Le Sénégal est encore à la croisée des chemins, en d’autres termes notre pays est en train de franchir, une fois de plus, une étape cruciale de son histoire. Les historiens révèlent n’avoir jamais enregistré des manifestations d’une ampleur aussi importante que celles du 23 juin dernier du fait de leur étendue. D’autres d’une rare violence également se sont produites le 27 du même mois, soit avec quelques jours de décalage avec les conséquences que vous savez. Tout porte à croire que des circonstances vont en créer d’autres analogues, compte tenu de ces menaces suivies d’escalades de violences verbales diffusées quotidiennement à travers les médias.
Que les membres de la famille de notre regretté Juge Kéba Mbaye veuillent bien m’excuser de faire usage du précieux savoir de cet illustre personnage pour prévenir ce qui risque de déstabiliser notre pays. Mais il faudrait bien que l’héritage qu’il nous a laissé ou du moins sur le plan éthique et conseils, serve à quelque chose, d’autant que ses propos exprimés à l’occasion de l’installation du président Abdou Diouf après la démission du premier chef de l’Etat en début d’année 1981, et au cours de la leçon inaugurale de l’année académique 2005-2006, sont plus que d’actualité. Qu’il me soit permis d’ailleurs de m’incliner respectueusement et pieusement devant sa mémoire pour lui souhaiter en ce mois béni de Ramadan, une bénédiction éternelle et une place de choix au Paradis.
Nous allons vers un rendez-vous électoral important. Les acteurs politiques tout comme la société civile ont du mal à se retrouver pour l’adoption d’un consensus sur ce qui les divise. Toutes les initiatives utilisées à ce jour pour les rapprocher (majorité et opposition en particulier) ont montré leurs limites. Les citoyens de ce pays tout comme les hôtes vivant parmi nous, sont crispés et l’inquiétude gagne du terrain. Les regards semblent tournés maintenant vers une hypothétique décision du Conseil constitutionnel pour valider ou invalider la candidature du président sortant. Je pose la question de savoir, est-ce que la décision ainsi attendue, qu’elle soit favorable ou non à chacune des parties, pourrait changer le cours des événements ?
Est-ce que nos vaillantes forces de l’ordre qui peinent déjà à se positionner partout pour l’accomplissement de leurs missions républicaines seront en mesure d’assurer une correcte couverture sécuritaire des personnes et des biens si le pire devait se produire ?
En tout état de cause, le reste du monde nous regarde ; nos amis des autres pays sont attentifs à nos moindres impulsions. Nos ennemis jubilent déjà à l’idée que le Sénégal, qui se targue d’être un pays phare de la démocratie africaine, va peut-être emprunter le chemin de l’aventure. Au moment où certains Sénégalais s’interrogent sur l’avenir de leur pays, d’autres prompts à commettre des actes de vandalisme, réfléchissent déjà sur les stratégies à adopter pour s’emparer des biens d’autrui ou se livrer à des actes de violences de toute nature tels que des cas de viol, imputables à des marginaux, qui ont été constatés malheureusement au cours des événements du 27 juin dans un restaurant de la place.
Le père Kéba Mbaye disait à juste titre : ‘C’est par sa capacité de se mobiliser aux heures difficiles, pour apporter ce qui est essentiel à son destin de dignité, qu’un peuple sculpte l’image que l’histoire retiendra de lui. Que chacun d’entre nous réalise donc que nous avons le devoir de garder notre sérénité, et de ne point ternir la réputation de pays de droits et de libertés dont jouit le Sénégal.’
De ce point de vue et en considération de ce qui précède, mon humble avis est que, chaque citoyen doit prendre conscience du danger qui nous menace et considérer comme reposant sur ses seules épaules, le destin de notre pays. Qu’il me soit donc permis de jouer ma partition en tant que simple citoyen, pour contribuer à garder notre pays du chemin de l’aventure.
Qu’on le reconnaisse ou pas, notre pays - le Sénégal -traverse une zone de turbulences qui menace sa stabilité et pourrait constituer un frein pour son développement économique.
L’essentiel bien entendu est de trouver les voies et moyens de freiner cette descente aux enfers, ensuite de sortir de cette situation avec dignité, en sauvegardant les acquis démocratiques de notre peuple, avant d’envisager dès le lendemain des élections d’autres rencontres pouvant aller dans le sens d’une plus grande prise en charge politique et sociale, des préoccupations réelles des populations, mais surtout l’intangibilité de notre Constitution.
