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Vendredi 01 Juin, 2018 +33
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[ Contribution ] LE SACRE RATÉ DU PRINCE KARIM, HÉRITIER DU TRÔNE DE SA MAJESTÉ, ABOU ( par Momar Mbaye)

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[ Contribution ] LE SACRE RATÉ DU PRINCE KARIM, HÉRITIER DU TRÔNE DE SA MAJESTÉ, ABOU ( par Momar Mbaye)

Bonjour Prince Karim, et joyeux anniversaire, j’espère que vous vous portez bien. Tout d’abord, permettez-moi de m’enquérir de la santé de Sa Majesté, votre père, Abou, comme l’appellent ses petits enfants. J’ose espérer que le « brûlot de l’été » n’a pas perturbé son agréable séjour en territoire helvético-français, et qu’il ne souffre pas trop du syndrome de la montgolfière à cause de ses longs séjours dans les airs.

Le monstre reprend du service en août

Vous comprendrez aisément mon inquiétude, car en dehors des dérives du Sopi ou scandales infiniment rapportés par la presse, j’ai eu très peu de vos nouvelles, depuis ma dernière correspondance d’il y a un an publiée dans Le Quotidien, et qui avait valu à Mamadou Biaye, le directeur de publication, une convocation à la Dic, pendant 7h d’intimidation et de bavardages futiles. Votre père et vous avez été assez sages pour ne pas le mettre en prison. Pour rappel, le journaliste qui avait simplement publié un texte dont il n’était que l’émissaire et vous les destinataires, avait été contraint de présenter des « excuses », pour ensuite reconnaître que le texte comportait des passages « outrageants ou injurieux à l’endroit du Président de la République et qui auraient heurté au plus haut sommet de l’Etat… » C’est quand même assez grave comme accusation ! J’ai été à la fois, idiot et naïf de penser que certains inspecteurs de la Dic savaient faire une analyse de texte, comme je m’en veux encore, d’avoir cru qu’El Malick Seck, arrêté le jour même pour avoir simplement rapporté des propos, ne serait pas l’heureux gagnant d’un séjour gratuit de huit mois au « Radisson » du Camp Pénal. Depuis lors, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts, à l’image de cette eau boueuse, qui continue de couler sous un tunnel sans bande d’arrêt d’urgence ni issue de secours, à quelques encablures d’une belle corniche ouest africaine.

La « tragédie » du président imaginaire

Je me permets de te tutoyer de temps à autres, petit prince, ce n’est pas par manque de respect. Du scandale de l’Anoci dont je t’avais parlé et sur lequel tu refusais de faire la lumière, en passant par la brillante idée que tu as eue de présenter ta candidature à la tête d’une commune dont tu ignores tout de son fonctionnement et de son histoire, de la compagnie aérienne nationale à laquelle Abou et toi avez sciemment administré les soins palliatifs, sans mentionner la Sénélec qui continue d’assombrir les foyers et le cœur des Sénégalais, bref, je me garderais d’énumérer le triste record dont votre père et vous, êtes les détenteurs incontestés. Devant le bétail parlementaire, vous n’aviez pas assez de temps pour faire, avec sérieux, les « Contes et mécomptes de l’Anoci » : le brûlot de l’été l’a fait à votre place, avec, à l’appui, des « documents annexes » : Remerciez-en Abdou Latif Coulibaly, et vivement le retour de la littérature, malgré la censure officieuse en cours et « le triomphe de l’imposture ». Avec les prochains livres sur toutes ces nébuleuses transparentes, Madické et ses collègues ne devraient pas être au chômage. La Dic non plus.

Je me garderais aussi de sombrer dans le « pathos », je tiens seulement à t’exprimer ma compassion, suite au revers mémorable que tu as essuyé le soir du 22 mars dernier, une date dont tu te souviendras même dans l’au-delà. Je sais que tu as eu beaucoup de mal à digérer les propos peu élogieux qu’Abou t’avait balancés, ce qui t’avait mis dans un état mental terrible. En toute franchise, je n’aurais pas aimé être à ta place, même si tes compatriotes reconnaissent que tu es un ‘gagnant’, et que tu n’as jamais ‘perdu’. Je ne reviendrai pas non plus sur le diagnostic détaillé du spécialiste en psychologie, psychanalyse et psychiatrie, qui faisait état de tes tentations suicidaires après que tu as eu écho des premières estimations du vote. Les « ides de mars » qui ont valu un parricide à César, ont causé chez toi, une dépression réactionnelle, un choc inattendu qui a déclenché ta fameuse dépression mentale aiguë. Malgré les apparences de « super-ministre », je n’aurais jamais cru, que tu étais aussi fragile. Dans la déprime, tu es même allé jusqu’à demander à tata Vivi, ou Zeeva (la louve en hébreu) de t’enterrer à Trépot, dans le caveau familial. Heureusement pour nous, tu as été assez courageux, tu n’es pas passé à l’acte, tu as tenu le coup. Et rassure-toi, Rimka, le 22 mars n’était qu’un coup d’essai, les Sénégalais voulaient juste tester l’état psychologique de leur petit prince bien aimé.

