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MOUVANCE PRESIDENTIELLE QUAND BENNO BOKK YAKAAR SE TROMPE DE COMBAT ET JOUE AVEC LE FEU

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MOUVANCE PRESIDENTIELLE QUAND BENNO BOKK YAKAAR SE TROMPE DE COMBAT ET JOUE AVEC LE FEU

Il n’est pas de jour où on n’entend pas un leader de la coalition présidentielle faire des déclarations belliqueuses et défier ses compagnons de lutte; pourtant, l’urgence de l’heure comme il apparait en toute évidence, ne devrait pas être des rivalités pour un meilleur  positionnement pour des conquêtes politiques lors des élections locales à venir mais plutôt, le renforcement du partenariat entre toutes les composantes de Benno Bokk Yakaar pour le progrès du pays.


 Il est certes utile dans une coalition politique ou un parti au pouvoir et même dans un gouvernement, d’avoir ‘des voix fortes’ mais à la fin de la journée, lorsqu’on a fini de faire entendre sa voix au niveau des cadres appropriés, on laisse au Chef de l’Etat, seule personne responsable devant la majorité des populations qui lui ont donné leurs suffrages, le soin de décider de la conduite à tenir; si maintenant les différences de point de vue deviennent réellement aigües, il faut prendre ses responsabilités, continuer seul son chemin et essayer de gagner la confiance des électeurs.


 Dans un Sénégal où tout est urgent, dans un Sénégal où beaucoup de citoyens vivent dans la détresse et où les enfants se sentent abandonnés à eux-mêmes, dans un Sénégal où on a passé toute l’année 2011-2012 à ‘faire du surplace’,  continuer le débat politique actuel, c’est se tromper de combat ou ne rien comprendre du 25 mars 2012.


 En effet, il est important de savoir que ce n’est pas la coalition Benno Bokk yakaar qui a élu le Président Macky Sall le 25 mars 2012 mais plutôt, la coalition des ‘Exclus et des Frustrés du Sénégal’ dont les frustrations sont encore aujourd’hui intactes.


 On ne saurait douter de cette assertion si on considère que si le Président Macky Sall a été élu avec 65.80% des voix et un taux de participation de 55%, notre Assemblée nationale quant à elle, n’a été élue qu’avec un taux de participation de  34%: c’est dire donc que quand il s’est agi de choisir parmi les leaders de Benno Bokk Yakaar, ceux qui devaient nous représenter à l’hémicycle, le peuple n’a pas cru utile de se déplacer.


 Nous voyons donc, que si notre assemblée nationale est légale, nous pouvons nous poser des questions sur sa légitimité.


 Les professionnels de la politique aujourd’hui dans notre pays doivent être conscients que beaucoup d’entre eux ne sont plus crédibles aux yeux des populations et ce ne sont pas les vociférations dans les médias qui y changeront quelque chose: avec l’internationalisation des medias et la démocratisation de l’information, le peuple Sénégalais a beaucoup gagné dans la maturité mais beaucoup dans la coalition autour du Président de la République semble l’ignoré.


 Si les populations sont conscientes de la nécessité de se choisir un chef pour diriger le pays, vu l’image des partis politiques et la loi électorale, les Sénégalais de plus en plus, boycottent toutes les consultations électorales, outre celle qui concerne le choix d’un Président de la République.


Quelques mois seulement après le 25 Mars 2012, il est surprenant que Benno Bokk Yakaar joue déjà à la récréation et semble s’y plaire; c’est son droit mais en tout cas, c’est un jeu dangereux.


 La priorité ne devrait pas être le verbe, ni de rajouter chaque jour au verbe du verbe; la priorité devrait être l’unité et le travail et si la coalition Benno Bokk Yakaar ne le comprend pas,  elle joue un jeu dangereux et s’expose à de grandes surprises en 2014, dont le boycott des urnes par les électeurs.


 Les élections locales sont certes importantes et font partie du calendrier normal de notre système politique mais, malheureusement, la loi sur la décentralisation n’est qu’une coquille vide: en effet, la décentralisation n’a jamais eu les moyens de sa politique dés lors, aucun changement profond ne saurait intervenir au niveau des collectivités locales sans une évaluation et une réforme profonde de cette loi.