En effet, il va de soi que d’autres étapes non moins importantes resteront à franchir pour une paix durable, j’allais dire pour accroître la stabilité de notre pays, mais surtout pour plus de liberté et de progrès vers un développement économique majeur apte à la construction d’un avenir radieux au profit de notre nation toute entière. Il ne fait pas de doute, que pour préserver nos valeurs morales et éthiques ou du moins ce qu’il en reste, pour juguler voire annihiler cette nouvelle forme de violence inédite, il est indispensable qu’au terme de ces compétitions électorales, qu’une large concertation sincère, désintéressée, fructueuse, basée sur des conditions que la société sénégalaise s’est toujours appuyée pour passer les ponts de l’histoire, puisse s’ouvrir entre les principaux concernés, mais en y associant bien sur des compétences en la matière, c’est bien possible encore d’y arriver, sinon tout effort sera vain.
Mais pour l’heure la priorité doit être accordée à la consolidation de la démocratie, notamment l’adoption d’un système électoral rénové, doté d’un contrôle juridictionnel, a priori et a posteriori, qui ne laissera plus le moindre doute sur la sincérité des résultats des prochains scrutins.
Ceci ne saurait être exclusivement l’affaire de la majorité et du M.23, c’est le devoir de tous les Sénégalais de s’impliquer, de faire preuve de diligence, d’humilité, de maturité, et de disponibilité, pour éviter ce qui s’est passé en Côte d’Ivoire ou ailleurs et non attendre que, l’Union africaine, la Cedeao, l’Union européenne, l’Onu, ou d’autres organismes viennent nous proposer des solutions de sortie de crise.
Pour ma part et c’est là où je voudrais conclure, ma conviction, qui se fonde sur plusieurs raisons, est que Son Eminence le Cardinal Théodore Adrien Sarr est bien placé pour mener discrètement avec quelques personnes de son choix les consultations nécessaires pouvant aboutir à des pistes de réflexions de nature à nous éloigner de l’irréparable.
Que l’on propose quelqu’un d’autre si je me trompe, mais nous devons faire vite dans le souci d’éviter que feu père Kéba Mbaye, qui pourtant nous avait indiqué la voie à suivre en des termes très pathétiques l’année d’avant son rappel à Dieu, réplique d’outre tombe, comme il l’avait prédit en disant :
‘Après tout vous l’avez voulu.’
Ceux qui avaient la chance de se trouver dans l’amphithéâtre de l’Université Cheikh Anta Diop pour suivre son intervention au cours de la leçon inaugurale de l’année académique 2005-2006, savent de quoi je parle.
Que mes compatriotes veuillent bien m’excuser s’il y a dans cette démarche quelque chose d’inopportune, mais je tenais simplement à jouer ma partition en tant que simple citoyen parce que soucieux d’éviter à notre pays de se retrouver devant une situation que personne ne souhaite, pour dire ensuite ‘Je le savais’
El Hadj Papa Cissé GUEYE Adjudant Major de Gendarmerie à la retraite
29 Commentaires
Www.senelist.com
En Août, 2011 (09:09 AM)Hmas
En Août, 2011 (09:12 AM)Vous avez retenu l'essentiel de la communication de Feu Kéba MBAYE.
Jbus
En Août, 2011 (09:32 AM)Le prochain gouvernement devra penser au peuple et non a ses poches .
Un développement durable afin que tous puissent avoir de l'électricité et de l'eau .
(Des entreprises viendront désinstallées quand il y aura de l'électricité)
Penser a l'énergie renouvelable.. éolienne, solaire (et non a des centrales a charbon ou pétrole)..
Faire revenir le tourisme et non pas le repousser.
Refaire la frontière de Rosso et virer ses douaniers corrompus afin de pouvoir circuler sans ce faire raquéter a chaque passage..
Dénoncer la corruption et ces corrupteurs...
Nettoyer le Sénégal de tous ceux qui entravent sont développement...
Pour un pays propre. Nettoyons le de ces CANCRELATS!!
Haafia
En Août, 2011 (09:44 AM)Jbus
En Août, 2011 (09:47 AM)Zoom
En Août, 2011 (10:13 AM)Mangus
En Août, 2011 (10:28 AM)Ngor
En Août, 2011 (10:29 AM)Geum
En Août, 2011 (10:54 AM)Alioune Badara Ndiaye
En Août, 2011 (11:40 AM)Les hommes politiques devraient prendre des leçons sur votre comportement combien citoyen et arrêter leur comportement puéril. Bravo pour cette intervient qui je le souhaite va amener nos dirigeants à plus de lucidité et surtout de responsabilité dans leurs actes de tous jours.