Contes et mécomptes de Meïssa

Je me rappelle encore les propos prêtés à votre père qui accusait ses compatriotes d’avoir la mémoire courte, au point de ne pouvoir se rappeler ce qu’ils ont mangé la veille, au diner. Les Sénégalais, fussent-ils les plus amnésiques au monde, se rappellent et se rappelleront pour toujours, le scandale du siècle, la conspiration orchestrée par les « Madoff » de l’Anoci, dont l’arrogance et l’insolence nous rendent parfois nostalgiques de la peine de mort. Je ne t’en veux pas pour la surfacturation à propos des chantiers de la Corniche. Dans mon ignorance, j’ai compris à quel point tu as voulu anticiper sur la crise financière, parce que « gouverner, c’est prévoir ». Tu es loin d’être amnésique, Karim, pour oublier les propos de ce journaliste qui, en voulant « sénégaliser » le prénom « Micha », avait prononcé « Meissa » à la place. Ce « lapsus » avait ressassé chez Abou de vieux souvenirs, un passé très lointain, au point de sauter sur l’occasion pour rendre hommage aux aïeuls… Contrairement à ce que dit et répète l’animateur Amath Diouf, tu es bien Sénégalais, même si tu es plus bronzé qu’un Français de souche et moins noir que tes nouveaux compatriotes. A propos, tu ferais mieux de t’imprégner davantage de l’histoire du Sénégal et ses royaumes au passé glorieux et sans égal. Tu sauras que l’exception sénégalaise a toujours résidé dans la capacité de son peuple à lever les défis, et toute sorte de défi, malgré les moyens immenses dont dispose l’ennemi. A défaut, demande au professeur Iba Der Thiam, historien et député du Président, de te conter les mésaventures d’un dénommé Meissa, père de Moustapha et grand-père de Adama, le même qui faisait du racket aux paisibles agriculteurs du Walo dans un village nommé Gandiol. Iba Der, s’il n’est pas hypocrite, te relatera avec plaisir et dans les détails, les contes et mécomptes de celui que le Barak avait condamné pour escroquerie, pour avoir fui vers le Cayor avec la tontine de tous les villages environnants. L’histoire se répète, me diras-tu, et certaines « vertus » comme le vol et la trahison, sont plus qu’héréditaires.

Revoilà  les cercueils vides !

Tu peux croire ce que tu veux, au sujet de tes compatriotes : tu ne leur es pas indifférent. A considérer le nombre de parutions qu’ils te consacrent au quotidien, sans mentionner le moindre de tes déplacements qu’ils suivent avec beaucoup d’intérêt et d’attention, j’ai du mal à concevoir que la presse dont Abou dit qu’ « elle te fait de la publicité », cette même presse que tes affidés accusent de s’acharner sur ta personne, n’ait point fait état de tes visites récentes à Yoff, si toutefois elles ont eu lieu. Une chose m’intrigue, petit prince : depuis le décès de la douce Karine, paix à son âme, la petite Osia s’inquiète, parce que tes compatriotes ne t’ont pas vu une seule fois te rendre au cimetière, ne serait-ce que pour apposer une rose sur le « tombeau » de celle qui est partie si tôt, pour laisser derrière elle, des petites orphelines. Tu ignores à quel point elle te serait reconnaissante de mettre fin à cette comédie et dire la vérité, toute la vérité et rien que la vérité sur cette mise scène que tu continues d’entretenir et qui n’a que trop duré. Je refuse de croire aussi, que les pratiques peu orthodoxes de cette clinique située dans le XIIIème arrondissement de Paris, t’aient extirpé toute émotivité, toute humanité pour que tu refuses d’aller te recueillir sur ce tombeau que tu fais surveiller 24h sur 24 par les gendarmes. Qui accuses-tu de vouloir le profaner ? A propos, tu ferais mieux d’expliquer à tes concitoyens, depuis quand les musulmans enterrent leurs morts dans un cercueil… A moins que cela ne date du jour où les francs-maçons « dormants ou radiés » ont été autorisés à prêcher et à convertir leurs semblables pour le compte de la religion musulmane. Prouve à tes concitoyens que tu as du respect pour les personnes enterrées dans ce cimetière dont tu as choisi de faire le lieu de tournage de cette tragi-comédie qui n’a sa place que dans les pièces de Shakespeare. Et de grâce, ne me parle pas de vie privée, car les Sénégalais n’ont jamais demandé à être éclairés sur les convictions religieuses de la défunte Karine ; ils n’ont pas non plus demandé à ce que les programmes du service public (RTS) soient interrompus pour transmettre ou diffuser des condoléances ou cérémonie funéraire, suite au décès d’une personne dont l’Etat et les Institutions de la République ignorent l’existence. Avec toutes ces contre-vérités autour de la date du décès qui n’a été communiquée à l’opinion que bien des semaines plus tard, pour les besoins d’une comédie. Quant à l’acteur dans la peau du père de la défunte, il aurait raté n’importe quel casting… J’ose espérer que Me Annette Cavatorta et Me Gisèle Cohen ne sont pas au courant de cette mise en scène tout simplement dégueulasse et malsaine.

