donc si c'est article est publie dans le web, ce sera une time des mourides, ils sont coutumiers des faits
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    Auteur

    Namou

    En Janvier, 2011 (08:37 AM)
    meme si c est 95%de musulmans, ils ne sont pas tous mourides, loin s'en faut, si cet article est publie dans le web, ce sera une grosse arnaque des mourides, mais ils sont coutumiers des faits
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    Auteur

    Eric Mahe

    En Janvier, 2011 (13:00 PM)
    ARTICLE TRES INTERESSANT QUI POURRAIT M AIDER A TROUVER LIVRES OU DOCS POUR CONNAITRE AHMADOU BAMBA BIOGRAPHIE PAR EXEMPLE
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    Auteur

    Aqlou Sunnah Wal Jamaah

    En Janvier, 2011 (14:29 PM)
    . Pour ce qui est du cas de cheikh bethio, imaginez, moi qui etudie tout le temps la science du tawhid, la grosse surprise que j’ai eue de voir un immense poster avec celui-ci rampant devant serigne saliou avec en gros titres, le serviteur devant son createur, c’est du n’importe quoi, khamnaa arrass sakh yeungouna ndakh lolou,

    Ne pensez-vous pas que serigne saliou va vous demander à tous des comptes et va se desolidariser de vous tous quand SON createur va lui demander, yawmal khiyaama, comme ce qu’IL va demander à jesus aleyhi salaam, si c’est lui qui a demande aux gens de le prendre comme un dieu en dehors de DIEU ? pourquoi laisser faire ? vous qui etes à touba serez tous tenus pour responsables
    Auteur

    Brome Taif

    En Novembre, 2011 (10:23 AM)
    serigne touba néna xolube kouma sopoule thie tange la deukk tédou am moukkkkkkkkkke limoubeugge té diko cakkou khoulouboumane lame youhibouni halawadialine wala youlakhouna ma ramou walal babaa dieureu dieuf serigne touba

     :sn: 
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