 Depuis 2009, la plupart des grandes villes sénégalaises ne sont plus entre les mains des partisans du régime défunt et pourtant, c’est aujourd’hui que ces villes connaissent le plus de problèmes, malgré les grands efforts de quelques uns de leurs dirigeants: Dakar et beaucoup d’autres villes ploient sous le poids des immondices et en pleine ville, calèches, vaches et voitures se disputent la priorité au niveau des intersections; en plein 2013, les collectivités locales n’arrivent même pas à éclairer nos rues et beaucoup d’entre elles ne paient pas leurs factures d’électricité.


 Avec toutes ces difficultés, s’entretuer entre partisans de Benno Bokk Yakaar pour les prochaines élections locales, semble ne relever que d’un désir de trouver ‘une planque’ à ses camarades de Parti mais pas du tout, à une  capacité de trouver de meilleures solutions à nos cités.


 Ne disposant pas de ressources humaine adéquates, ni de moyens financiers suffisants, rien de surprenant.


   Nous l’avons déjà dit, l’amélioration des conditions de vie dans nos cités requiert des changements institutionnels profonds mais ceux-ci n’interviendront pas de si tôt et pourtant, des milliards vont être dépensés dans les prochains mois dans des élections, sans qu’on ne sache à quoi bon.


 Il aurait été plus judicieux de procéder d’abord aux réformes institutionnelles aujourd’hui indispensables, avant d’organiser des élections; on ferait ainsi l’économie d’un changement de casting qui dans l’état actuel de la législation servirait qui on veut, sauf les populations.


 Bientôt, dans le Sénégal des profondeurs, on activera les relations parentales et la fibre villageoise pour faire le plein des voix; dans les villes et zones semi urbaines, on mobilisera les populations les plus désespérées (celles pour qui il ne reste plus que le choix entre ‘le suicide’ et les chimères des hommes politiques), pour se rendre crédible aux yeux du leader du Parti.


 En route vers les élections locales, la logique au sein de Benno Bokk Yakkar est évidente: l’APR n’étant pas un parti bien structuré au niveau national (il ne pouvait en être autrement), il s’agit pour certains membres de la coalition, de peindre les retards et les insuffisances dans la politique gouvernementale en incompétences, pour pousser une partie de l’électorat qui avait voté pour le Président Macky Sall, a voté pour la liste des candidats des autres composantes de BBY, là où le moment venu, l’union ne pourra se faire; pour l’APR également, on essaie de décrier la gestion de presque tous les maires et présidents de communautés rurales n’appartenant pas au Parti, fussent ils des partisans au sein de la coalition, afin de les évincer le moment venu.


 Toute cette logique politicienne fait trop de bruit et indispose la population.


 Œuvrer pour rassembler le plus de compétences, le plus de bras, pour construire le Sénégal et ne pas décevoir l’espoir placé en Macky Sall, doit être la seule urgence de l’heure après la deuxième alternance.  


 La coalition Benno Bokk Yakaar n’avait elle pas appelé à Agir Ensemble Pour le Sénégal?


 Le peuple n’est pas amnésique.


 On connaissait ‘la Patrie avant le Parti’, nous, nous disons, le Sénégal d’abord; malheureusement, pour paraphraser quelqu’un, les hommes politiques sénégalais ne savent pas parler et quand ils essayent de le faire, ils ne font que se parler entre eux alors qu’ils devraient parler aux populations.


 Parler aux populations, c’est parler développement, parler des voies et moyens innovants qui peuvent chaque jour changer en mieux la vie des Sénégalais mais pas parler des tournées prochaines qu’on fera pour massifier ‘le Benno’ ou son Parti; le Sénégal ne peut continuer à être l’otage des élites qui prétendent parler pour le peuple qu’ils ne connaissent même pas, ni être    en campagne électorale permanente.


 Le pays ne gagnerait rien à retourner à la situation presque insurrectionnelle de 2012 et de toute façon, les situations ne sont plus pareilles.


 Benno Bokk Yakaar semble vouloir abuser de la patience des populations mais attention, la coalition des ‘Frustrés et des Exclus’ est toujours là: elle ne dort pas, elle n’est ni muette, ni atteinte de cécité, elle écoute et regarde; elle a été le tombeur du tombeur d’Abdou Diouf, coalition dangereuse, œuvrer à sa disparition, doit être le seul objectif du gouvernement et de Benno Bokk Yakaar.

Samba Soumaré, consultant


 



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