Bon débarras, Karim !

Rimka, je ne saurais terminer sans te conseiller de faire profil bas et de t’éclipser définitivement de la scène politique, afin de permettre à Abou de sortir par la petite porte, étant donné que la grande lui est déjà fermée. On aurait pourtant souhaité, qu’il remît la locomotive sur les rails, après quarante années de turbulence socialiste, mais non. Le train n’a pas seulement changé de voie, mais il a pris la direction inverse avant de dérailler pour ensuite dégringoler de la falaise du Sopi pour se perdre à jamais dans les méandres de l’Anoci et de l’Apix, après avoir violemment heurté les flancs des ICS et de la défunte ASI. A toi tout seul, Karim, tu as bloqué le fonctionnement de tout un Etat et ses institutions pendant des années, réduisant le débat politique à verbiage stérile, une guerre de tranchées dont les dommages collatéraux n’ont épargné personne. A cause de toi, Abou s’est fait l’ennemi juré de tout un peuple qui pourtant, l’avait plébiscité un soir de 19 mars. Un père qui a de la considération pour ses enfants, ne les expose pas au lynchage médiatique et à la vindicte populaire. Je pense, qu’à son âge, Abou sera assez sage pour te décharger de ton fardeau dans les plus brefs délais, ces super-ministères ridicules dont tu croules sous le poids et qui risquent de connaître le même épilogue que l’Anoci pour laquelle tu seras jugé un jour où l’autre. Les personnes compétentes devraient commencer à réfléchir sur une éventuelle saisie des juridictions internationales, afin de porter plainte pour pillage avec préméditation, des maigres ressources d’un pays pauvre très endetté, un pays auquel tu n’as pas apporté grand-chose et auquel tu veux tout prendre. Je sais que tu es incapable de mesurer le mal que tu fais à tes compatriotes qui ne t’ont pas élu, et qui pourtant, sont obligés de te supporter tous les jours en ouvrant leurs journaux, leurs téléviseurs ou postes radio. On ne s’improvise pas ministre ou président du jour au lendemain. Retourne dans ta succursale, chez les Anglais, où tu serais beaucoup plus utile, car ici, tu as causé énormément de dégâts. Je pense que tu ne m’en voudras pas d’user du langage cru pour te renvoyer l’image que ton père et toi refusez de voir. Je m’excuse auparavant, si mes propos ont quelque chose de blessant. Pour votre bien et pour la sécurité de vos compatriotes, partez, Karim, et oubliez qu’il existe sur cette terre, un pays nommé Sénégal et qui, à jamais, ne portera votre patronyme. Vous rendrez un très grand service à Abou ainsi qu’à vos concitoyens. C’est votre seul et unique gage de survie. Et ne comptez pas sur l’élection éventuelle d’Ali Bongo pour vous donner de faux espoirs, car votre parcours est très différent du sien, et le Sénégal n’est pas le Gabon, encore moins le Togo. A terre ou à genoux, nous serons toujours debout, pour défendre la République. A bon entendeur, joyeux anniversaire.

Momar Mbaye

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