Alors qu’on s’apprête à commémorer le 11ème anniversaire du
naufrage du Joola le 26 septembre prochain, le pays de la téranga expérimente
un Joola d’un autre genre, un naufrage silencieux, qui tue sans coup
férir : les accidents de la route, facteur numéro 1 de la criminalité au
Sénégal.
Les routes
sénégalaises tuent. Elles continuent de tuer et ne sont pas près de s’arrêter.
Chaque jour arrive avec son lot de victimes de la route. Chaque Sénégalais se
trouve être une victime potentielle de ces fous du volant, très doués pour
écourter la vie de nos compatriotes. Y mettre un terme relève d’une urgence,
d’une nécessité vitale, afin d’épargner des vies, afin de ne pas faire de nos
pères et mères, de nos frères et sœurs, de nos femmes et enfants des sépultures
ambulantes, ou à défaut, de futures personnes handicapées.
A ce fléau donc,
il convient de mettre un terme. Dans les plus brefs délais. Ce qui passe
nécessairement par une réforme profonde du code de la route, et par un
durcissement des conditions d’obtention et de délivrance du permis de conduire.
Doublé d’une sévère législation-répression à l’endroit des contrevenants.
Cela passe aussi
par une lutte accrue contre l’indiscipline et la corruption, ces maux qui
gangrènent la société sénégalaise, les routes en particulier, où gendarmes,
policiers et autres hommes de tenue, sujets à l’argent facile, préfèrent fermer
les yeux sur certaines infractions au code de la route, plutôt que de
verbaliser ces fous du volant et leurs actes donc les conséquences s’avèrent
pire qu’un Joola routier.
De nos jours,
peu de conducteurs redoutent la présence du gendarme. Parce que sûrs et
certains de pouvoir s’offrir les services des hommes de tenue, moyennant une
contrepartie financière. Ce laxisme des autorités dont nous tous sommes
complices, nous retombe à la figure, parce qu’aucun de nous n’étant à l’abri
des manœuvres d’un fou du volant.
A chaque fois
qu’intervient un accident de la route, on préfère y voir la main de Dieu, plutôt
que d’engager la responsabilité du conducteur, ou de se demander s’il était
détenteur du permis, si le document lui a été délivré par l’autorité
compétente, dans les conditions prévues par les lois et règlements en vigueur
dans notre pays, et enfin, s’il s’était conformé au code de la route. Non, on
préfère évoquer la fatalité, et tout mettre sur le dos du Tout-puissant.
Devant cette
dérobade ou fuite des responsabilités, on n’est pas près d’en finir avec les
accidents de la route ; on est partis, tous ou presque, pour crever sur
les routes.
A Dakar comme
dans toutes les villes du Sénégal, l’indiscipline sur les routes, et l’état de
délabrement des axes routiers sont les choses qui frappent en premier. Aucun
respect du code de la route. Peu de considération pour le piéton qui souhaite
traverser la route ; au volant, on téléphone, on force le passage alors
qu’on n’est pas prioritaire, on insulte, on crie sur ceux qui nous invitent à
nous conformer au code de la route. Feux rouges, sens giratoire, passages
piétons, on fonce tout droit, on se prend pour Sébastian Loeb, on roule comme bon
nous semble, l’essentiel est d’arriver le premier ; on s’amuse même, on
joue avec la vie des passagers dans les transports en commun, où les règles de
vie, de discipline et de savoir-être brillent par leur absence: langage
ordurier, tenue vestimentaire incorrect, incivisme, mauvaise haleine, voitures
délabrées, stationnements tous azimuts, pollution excessive : chauffeurs,
apprentis et « coxeurs », la honte de toute une profession !
Une indiscipline
notoire pendant les périodes d’affluence : fêtes religieuses, fêtes de fin
d’année, entre autres événements qui suscitent des mouvements de populations.
Mais le seul et unique responsable de ce drame, c’est l’autorité, l’Etat, qui a
failli à sa mission, à son devoir. De veiller de manière scrupuleuse à ce que
toute personne qui tient un volant, tout conducteur qui investit la route,
dispose de documents, de justificatifs, qui lui donnent le droit d’être sur la
route. De tenir un volant. Surtout quand il s’agit d’un poids-lourd.