Banque
En Août, 2011 (12:17 PM)Groingrogne
En Août, 2011 (12:20 PM)Feugeuleu
En Août, 2011 (12:45 PM)Manguus
En Août, 2011 (13:43 PM)Maxou
En Août, 2011 (14:01 PM)Fadel
En Août, 2011 (14:04 PM)Ardo
En Août, 2011 (14:09 PM)@ardo
En Août, 2011 (16:23 PM)PATRIOTE
Siga Diouf
En Août, 2011 (19:07 PM)Salsa
En Août, 2011 (21:03 PM)De la part Dun jeune sénégalais de 16 ans.
Fall
En Août, 2011 (21:43 PM)Tapalapa
En Août, 2011 (22:09 PM)Jacques
En Août, 2011 (23:57 PM)Siga Diouf
En Août, 2011 (07:52 AM)Bakhrouss
En Août, 2011 (16:01 PM)Ely
En Août, 2011 (21:36 PM)HELAS, A PART LES LOCAUX QUE BEAUCOUP D'AUTRES COMPATRIOTES DU NORD PEU CITOYENS HONRABLES TRAITENT DE NON SENEGALAIS AVEC PARFOIS UN LANGAGE REVOLTANT (VOIR INSULTANT), ON NE VOIT AUCUNE MOBILISATION DE MASSE NI DES INTELLECTUELS, NI DES ARTISTES POUR EXIGER UNE VOLONTE POLITIQUE POUR ARRETER DEFINITIVEMENT CES TUERIES EN CASAMANCE : ON EN PARLE BANALEMENT ET PARFOIS AVEC IRRESOPECT ET ARROGANCE QUE LORS DES ECHEANCES ELECTORALES.
Patisco
En Septembre, 2011 (13:10 PM)quand vous voyez ces "fidèles" qui arrivent tout juste avant la prière du vendredi, qui garent leur voiture en plein milieu de la rue et qui ne se gênent pas d'aller faire leurs achats, après "el-djoumoua3", laissant les autres attendre, patiemment mais non-moins avec rage que ceux-ci les laissent enfin rentrer chez eux
quand vous voyez d'autres qui vous chipent carrément votre place au moment où vous opérez un créneau
quand vous observez la conduite criminelle d'une bonne proportion de nos automobilistes
N'y a-t'il pas une autorité religieuse qui œuvre dans le sens de faire comprendre à ces gens qu'être un musulman tout court, c'est respecter l'autre, ne point lui "prendre" son droit, ne pas lui marcher dessus, ne pas le snober, ne pas proférer des grossièretés - encore moins en public -, ne pas salir, ne pas cracher, ne pas tricher dans la chaine ou bien la griller, ne pas prendre la réservation d'un autre, ne pas jeter ses ordures n'importe quand et n'importe où, ne pas, ne pas ....
N'y a-t'il pas une autorité religieuse, par le biais des prêches ou sur les ondes, pour éduquer ces citoyens?
Pourquoi les chaines de radio publiques n'ouvrent-elles pas leurs canaux pour permettre une éducation civique, citoyenne et patriotique en fait?
ceux, étrangers d'autres confessions, qui vivent entre nous, doivent recevoir une bien triste et peu flatteuse image de ce pays.
j'ai honte pour notre chèr sénégal
vive wade et ses alliés 75% au premier tour parce que nak wade est le president qui a beaucoup investi sur le comportement des sénégalais par rapport au civisme
Ndiaganiao
En Septembre, 2011 (13:15 PM)l suffit de sortir de chez soi pour entrer dans une jungle où seuls les forts peuvent s’en sortir. Partout, dès qu’il y a foule , c’est aussitôt la pagaille, les vociférations, les têtes qui s’échauffent, les mentons qui s’avancent, les regards noirs, les insultes. Heureux quand on n’en arrive pas aux poings. Bref, dès que nous sommes plusieurs les rè gles les plus élémentaires de la politesse qui sont également les marques mêmes de la civilisation font défaut. Nous manquerions d’éducation.
Qui n’a pas traité, une fois dans sa vie, ses concitoyens de sauvages en revenant d’une expédition épuisante à la mairie , à la poste, au tribunal , à la banque ou de n’importe quel lieu public ? Qui n’a pas fulminé contre le laisser-aller, le désordre, l’anarchie, le manque d’organisation, « el fawda » et le manque de « nidam » ? Qui ne se plaint pas de la lenteur des changements dans l’amélioration de sa vie quotidienne ?
vive wade et ses alliés 75% au premier tour
Biche
En Septembre, 2011 (06:39 AM)Participer à la Discussion