Il est du
ressort du Président de la République, du ministre de l’Intérieur et des
responsables de la direction des transports de tenir des « Assises de la
route », une réunion rapide des différents acteurs en vue de prendre des
mesures d’urgence, pour que le drame « Kaolack-Kaffrine » ne puisse se
reproduire. Pour que nos transports en commun cessent d’être des zones de
non-droit, des cercueils motorisés ambulants. Et nos routes, d’éventuelles
sépultures, à la merci de ces irresponsables qu’on nomme « fous du
volant ».
PS. Je rends hommage à un ami, un frère, un camarade
de promotion de l’université Gaston Berger de Saint-Louis du Sénégal :
Mandas Antoine Diompy, qui se rendait à Tambacounda pour la correction du
Baccalauréat, a perdu la vie dans le douloureux accident de la route qui a fait
plus d’une vingtaine de victimes sur l’axe Kaffrine-Kaolack. Repose-en paix,
Antoine !
Momar
Mbaye
16 Commentaires
Pé
En Août, 2012 (02:21 AM)Avis
En Août, 2012 (02:26 AM)Les Chaffeurs De Pompes Funebr
En Août, 2012 (02:39 AM)B
En Août, 2012 (02:47 AM)Dongo Dara
En Août, 2012 (02:50 AM)il faut que le ministre de l'intérieur prend des mesures contre cette corruption et surtout qu'on passe des spots de sécurité routière à la télé plutôt que de nous embêter avec des annonces de soirées de gala ou de lutte
Bibi
En Août, 2012 (03:23 AM)Magistral
En Août, 2012 (05:20 AM)Max
En Août, 2012 (07:09 AM)Idson
En Août, 2012 (07:35 AM)Peuls,
En Août, 2012 (07:53 AM)Adji
En Août, 2012 (07:59 AM)Amadou Ly
En Août, 2012 (08:27 AM)Agriculteur
En Août, 2012 (09:12 AM)Pape Cissoko
En Août, 2012 (09:22 AM)Il faut frapper fort .Il faut aussi que l'etat incite les conducteurs à s octroyer des voiture de qualité
Il parait que les voitures sont modidfiées comme n'importe quoi , des chaises en plus, rehausser le toit des porte bagages Mais une voiture ce n'est pas n importe quoi tout est fait pour respecter un équilibre comment peut on changer impunément les outils
Il faut porter plainte pour que cessent ces accidents trop meutriers Bras coupé, tête et corps désunis quelle horreur
Contrôle Cannabis, somnolence, fatigue, vision, drogue, alcool, etc
trop c est trop
J ai perdu un neveu Bouna DANFAKHA que dieu l 'accueille dans son paradis mais je ne vais pas en rester là on va porter plainte et creer une association de défense des victyimes de la route
Les députés devront faiore des propositions pour la securité routiere
Les pompiers qui n'ont pas de matériel , c'est scandaleux
Comment veulent ils sauver quand ils n'ont que leurs mains Je respecte beaucoup les pompiers mais en Afrique le pompier ne sert pas et n honore pas sa mission il faut revoir le mode d'intervention et l'équipement les tenailles, les cisseaux ou pinces pour désincarcerer etc...
De De
En Août, 2012 (09:31 AM)Le senegal est un pays pauvre il p pas se payer ce luxe. C serais mieux d etre rigoureux sur la visite technique que d ce focaliser sur l age des voiture. Meme Macky Sall n a pas apporte la solution avec ces 8 ans.
Meme les occidentaux n peuve pas se payer l luxe d interdire l importation d voiture agees.
Ku repp dee, waye Repp snegal le geune gawee!
Ibou
En Août, 2012 (18:35 PM)Vous savez tant qu'au Sénégal on continuera de dire que c'est la volonté divine; je pense que la situation ne changera pas et on continuera à enterrer nos morts causés par des chauffeurs irresponsable et inconscient.
Mais ces chauffeurs sont loin d'être les seuls responsable, en passant par les gens qui délivrent les permis de conduire sans même voir le candidat, les démarcheurs de permis moyennant une commission, le service des mines qui valident les contrôles techniques des ces camions et enfin les soi-disant garants de la sécurité de la population qui font que le contraire à quoi ils ont été mis là en contre partie de 500 à 1000fcfa; je pense, mes chers compatriotes, qu'il faut vraiment une prise de conscience de tous..
Tony que le Bon t'accueille dans son Paradis..
ton frère et ami Ibou
Participer à la Discussion